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La Scena Musicale - Vol. 8, No. 1

À Venir / September Upcoming

September 2, 2002

Version française...


Tribune d'expression

Pour sa quatrième édition, le festival Orgue et couleurs, fier du succès remporté lors de ses premières saisons, propose une programmation éclectique et aguichante. Les amoureux de l'instrument majestueux pourront profiter du passage de James Edward Goettsche, l'organiste attitré du Vatican, le 25 septembre lors de l'événement préfestival, mais aussi découvrir plusieurs jeunes organistes tout au long des 10 journées de l'événement. Pourtant, ne mentionner que ces concerts ne ferait qu'effleurer le sujet. «Il faut briser le carcan de l'orgue sans jamais sacrifier la qualité», explique Régis Rousseau, le vif directeur artistique de l'événement. Le tableau sonore proposé mêle ainsi les couleurs orchestrales somptueuses de Mahler le 27 septembre (voir l'article à la page 28), la richesse du timbre du ténor Marc Hervieux (qui a reçu carte blanche pour la soirée du 28 septembre), les créations contemporaines (une soirée à connotation électroacoustique le 30 septembre) et la joie de vivre contagieuse de l'ensemble gospel The Victory Travelers (le 5 octobre). «Nous ne cherchons pas à révolutionner le monde de la musique, même si nous sommes assez novateurs dans le monde de l'orgue, mais à rendre la musique accessible à un grand public», précise Régis Rousseau, lui-même organiste (on pourra l'entendre le 29 septembre).

Improvisation libre sur deux orgues ; nombre de joueurs: six

La soirée du 1er octobre promet d'être des plus exaltantes, car elle sera consacrée à l'improvisation. Même si elle a, de tout temps, fait partie de la grande tradition de l'orgue, l'improvisation a perdu du terrain au cours des dernières années. On a donc décidé de remettre la formule ancienne au goût du jour en proposant une soirée d'improvisation calquée sur les matchs très courus de la LNI. Tout au long de la première saison de la LIO (Ligue d'improvisation à l'orgue), l'hiver dernier, cinq équipes de trois joueurs chacune se sont affrontées. On présentera, lors du festival, un premier match des étoiles qui permettra au public d'apprécier les dons d'improvisateurs d'un représentant de chacune des équipes. S'affronteront aux deux orgues de l'église Saint-Nom-de-Jésus Dominique Lupien, Philippe Bournival, Laurent Martin, Philippe Bélanger et Dany Wiseman (le sixième membre de ce groupe téméraire n'avait pas été révélé au moment d'écrire ces lignes).

Chaque équipe se verra assigner un orgue (on changera à la mi-temps, question d'équilibrer les forces des deux instruments). L'arbitre de la soirée tirera de la boîte à thèmes de quoi alimenter l'inspiration des organistes, qui pourront à loisir mélanger pastiches d'œuvres classiques, sonorités contemporaines, rythmes de danse ou clins d'œil à la musique pop. On a ainsi pu assister, en saison régulière, à une improvisation sur le thème du naufrage du Titanic, citant, sans fausse honte, le thème du film à succès! «Les thèmes théâtraux, imagés, permettent de rejoindre un autre public», croit Régis Rousseau. Un but pédagogique se glisse à l'occasion. On pourra ainsi demander aux protagonistes d'improviser dans différentes formes musicales, une chaconne par exemple. L'animateur s'empressera d'expliquer la forme, avec humour: rien de tel qu'une plaisanterie pour retenir une nouvelle information. Le public votera après chaque improvisation à l'aide de cartons de couleur.

