Les Sentiers du jazz Par Marc Chénard
/ 2 octobre 2002
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NOMA Sept par sept
Placez un trombone onctueux dans le centre, enrobez-le de deux sections
rythmiques bien soudées puis saupoudrez le tout d'échantillons sonores furtifs
et voilà la recette qui produit ce gros bonbon musical appelé NOMA. Situé
quelque part entre l'ensemble Prime Time d'Ornette Coleman et les formations
électrifiées de Miles Davis, sans oublier quelques soupçons de Zappa et de Led
Zeppelin dans le mélange, ce septuor sous la direction de Tom Walsh propose son projet le plus
ambitieux à ce jour, soit sept concerts étalés dans les trois prochains
mois.
Les 11 et 12 octobre prochain, à
la Sala Rossa de la Casa del Popolo (4848, boul. Saint-Laurent), le groupe
amorcera le tout avec le premier de trois programmes entièrement nouveaux.
Intitulé SON/NOMA, ce coup d'envoi sera axé sur des compositions purement
instrumentales du meneur, dont les « grooves » sinueux serviront de toiles de
fond à des chassés-croisés improvisés de toutes sortes. Le deuxième volet du
triptyque, NOMA/MOTS, se déroulera au même endroit les 7 et 8 novembre, cette
fois avec la participation des voix de Martha Wainright et de Michael J. Browne.
Quant aux dernières représentations, intitulées WIN/NOMA et prévues pour les 4,
5 et 6 décembre, Walsh réfléchit toujours devant sa liste d'invités possibles ;
quel que soit son choix, il nous assure cependant que l'heureux élu ne fera pas
qu'accompagner le groupe, mais qu'il en assumera une part de la direction, lui
offrant ainsi la possibilité d'orienter l'équipage à loisir ou encore d'intégrer
certaines des suggestions sollicitées auprès du public lors des précédents
spectacles.
Maître du trombone, instrument
trop souvent tenu à l'écart, Tom Walsh compte parmi les meilleurs hommes de la
coulisse en ville. Originaire de Terre-Neuve, mais résidant à Montréal depuis
son arrivée de Toronto en 1990, ce grand gaillard s'est inséré dans le clan de
l'étiquette Ambiances Magnétiques, où il tient un peu le rôle de l'anglophone de
service. Bien qu'il agisse la plupart du temps comme accompagnateur, notamment
dans la formation Les Dangereux Zhoms de Jean Derome, il n'en demeure pas moins
que NOMA est le groupe qui lui tient le plus à cœur.
Créé un an avant le départ de
Walsh pour Montréal, ce groupe au personnel fluctuant s'est dissous au début des
années 1990, victime des difficultés de réunir des musiciens vivant dans les
deux métropoles. Néanmoins, après huit ou neuf ans sur la glace, la machine est
remise en marche par Walsh avec un personnel exclusivement montréalais. Au début
de 2000, Walsh se présente au Théâtre de la Chapelle durant trois soirs, appuyé
cette fois-ci par six musiciens formant une double section rythmique, une plus
jazz (contrebasse, batterie, guitare), l'autre carrément « funk » (basse
électrique, batterie rock, guitare avec effets). Encouragé par la réponse du
public face à ces représentations, d'ailleurs tenues à guichet fermé en raison
du bon coup de pouce des médias, il se met à mijoter son prochain projet pour le
début de 2002, mais doit le remettre à l'automne à cause d'un problème de
location de salle.
Loin d'être débouté, Walsh
profite de cette remise pour se doter des moyens nécessaires à l'enregistrement
des concerts en vue d'un disque dont la sortie est prévue pour la fin de l'hiver
prochain. D'ici là, il nous promet des soirées éclatées et éclectiques, remplies
d'une musique qui chassera à coup sûr les fraîcheurs de la saison en chauffant
les pieds.
