Notes
October 10, 2003
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Canadians abroad
Canadians are making important role debuts south of the border this coming
season. Soprano Adrianne Pieczonka will make her long awaited debut as Lisa in
Pique Dame at the Met (Feb. – Mar.04), opposite the Ghermann of Placido
Domingo. She will earn plenty of frequent flyer points commuting between New
York and Toronto, where she'll be in rehearsal as Sieglinde in Die
Walkure, the first instalment of the much
anticipated COC Ring Cycle. The Wagnerian heroine will figure prominently in her
future; she will make her Bayreuth debut in 2006 in this role under the baton of
Christian Thielemann, who will also conduct her Marschallin at Salzburg next
August.
Tenor Richard Margison recently cancelled the Australian Opera Otello
to take a breather. But he has a jam-packed schedule coming up, singing his
first Kaiser in Die Frau ohne Schatten at the Met (Nov.-Dec.), before
singing his first Peter Grimes in Brussels (Mar.) May brings a re-visit
of the role of Dick Johnson in Puccini's La Fanciulla del West for Seattle Opera,
which he excelled in Antwerp Opera several years ago in a fabulously eclectic
production by Canadian director Robert Carsen.
Following an auspicious debut at the Met in A View from the Bridge last
December, soprano Isabel Bayrakdarian returns there to sing Teresa in the Met's
first ever production of Berlioz' Benvenuto Cellini (Nov.-Dec.). Toronto
audiences heard her sing the big aria at a COC concert at the (then) Ford Centre
two seasons ago, after she successfully auditioned for James Levine and the Met.
Bayrakdarian begins the season as Suzanna in Chicago Lyric Opera's production of
The Marriage of Figaro. Her Canadian appearances include a concert of
arias on the theme of Cleopatra with Tafelmusik (Jan), a recital at the
Vancouver Recital Society Feb. 29 and a concert with the Toronto Symphony on
March 31. Joseph K.
So
Canadians succeed in summer competitions
Young Canadian singers have been shinning in competitions in Europe this
summer. In late June, Vancouver soprano Erin Wall made the finals of the
20th-Anniversary Cardiff Singer of the World. In July, Montreal soprano Kimy
McLaren (age 24) won 2nd prize in the 7th Mario Lanza International Singing
Competition in Italy. And on August 31, Toronto soprano Joni Henson (age 28 - see photo)
took home the first prize in Opera and the second prize in French art-song in
the 15th Marmande International Singing Competition in France. Wah Keung Chan
Universal Music drops prices
On September 3, 2003,
Universal Music announced price cuts to its pop CDs to $14.98 per disc. For now,
classical music is not including. Will such a move spur sales in classical
music? Let us know.
Rien à voir (14)
La société de concerts Réseaux présente du 15 au 19 octobre l'avant-dernière
série de concerts Rien à voir à l'Espace GO, 4890, boulevard Saint-Laurent à
Montréal. Les compositeurs Jean-François Denis, Gilles Gobeil et Robert
Normandeau, fondateurs de Réseaux, ont en effet décidé d'arrêter au chiffre 15
et de passer à une autre formule. La dernière série se tiendra donc en février
2004, mais d'ici-là de belles soirées se préparent pour le mois d'octobre. Très
étrangement, la série de concerts de musique acousmatique (musique diffusée dans
la pénombre sur un orchestre de haut-parleurs) commence cette fois-ci par un
concert de musique mixte... C'est en effet le tandem formé de
l'électroacousticien Gilles Gobeil et du guitariste René Lussier qui ouvrira et
clôturera cette 14e édition de Rien à voir. Gobeil diffusera deux de ses oeuvres
qui ont été conçues à partir de matériaux sonores empruntés au guitariste.
