Les sentiers du jazz -- Les communautés du jazz Par/by Marc Chénard
/ January 31, 2003
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Cyber
Notes
À l'instar des styles qui le composent, le jazz est une
musique répartie en communautés assez hétérogènes. Faisant fi des frontières, il
est une expression artistique désormais répandue aux quatre coins du monde (ou
presque), avec d'innombrables variantes qui ne semblent plus avoir de
dénominateur commun entre eux, ne serait-ce que l'ingrédient essentiel de
l'improvisation.
Compte tenu de cette
diversité, il s'ensuit que le concept même de « communauté » se décline au
pluriel. D'une part, ce terme se lie à une composante géographique, qu'elle soit
nationale, régionale ou urbaine ; d'autre part, il peut tout aussi bien se
référer à des champs d'intérêts spécifiques qui permettent de constituer des
collectivités. À cet égard, la technologie informatique a bel et bien contribué
à créer un nombre sans précédent de nouvelles communautés, jadis inexistantes ou
trop fragmentées pour les entretenir. De nos jours, le jazz est une des denrées
les plus abondantes sur Internet, comme mon collègue l'a signalé en octobre
dernier. En guise de conclusion à cette série, voici quelques sites offrant
justement des informations sur ces communautés du jazz, tant géographiques que
par domaines d'intérêts.
Sites nationaux et locaux
Champs d'intérêts
- www.redhotjazz.com (tout ce qu'il y a
à savoir sur le jazz d'avant 1930)
- www.shef.ac.uk/misc/rec/ps/efi/ehome.html
(Le site des « European Free Improvisers » traitant de 100 musiciens, des
infos sur quelque 130 étiquettes internationales documentant cette musique.
Une ressource indispensable pour tout amateur du genre)
- www.japanimprov.com/index.html
(L'équivalent japonais du
site précédent, mais en plus petit : 33 musiciens, 6 groupes, quelques
chroniques de disques. Infos en anglais et en japonais)
Au rayon du disque / Record roundup
One More Time Mal Waldron Sketch/ Harmonia Mundi ske 333023
Le 2 décembre dernier, le pianiste américain Mal Waldron passait l'arme à
gauche. Après ses débuts dans l'orbite du bassite Charles Mingus au milieu des
années cinquante, ce new-yorkais pure laine avait élu domicile à Munich en 1965,
puis à Bruxelles quelque 30 ans plus tard. Notons au passage, qu'il a gravé le
premier disque des étiquettes allemandes ECM et Enja, deux étiquettes-phares du
jazz moderne. En janvier 2002, quatre mois de son 77e anniversaire, il réalisait
ce qui sera sans doute son testament musical (malgré l'enregistrement un mois
plus tard d'un disque hommage à Bille Holiday avec Archie Shepp). Pour cette
séance, il bénéficiait de la présence du grand bassiste Jean-Jacques Avenel et
de l'un de ses compagnons de route, le saxophoniste Steve Lacy qui, lui, ne fait
qu'acte de présence avec deux brefs solos parmi les huit plages de ce recueil.
De la carrière du disparu, on peut rappeller qu'il a été l'un de ces petits
maîtres qui avait trouvé sa voie au gré de ses associations musicales (Mingus,
Billie et Dolphy, aussi). Autant pouvait-il jouer le blues et le bop selon les
règles de l'art, autant était-il en mesure de reprendre les standards et
ballades, sans oublier ses pièces épurées aux tonalités mineures, des traits de
style tous présents dans ce disque. De cet enregistrement, on retiendra son
magnifique opus « The Seagulls of Christiansund », une âpre mélodie dont la
finale déchirante est marquée par les frémissants flageolets d'archet du
bassiste. Non seulement nous offre-t-il ses derniers gestes musicaux, mais il
pourvient en quelques mots à peine à exprimer sa pensée en toute sincérité,
lorsqu'il écrit en exergue : « Measured against eternity, our life span is very
short, so I am extremely happy, to have this record as a high point of mine. »
Marc Chénard
Verse Patricia Barber Blue Note/Premonition 7243 5 39856 2 2
Chicago pianist-vocalist-composer Patricia Barber has been toiling for some
time in song, tackling both standards and adaptations of contemporary popular
tunes. Her 1994 album Café Blue gained her a wide audience as well as a
poll honour in Down Beat as 1995's "Female Vocalist/Talent Deserving
Wider Recognition." In her newest offering, Verse, the focus is on her
talents as singer, songwriter, and producer. Even if we don't hear much of her
piano playing, the accompaniment is buoyed by the fresh and unclichéd guitar
shadings of Neal Alger, a regular in Barber's group, as are bassist Michael
Arnopol and drummer Eric Montzka. But it is the two guests on this album who
hallmark the proceedings: trumpeter Dave Douglas -- around whose playing Barber
claims to have conceived the album's material -- and, on all but one track,
drummer Joey Baron. The result is a quirky offering of poetry set to music, with
the prominent lines being Barber's ironico-intellectual spoken-word cum
jazz-vocal stylings and Douglas's inventive trumpet sketches. The rhythm
section's contributions are equally significant because they create rhythmic
interest while avoiding predictable grooves and hackneyed swing. Providing
structure for all this are Barber's poems; all but one of the 10 pieces are
hers. She proves to be a competent wordsmith. By working with images and rhythms
to convey sensual impressions, ideas, and commentary about first-hand
experiences, she reminds us of Joni Mitchell, to whom Barber sees this recording
as a loose tribute, although the wider American popular song tradition is
clearly the conceptual frame of reference here. On all fronts this recording is
as successful in delivering the goods as it is in achieving a coherent artistic
statement. Paul
Serralheiro
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