DVD vidéo : Que dire de ses qualités audio ? Par Geoff Martin
/ 2 octobre 2002
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La musique tient un rôle important dans
l'expérience cinématographique : elle crée l'ambiance, soutient les moments
forts et donne du rythme à un film. Cependant, quand celui-ci est monté sur
support DVD, les choses ne sont pas ce qu'elles semblent. Un DVD vidéo comprend
un canal vidéo ainsi que six canaux audio, soit cinq canaux principaux et un
signal de basses fréquences. La plupart des gens ne prennent pas conscience
qu'il est impossible d'enregistrer un film en entier, y compris tous ses canaux
audio, sur un seul disque. Ainsi, la technologie du DVD vidéo s'appuie sur notre
incapacité à entendre tous les sons.
Le niveau au-dessus duquel un son devient audible s'appelle le seuil
d'audition. Celui-ci varie selon la fréquence du son. Nous avons, par
exemple, une meilleure acuité auditive pour les tonalités variant de 3000 Hz à
5000 Hz , c'est-à-dire de l'accord de fa #7 à celui de ré #8 dans un système où
le do central est do4 et le demi-ton inférieur, et si3. De plus, ce seuil est
dynamique : son niveau module selon les sons entendus à un moment précis. Dans
le cas où deux tonalités, l'une très sonore et l'autre douce (normalement
audible), ont des fréquences voisines, on n'entendra que la plus sonore. Ce
phénomène d'étouffement des sons doux, appelé le masquage
psychoacoustique (« psychoacoustic masking »), étudié depuis des décennies,
permet de compacter la musique sur un DVD ou une connexion Internet.
Un système de traitement numérique des signaux (« DSP », de l'anglais
digital signal processor) filtre les sons, selon une programmation prédéterminée,
avant de les enregistrer sur DVD. Ce système élimine les sons qui ne seront pas
entendus, étant soit trop faibles ou masqués par d'autres : parfois les
vibrations déclinantes d'une cymbale, ou l'harmonique d'un violon camouflée par
celle d'un hautbois. Somme toute, une importante portion de l'enregistrement
initial ne se retrouvera jamais sur le DVD. L'oreille humaine ne fera toutefois
pas la différence, à moins que vous n'ayez exercé consciemment votre oreille à
entendre le bruit de fond que l'encodage crée, ce qu'on nomme l'artefact en
jargon technique. Les intéressés peuvent chercher les bruits de gargouillement
dans les hautes fréquences ou les petits « ffft » précédant immédiatement
l'attaque d'un instrument à percussions. Pour les instruments comme le
glockenspiel ou le xylophone, ce bruit sera de la même fréquence.
Il existe plusieurs types
de ces encodages « intelligents » vendus sous diverses appellations commerciales
: système Dolby AC-3 et DTS pour l'audiovidéo, MP3 et RealAudio pour les
connexions Internet, CATA (ou ATRAC) pour les mini-disques, et autres types pour
les téléphones cellulaires. Malgré le fonctionnement différent de ces encodages,
ils opèrent tous selon le même principe : une partie du son est supprimée afin
d'insérer les signaux dans un espace restreint. En conclusion, aucune de ces
technologies, malgré le nombre élevé de canaux, n'offre la qualité audio d'un
bon vieux CD.
[Traduction de Caroline
Labonne]
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