Prise de terre, une oeuvre électroacoustique de ce dernier sera également
diffusée. Mais la grande pièce de la soirée, ce sera Le contrat, une
oeuvre sur laquelle le tandem a commencé à travailler en 1996 et dont on a pu
entendre des version de travail en 1999 à Montréal, puis en 2002 au Festival
International de musique actuelle de Victoriaville. On nous annonce donc pour
une deuxième fois la création de cette pièce inspirée par le Faust de Goethe et
qui a acquis avec le temps une durée de 66 minutes. Les autres invités de Rien à
voir 14 sont : d'Italie, Luigi Ceccarelli (et un avant-programme de Stéphane
Roy) ; de France, Bernard Fort (et Mathieu Marcoux) ; d'Argentine, Ricardo Dal
Farra (et Christian Bouchard). Les jeudi, vendredi et samedi, 18 h, on fait
entendre des concerts " à risque " avec des compositeurs expérimentaux moins
institutionnels. Ça fait des soirées costaudes ! Des ateliers de diffusion
sonore, des conférences et des rencontres avec les compositeurs sont également
offerts dans le cadre de la série. Pour plus d'information : www.rien.qc.ca ou
(514) 845-4890. Réjean
Beaucage
Musiques d'aujourd'hui à l'OSTR
Nous vous parlions déjà le mois dernier de l'Orchestre symphonique de
Trois-Rivières qui, en programmant le Concerto techno pour harpe et
orchestre de Caroline Lizotte, donnait une bonne indication sur son désir de
mettre de l'avant les musiques d'aujourd'hui. L'OSTR continue à le faire ce
mois-ci en présentant, dans le cadre du Festival international de poésie de
Trois-Rivières, un programme intitulé « Les mots de la passion ». Ce concert
multimédia donné par l'Orchestre de chambre OSTR sous la direction de Gilles
Bellemare fera entendre des oeuvres de John Rea, John Oswald, Gisèle Ricard et
du tandem Denis Dion / Carolane Saint-Pierre, et il y aura aussi diffusion
d'oeuvres électroacoustiques de Christian Calon, François Dhomont, Hildegarde
Westerkamp, Robert Normandeau et Laurie Radford (le mardi 7 octobre, 20 h). Le
directeur artistique de l'OSTR est également lui-même compositeur et on pourra
entendre sa musique en création le 21 octobre alors que l'orchestre sera
augmenté de la classe d'orchestre du Conservatoire de musique de Trois-Rivières.
On y entendra Les Planètes de Holst, qui seront complétées par trois
créations : La Terre de François Morel, Pluton de Denis Dion et
Le Soleil de Gilles Bellemare. L'astrophysicien Hubert Reeves agira comme
récitant. Salle J.-Antonio-Thompson, Trois-Rivières, (819) 380-9797. Réjean
Beaucage
Dur jugement contre l'OMGM
L'Orchestre Métropolitain du Grand Montréal a reçu une bien mauvaise nouvelle
au début de septembre, alors que la juge Sylviane Borenstein de la Cour
supérieure du Québec l'a condamné à verser 231 000 $ à son ancien chef Joseph
Rescigno pour le congédiement dont il a été victime en 2000. La cour lui accorde
106 000 $ pour le salaire perdu à la suite de son congédiement (son contrat
s'étendait jusqu'à la fin d'août 2001), 50 000 $ pour dommages moraux (il se
plaint d'avoir souffert d'insomnie et de perte d'appétit, perdant jusqu'à 28
livres en un mois) et 75 000 $ pour les dommages liés à la « perte de réputation
» (selon la juge, le président du conseil d'administration et directeur général,
Jean-Pierre Goyer, aurait « agi avec malice, méchanceté et intention de nuire
»). Appelés à la barre, le compositeur Jacques Hétu, le premier chef invité de
l'Orchestre symphonique de Montréal, Jacques Lacombe, et la directrice
artistique du Festival de Lanaudière, Louise Pharand-Samson, ont tous trois fait
part de leur appréciation positive du travail de maestro Rescigno. Il dirige
aujourd'hui les destinées de l'Opéra de Milwaukee. Une telle ponction dans les
finances de l'OMGM prend littéralement des allures de jugement dernier...
