Les 350 autres jours de l'année Par Marc Chénard
/ 1 mars 2002
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Il y a de cela
quelques années, un de nos musiciens m'avait dit qu'une ville joyeuse en est une
de jazz, tandis qu'une ville triste en est une de blues. Lorsqu'on observe
l'état des choses chez nous, la joie semble revenir en ville après des années
assez maigres. L'époque « Montréal, ville ouverte » des années 1940 et 1950 est
depuis longtemps révolue et on ne peut y revenir de toute faç on, mais le
tableau des deux dernières décennies est bien peu reluisant. Combien de boîtes,
pourtant désireuses de présenter du jazz avec une certaine régularité, ont été
obligées d'abandonner après quelques mois d'activités? La liste est
longue...
Certes, il y a notre énorme Festival international de
jazz de Montréal (FIJM), qui sature la ville de toutes ses musiques (de jazz et
d'autres) aux premiers jours de l'été, mais qu'a-t-on à se mettre sous la dent
(ou dans les oreilles, devrais-je dire) les 350 autres jours du calendrier?
Pendant longtemps, la question se posait désespérément, vu la rareté des lieux
de spectacles et l'absence d'un public suffisamment nombreux. Il y a toujours
cette période printanière où quelques bars cèdent à la fièvre du jazz propagée
par le festival, mais qui, sitôt la grande fête terminée, l'évacuent en un rien
de temps
Rares sont donc les endroits en mesure de présenter
cette musique le reste de l'année. Pourtant, une renaissance est bel et bien
amorcée en ce moment et il n'y a pas de meilleur temps pour le constater que la
longue saison hivernale. Après des années de jachère presque totale durant l'«
entre-deux-festivals », voici que le FIJM présente de plus en plus de concerts
hors saison et, parmi eux, certains sont même consacrés à nos propres talents.
N'oublions pas non plus la tenue, l'été dernier, de deux festivals parallèles
(le Off Festival des musiciens locaux et celui, voué aux musiques improvisées,
animé par La Casa del Popolo). Tous les deux seront de retour, respectivement au
mois de juin et de juillet. Du côté des clubs aussi, de nouvelles affiches se
rallient à la cause, quoiqu'elles se gardent encore de programmer le jazz en
exclusivité dans leur horaire, préférant plutôt l'inscrire à un jour fixe par
semaine ou encore une fin de semaine donnée par mois. Vous ne savez pas où
aller? Voici quelques adresses où ça « jazze ».
Upstairs Jazz
Club
- 1254, rue Mackay, (514) 931-6803
- www.upstairsjazz.com
- Le bastion du jazz « mainstream » en ville. Resto. Formations locales
(duos en semaine) avec invités occasionnels (groupes canadiens en tournée ou
solistes américains avec rythmique locale) les fins de semaine.
Biddles Jazz &
Ribs
- 2060, rue Aylmer, (514) 842-8656
- Fréquenté surtout par les touristes et les gens huppés. Resto. Petites
formations locales fixes.
La Casa del
Popolo
- 4873, boulevard Saint-Laurent, (514) 284-3804
- www.casadelpopolo.com
- Le haut lieu des musiques expérimentales de tous genres, incluant le «
free-jazz » et les musiques improvisées. Clientèle jeune et branchée. Seconde
salle.: Sala Rossa, 4848, boulevard Saint-Laurent. Resto végétarien.
Le
Va-et-vient
- 3706, rue Notre-Dame Ouest, (514) 940-2330
- Resto-bar sympathique dans le quartier Saint-Henri. Programmation mixte,
spectacles les vendredis et samedis soir surtout. Jazz quatre fois par mois en
moyenne.
Café
Ludik
- 552, rue Sainte-Catherine Est, (514) 844-1139
- Petit bar au centre-ville. Formations locales. Jazz standard, parfois
musique plus expérimentale.
L'Escogriffe
- 4467A, rue Saint-Denis, (514) 842-4472
- Petit bar à deux pas du métro Mont-Royal. Programmation mixte, jazz les
mercredis et jeudis soir surtout. Formations locales. Soirée « jam-session »
avec Le Mile End Jazz Quartet.
Le Sergent
Recruteur
- 4650, boulevard Saint-Laurent, (514) 287-1412
- Brasserie. Programmation mixte axée sur de jeunes formations. Une soirée
jazz par semaine en moyenne.
L'Alizé
- 900, rue Ontario Est, (514) 523-0622
- Salle de spectacle tout usage avec bar. Événements jazz ponctuels.
Le Lion
d'Or
- 1676, rue Ontario Est, (514) 598-0709
- Salle de concert tout usage avec bar. Événements jazz ponctuels.
Principale salle de concert du Off Festival de Jazz (fin juin-début
juillet)
En
bref
Quelques concerts du mois de mars sont à signaler.
Orchestre constitué d'étudiants universitaires en musique, le Ho De Kestra est
un « big band » non traditionnel et percutant sous la direction du batteur et
pédagogue Phillipe Keyser. Au programme, des pièces assez obscures de
compositeurs tels Charles Mingus, Carla Bley, Sun Ra, l'énigmatique Bob
Graettinger et Steve Lacy. À La Casa del Popolo, le mercredi 6 mars.
Du côté des grandes vedettes, Herbie Hancock et son
groupe pop Future 2, avec le trompettiste invité Wallace Roney, seront de
passage le 24 mars au Métropolis, 59, rue Sainte-Catherine Ouest.
Renseignements: (514) 844-3500.
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