Les défis restent grands lors de ces soirées d'impro. «Il faut s'approprier le thème et transmettre l'image évoquée rapidement, explique Régis Rousseau. Chaque organiste a sa façon de créer un lien avec le public. Il faut faire vivre au public une émotion particulière, être conscient de sa présence et tenter de l'accrocher. Les joueurs ont tous leur talent, leurs forces particulières, mais il y en a qui ressortent tout de suite, par leur jeu, par leur façon de faire.» Il faudra alors choisir avec doigté les bons jeux, les registrations, le membre de l'équipe qui interprétera l'improvisation (certaines se font en solo et d'autres en groupe). Les thèmes ont été choisis par des comités et améliorés en cours de saison. On nous réserve quelques surprises, par exemple la présence de Claudette Auchu, organiste au Forum pendant de nombreuses années, qui animera la foule avec son clavier portatif.

Nul doute qu'à la fin du festival, on sera inspiré quand il s'agira de se prononcer sur l'événement : improvisation libre dans le style du festival Orgue et couleurs; nombre de joueurs illimité; durée: 10 jours.

Plaisir assuré!

Lucie Renaud

Benefit for the Children

Miklos Takacs and Theodora Stathopoulos will direct the FACE Symphony Orchestra, the FACE Children's Choir and the UQAM Choir in a Benefit Concert for the Unicorn Children's Foundation on October 1, 2002 at 7:30 p.m. The program will include operatic arias by Bizet, Gounod and Verdi, plus Bernstein's Symphonic Dances and Gershwin's Rhapsody in Blue with Princess Caroline Murat-Haffner as piano soloist. 888-782-8321. 

Wah Keung Chan

Rien à voir, douzième édition

L'événement de musique acousmatique Rien à voir en est à sa douzième édition. Après quelques vicissitudes, ses organisateurs l'ont installé à l'Espace Go, où il se tiendra du 11 au 15 septembre. Chapeauté par Réseaux, Rien à voir a clairement une vocation internationale. Comme à chacune de ses éditions, il reçoit des compositeurs de divers pays tout en laissant une place privilégiée aux Québécois, jeunes ou déjà expérimentés. C'est à Robert Normandeau, l'un de nos plus grands musiciens acousmatiques (et l'un des plus reconnus partout où cet art occupe une place respectable), membre de Réseaux, que revient l'honneur d'être le compositeur invité de cette douzième mouture. «On n'a pas si souvent l'occasion d'être joué à Montréal», souligne le compositeur, dont la carrière européenne continue de s'épanouir. Lors de son concert «carte blanche», intitulé Mise en son; mise en scène (à cause de l'origine théâtrale de son programme), on entendra trois de ses pièces, encore inédites au pays: Erinyes, créée à Belfast, Strin (G/D) berg, créée à Paris et Chorus, une commande de Réseaux qui remporta le premier prix au Concours de musiques sacrées de Fribourg (Suisse) en juillet dernier.

Réseaux recevra également Wayne Siegel, du Danemark, pour un concert intitulé The Terror of War, dans lequel on entendra une création de Rasmus Lunding et une autre de Siegel lui-même, Guernica Revisited, commandée par Réseaux pour l'occasion. Rien à voir accueillera Flô Menezes, en provenance du Brésil, pour un concert intitulé Maximal Music, avec des œuvres de Menezes, bien sûr, mais aussi de Berio, de Campos, de Borycki, de Gorodsky et de Kafejian. L'invitée américaine de cette édition est la compositrice Elainie Lillios, avec un concert intitulé Taking Backroads, Creating Inroads dans lequel on entendra sa création Backroads ainsi que des pièces de Rocheleau, de Kim, d'Anderson, de Nelson et de Thompson.

D'autres concerts sont greffés à ce Rien à voir, dont un événement organisé au profit d'Amnistie internationale: Tolérance. «C'est quelque chose que je voulais faire depuis longtemps, confie Robert Normandeau, et, cette fois, l'occasion se présentait.» C'est au Concours de musiques sacrées de Fribourg que le compositeur fait allusion, puisqu'on jouera, lors de Tolérance, les œuvres des lauréats de sa dernière édition, consacrée aux musiques électroniques.