Souhaitons que l'OMGM saura se relever. Réjean
Beaucage
Événement « Le nouveau piano »
Après la guitare électrique en 1997, les cordes en 1998, les vents en 1999,
les voix en 2000, les percussions en 2001 et la guitare électrique, encore, en
2002, la société « Innovations en concert » présente cette année en
collaboration avec la Chapelle historique du Bon-Pasteur, à Montréal, un
événement intitulé «Le nouveau piano». Pas bête, en effet de consacrer une série de concerts à cet
instrument dont la pratique a beaucoup évolué depuis les premières sonates pour
cet instrument publiées en 1732 par Lodovico Giustini. Et il est judicieux de le
faire cette année puisque 2003 marque le 15e anniversaire du piano Fazioli de la
Chapelle. Tim Brady, le directeur artistique de Innovations en concert, a choisi
de faire entendre aussi bien de la musique contemporaine écrite que des oeuvres
improvisées et, pour ce faire, il a fait appel à six virtuoses de l'instrument :
Marc Couroux (Montréal), Marilyn Crispell (New York), Andrew Czink (Vancouver)
Ian Pace (Londres), Paul Plimley (Vancouver) et Brigitte Poulin (Montréal). J'ai
discuté avec Marilyn Crispell et Brigitte Poulin des différentes approches que
constituent l'interprétation de musique écrite et
l'improvisation.Réjean
Beaucage
Le compositeur et son double
On a pu voir Brigitte Poulin au concert d'ouverture de Montréal Nouvelles
Musiques en mars dernier, alors qu'elle interprétait, avec le pianiste Francis
Perron, huit pianos synchronisés et huit percussionnistes, le Ballet
mécanique de George Antheil (1924). On l'a également vu interpréter les
Sonates et Interludes pour piano préparé (1946–1948) de John Cage en mai
2002 en concert avec l'Ensemble contemporain de Montréal (ECM), ou Six
Pianos (1973) de Steve Reich, toujours avec
l'ECM. Ses études l'ont menée du Conservatoire de musique de Montréal à
l'Académie de musique de Vienne, en passant par le Banff Centre for the Arts, et
bien qu'elle détienne un doctorat en interprétation de la musique actuelle pour
piano de l'Université de Montréal, elle apprécie également la musique des grands
compositeurs classiques.
« On m'a demandé un récital de musique montréalaise et il s'agit de musique
écrite, explique Brigitte Poulin. Je ne sais pas dans quelle mesure on peut dire
que la musique écrite est nouvelle, d'autant plus que les pièces choisies
ont été composées entre 1985 et 2003. Certaines des oeuvres s'inscrivent dans la
tradition, tandis que d'autres sont plus originales,
mais l'idée reste d'essayer de trouver un point commun aux musiques des
compositeurs montréalais. Le mercredi 15 octobre, à 20 h, j'interpréterai des
oeuvres de Stéphane Volet (1985), Serge Arcuri (1991), Jean Lesage (1991), Brian
Cherney (1996), Matthew Rizzuto (1998) et Justin Mariner (création).
»
Bien qu'elle connaisse
évidemment l'art du piano sous toutes ses coutures, Brigitte Poulin ne pratique
jamais l'improvisation. « Il y a des gens qui ont cette facilité et ce plaisir,
dit-elle, mais ça ne m'attire pas. Je n'ai sans doute pas ce talent-là. Le
processus de création, je l'étudie chez les autres, je l'analyse, puis je
l'interprète. L'interprète a le besoin de s'imaginer dans l'esprit du
compositeur, d'être dans la peau d'un autre. Même dans les oeuvres plus ouvertes
de Cage, par exemple, qui laisse beaucoup de place à l'interprétation, c'est lui
qui a dessiné le plan de l'oeuvre et qui a choisi ce qui doit stimuler
l'interprète. La partition, quelle que soit la calligraphie qui s'y trouve,
reste une partition, et je trouve que même les plus étranges instructions de
John Cage sont extrêmement organisées. En ce qui concerne l'improvisation, il
peut m'arriver d'en écouter, bien sûr, et je l'apprécie lorsqu'elle est bien
faite, c'est-à-dire lorsqu'elle arrive à maintenir l'attention et la
concentration, ce qui réclame, en définitive, un travail de composition.