NOMA en concert : 10 et 11
octobre / 7 et 8 novembre / du 4 au 6 décembre 21 h, Casa del Popolo, Sala
Rossa, 4848, boul. Saint-Laurent, Montréal
Les musiciens : Tom Walsh,
trombone, dir. ; Rainer Wiens et Guy Kaye, guitares ; Al Bakulis, basse
électrique ; Normand Guilbeault, contrebasse ; François Chauvette et Thom
Gossage, batteries.
SILENCE ON JAZZ..., 12e
édition
Seize en dix
Manifestation musicale au même
titre que l'émission de jazz du week-end à l'antenne de la Chaîne culturelle de
Radio-Canada, Silence... on jazz ! revient dans son théâtre d'élection, la
spacieuse Maison de la culture Frontenac. En effet, du 17 au 26 octobre, le
diffuseur national propose 16 concerts dans cette douzième édition annuelle.
Depuis son coup d'envol, en 1991, à l'initiative de Daniel Vachon, jadis le
réalisateur-coordonnateur de l'émission Jazz sur le Vif, ancêtre de l'émission
qu'il dirige actuellement, cet événement automnal se présente comme une fenêtre
sur le jazz « mainstream », tant québécois que canadien. Bien qu'il arrivât que
des invités spéciaux américains et quelques groupes européens francophones se
soient produits par le passé, toute cette dimension internationale a, pour ainsi
dire, disparu de la grille des récentes éditions, exception faite de certains
Canadiens vivant outre-frontières.
Étalée sur 10 jours (incluant une
relâche le 21), la série s'ouvre sur une première qui s'annonce prometteuse : le
Effendi « Jazz Lab ». Sur scène, huit musiciens, pour la plupart associés à
cette étiquette québécoise montante, s'attaqueront à autant de pièces composées
par d'autres membres de la maison (François Bourassa, Christine Jensen, François
Théberge...). Aux devants, cinq vents se diviseront les honneurs, soit Rémi
Bolduc, Frank Lozano et Michel Côté aux anches, Aron Doyle à la trompette et
Kelsley Grant au trombone. Derrière eux, la traditionnelle section rythmique
piano-basse-batterie sera tenue par Thuryn von Pranke, Fréderic Alarie et Martin
Auguste, respectivement. Personnage central de l'étiquette, le saxo ténor
Yannick Rieu complètera cette soirée inaugurale à 22 h avec ses amis Sylvain
Provost (guitare) et Norman Lachapelle (guitare basse acoustique).
Soirée commémorative, le samedi
19 octobre sera dévolu à la musique de Richard Rogers. À l'occasion du
centenaire de la naissance de l'auteur de la célèbre mélodie « My Favorite
Things », le saxo ténor et clarinettiste Yvan Belleau propose, à 22 h, un
programme qui porte le titre de ce succès qui n'aurait peut-être jamais trouvé
sa place en jazz sans un certain M. Coltrane. Précédant cela, à 20 h, le
chanteur de charme de Vancouver Denzail Sinclaire (jadis connu sous son nom de
Densil Pinnock, lors de ses années à Montréal) passera lui aussi en revue
certains des jolis airs de cette importante figure du music-hall
américain.
Côté féminin enfin, la chanteuse
torontoise montante Alex Pagman sera entendue à 20 h, le jeudi 24, partageant
cette soirée « Découvertes au féminin » avec une jeune consœur montréalaise, la
pianiste Andrée Boudreau et son quartette. En tout et partout, un peu plus de 60
musiciens et musiciennes seront au rendez-vous de cette manifestation, dont les
concerts seront tous retransmis, tantôt en direct, tantôt en différé lors des
samedis soirs de Silence on Jazze. Mais pour les gens qui veulent y assister, un
avertissement : les laissez-passer ne sont disponibles qu'à la Maison de la
culture Frontenac et s'envolent comme des petits pains chauds dès leur mise en
circulation dans la quinzaine qui précède l'événement.
Pour la programmation complète,
prière de consulter le site Web
de la Société Radio-Canada
http://radio-canada.ca/radio/new_affichage/concerts.shtml
ou de communiquer avec la Maison de la culture Frontenac au (514)
872-7882.
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