D'autre part, les POSTrien(s) reprennent du service chaque soir à 22 h 30 à la Casa del Popolo, située juste en face de l'Espace Go. On y présente, à la suite des concerts «carte blanche», les œuvres de la nouvelle génération – celle qui n'a pas encore de nom... «C'est presque un festival parallèle, avec l'idée d'installer des chemins de traverse entre les musiques électros classiques et la nouvelle génération», précise Normandeau. Quatre soirées sont prévues: Débris épars, Bonnes Vibrations, Boîtes à rythmes et South of the Border. À ne pas oublier également, le concert des jeunes compositeurs, à 18 h le 14 septembre.

Du 11 au 15 septembre, Espace Go et Casa del Popolo.

 Dominique Olivier

GLORIAand NOCES at the GBC

For the first event of their forty-fifth season, the dancers of Montreal's Les Grands Ballets Canadiens will perform not only with an orchestra (under the direction of Jacques Lacombe), but also with the Studio de Musique Ancienne de Montréal, featuring soloists, four pianists, and a percussion ensemble. The two works on the program are Gloria (a Poulenc composition and now a classic ballet by Kenneth MacMillan set in the time of World War I) and Noces (choreographed to Stravinsky's Les Noces, a work for percussion, four pianos, four soloists, and male chamber choir).

Gradimir Pankov, the company's artistic director, is an avid fan of classical music from Bach to Penderecki. He initially intended to have a "Gloria to Gloria" evening, juxtaposing the Poulenc work with the recently discovered Handel Gloria. However, realizing that the work was too short to make an interesting ballet, he turned to Handel's Dixit Dominus. Stijn Celis, the guest choreographer for this premiere, wasn't thrilled with the work and proposed instead Stravinsky's Les Noces. (Celis was voted the "most outstanding young choreographer" in the Ballet International 2001 yearbook.)

"Because of my Slavic background," says Pankov, who hails from Macedonia, "the work appealed to me." He finds the music "so earthy," perhaps with a pagan influence. It gives the dancers "something to sink their teeth into" compared to "the music of the twenty-first century that they usually dance to."

Creating a new work, especially one involving twenty-four dancers (twelve men, twelve women), is a long and arduous process. The choreographer wants to pull the work in several directions, but creation never comes to a complete halt, even seconds before the premiere. "The day before yesterday we started to write a novel and we have only two sentences written on the first page," says Pankov. "I can't tell you more. We are working along the lines of fear--fear of marriage." He recalls how terrified he was on his own wedding day. "In our time, we have become concerned with many things in our lives," he adds. "We don't have fear but we don't want to fail. This feeling, this responsibility to do the right thing creates stress, which eventually turns to fear."

After many hesitations, Stijn Celis decided to treat the work in a ritualistic, almost primitive way. "Les Noces is a piece of music which has always fascinated me because of its almost radical expressiveness," he confides. "The way the pianos are used, the percussiveness, is something I like--a very unromantic way of treating weddings. I tried to achieve the same thing with the choreography. I ask for something very percussive, simple and clear. I found it very hard to put gestures to Stravinsky. The music already asks you to obey certain rules spatially and constructively. It bends you a certain way."

Celis decided not to present the events in chronological order. "If you analyze the score, Stravinsky doesn't really work with a plot. There is a sequence of situations relating to weddings and wedding preparations. There is no particular voice--for example, the soprano voice doing the bride; it's all mixed. The same soprano voice can sing something said by the mother or the matchmaker. It has no consistency that way. Everybody in this version is a bride or a groom. It's about the antagonism between what's culturally accepted as a wedding--basically, if you analyze weddings objectively, the bride and the groom don't know each other. In this society, a wedding is the official way of socially accepting rape. The feast exorcises the fear of both the bride and the groom."

Though Cenis realizes his treatment is far from the world of fairy tales, he hopes to touch the audience's heart. "I'm trying to break my own conventions. You can debate what's accessible and what's not. I think it's important for the ballet to touch the audience. Then it will be accessible."

Les Grands Ballets Canadiens. Place des Arts, Théâtre Maisonneuve, September 26th to October 5. Check our calendar for dates. Info: (514) 849-8681.

 Lucie Renaud


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(c) La Scena Musicale