»
Sans filet
Marilyn Crispell est surtout connue des amateurs de jazz et de « musique
actuelle ». La dernière fois qu'on a pu la voir en concert au Québec, c'était au
Festival international de musique actuelle de Victoriaville (FIMAV), alors
qu'elle partageait l'affiche avec un autre grand improvisateur, le pianiste
Cecil Taylor. Pour diverses raisons, s'ajoutèrent à ce programme magnifique le
saxophoniste John Oswald et le pianiste Paul Plimley (qui sera également pour
l'événement Le nouveau piano). Cette soirée est documentée sur un disque triple
paru sous étiquette Victo (Complicités, Victo cd 074-075-076).
Marilyn Crispell a été formée au New England Conservatory of Music, où elle a
étudié le piano classique et la composition, mais c'est à travers les musiques
des jazzmen d'avant-garde, John Coltrane ou Cecil Taylor, qu'elle a
découvert sa voie. Elle a été membre durant 10 ans du quartette du saxophoniste
Anthony Braxton et de l'ensemble du contrebassiste Reggie Workman. Elle est
fréquemment invitée à se joindre au London Jazz Composers Orchestra que dirige le contrebassiste Barry Guy et a enregistré
avec de nombreux autres musiciens. Elle pratique et enseigne l'improvisation
depuis de nombreuses années.
« À vrai dire, ce que l'on
appelle « improvisation », c'est de la composition spontanée, indique-t-elle au
bout du fil, et ça devrait être construit en pensant aux mêmes principes. Bien
sûr, dans la composition, on a la possibilité d'effacer une note pour en mettre
une autre, ce qui est impossible en improvisation, et c'est là, précisément, la
véritable différence. Mais il faut avoir tout autant de logique et
d'intelligence si on prétend faire une bonne improvisation. Il est difficile, au
moment de débuter une improvisation, de savoir où elle nous mènera, mais on peut
quand même avoir une idée préétablie du chemin que l'on voudrait suivre, par
exemple en utilisant un thème particulier, ou certaines mélodies ou progressions
rythmiques. »
Comme il lui arrive aussi de
pratiquer la composition écrite, on peut se demander comment s'opère le choix
entre écriture et spontanéité. « Lorsque je prépare un nouveau projet, j'écris
fréquemment de courtes pièces qui servent de base aux improvisations que je
ferai par la suite avec les musiciens, mais il peut arriver que ces thèmes
m'aient été inspirés par des improvisations. On s'attend d'une bonne
improvisation à ce qu'elle ait une continuité, qu'elle transporte une intention.
L'improvisation se construit à partir de la personnalité de l'instrumentiste, de
sa formation, etc. Tant de choses distinguent les improvisateurs les uns des
autres. » Le jeudi 16 octobre, à 20 h, Marilyn Crispell sera à la Chapelle
historique du Bon-Pasteur. « J'interpréterai certaines de mes compositions, qui
me serviront à lancer des improvisations, de telle façon que l'auditeur ne
ressente pas de différence entre ce que je connais préalablement et ce qui
apparaît spontanément. »
Marilyn Crispell, Marc
Couroux, André Czink et Paul Plimley participeront le vendredi 17 octobre à 13 h
30 à une table ronde à la Chapelle, organisée en collaboration avec Le Cercle
des étudiants Compositeurs de la Faculté de musique de l'Université de Montréal
et le Projet Improvisation de l'Université McGill.
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