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La Scena Musicale - Vol. 7, No. 2

Une vie au service de l’art lyrique : Hommage to vocal giants

October 1, 2001

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Le 3 octobre, la Fondation Jeunesses Musicales du Canada et l’Orchestre symphonique de Montréal rendront un émouvant hommage à quatre géants canadiens de l’art lyriques qui se sont particulièrement illustrés sur la scène internationale. Colette Boky, Robert Savoie, Maureen Forrester et Jon Vickers seront ainsi honorés au cours de cette soirée qui promet d’être fertile en émotions.

Colette Boky

Montréalaise de naissance, Colette Boky a fait une brillante carrière de soprano colorature et lyrique qui l’a menée sur plusieurs des grandes scènes du monde, et en particulier le Metropolitan Opera de New York, où elle incarne tour à tour la Juliette et la Marguerite de Gounod, Violetta et Gilda, Lucia, les quatre personnages féminins des Contes d’Hoffmann et bien d’autres héroïnes du grand répertoire. Découverte en 1953 lors d’un concours d’amateurs, il a suffi d’une douzaine d’années à cette élève de Raoul Jobin et de Janine Micheau pour se retrouver dans le cadre prestigieux du Festival de Salzbourg, où elle chantait dans un opéra peu connu du jeune Mozart, en 1965. Deux ans plus tard, le 28 octobre 1967, elle faisait ses débuts au Metropolitan, toujours dans Mozart, mais cette fois-ci dans un grand rôle d’un chef-d’œuvre, la Reine de la Nuit de La flûte enchantée. Le public québécois et montréalais a souvent eu l’occasion de l’applaudir, lors de toute sa première prestation sur scène, à Chicoutimi en 1961 dans le rôle de Rosine du Barbier de Séville de Rossini (une production du Théâtre Lyrique de la Nouvelle-France), lors de ses débuts montréalais dans le rôle-titre de La Belle Hélène d’Offenbach, et en de nombreuses autres occasions, entre autres dans son rôle de prédilection, la Manon de Massenet. Mme Boky n’a jamais totalement abandonné la scène et c’est ainsi qu’il n’y a pas si longtemps, on a pu l’entendre à l’Opéra de Montréal dans une production très appréciée des Noces de Figaro de Mozart, où elle interprétait le rôle de Marcelline. Pierre M. Bellemare

Maureen Forrester

Maureen Forrester, one of the great natural voices of our time, is certainly one of Canada’s most influential musical ambassadors. “Mo”, as she is known to her public and friends, one of four children in a poor East-end Montreal family, had always sung in church and school choirs, partly because of her mother’s—also an alto—determination. By the age of 13, she dropped out of high school to work, both in order to support her family but also to pay for voice lessons. In the 1950s, with Glenn Gould, Lois Marshall and Jon Vickers, she became part of the small wave of Canadian musicians who made it to the top.

Her dark, supple and very powerful voice enabled her to share the spotlight with some of the greatest musicians of the 20th century, including Herbert von Karajan, Pablo Casals, Eugene Ormandy, Leonard Bernstein and Bruno Walter. It was under the latter that she made a first recording of Mahler’s Second Symphony, a work she remained associated with throughout the years. “The great ship Forrester”, as her accompanist David Warrack described her, sang in every major opera house in the world and gave masterclasses in China. She was also eager to share her art with small-town audiences all over the country, promoting with a passion new works by Canadian composers. Aspiring singers who had the chance to spend a few inspiring moments with the grande dame of song were always taken by her practical sense, her radiating joy and her wit. Pianist John Newmark, her long-time collaborator, probably described her the best. “To describe Maureen, I only find one word : unique. Among all the singers I have worked with, she is the only one I can think of where you feel she is enjoying herself tremendously when she’s performing.” Lucie Renaud

Jon Vickers

In this age of hyperbole, the adjective “great” is perhaps too easily used. However, when it comes to Jon Vickers, it is entirely appropriate. Arguably the greatest heldentenor Canada has ever produced, Vickers is also the most enigmatic. In a career that spanned almost forty years, Vickers sang in just about every major opera house of the world, opposite the greatest leading ladies of opera, the likes of Callas, Tebaldi, Price, and Nilsson. He worked with famous conductors and made definitive recordings from which all others are measured. The Vickers voice in its prime was a force of nature, an immense column of sound never forgotten once heard. The tone is beautiful to be sure, but more notable are its expressiveness and its uncanny ability to touch and move the listener.

A versatile artist, Vickers excelled in a repertoire that ranged from Bach and Handel to Verdi and Puccini to Wagner and Britten, though it was in the music of the last two composers especially that Vickers is remembered. His galvanizing portrayals of Tristan, Siegmund, Parsifal and Peter Grimes—arguably his signature role—are incomparable. Ironically, the tenor has gone on record expressing his dislike of Wagner and of the character of Grimes. A complex man of strong opinions and stronger religious convictions, Vickers is known for speaking out on what he considers the corruption and debasement of art and culture by commercialism. His battles with conductors, singers, impresarios, and even audience members in defense of his strong principles are well documented.

Even though his singing days are over, Vickers continues to be involved in the music world, giving the occasional masterclass and appearing on stage as narrator in orchestral works. Recently, Vickers was in Toronto to present the Opera Canada Award to his friend and colleague, contralto Maureen Forrester. Looking grandfatherly and in wonderful form, with his resonant speaking voice undiminished with age, he brought back many memories for me, and left me with a feeling of gratitude to have had the privilege of witnessing his magnificent work. Joseph So

Robert Savoie

Le baryton Robert Savoie a parcouru un long chemin depuis 1948, alors qu’il faisait ses débuts à Montréal, sa ville natale, dans le petit emploi du deuxième Philistin de Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns. C’est l’époque où il grandissait sous l’aile de Mme Pauline Donalda. En 1952, il partait pour Milan, où il convainc la direction du Teatro Nuovo de lui confier le rôle de Scarpia, que les lois italiennes du travail en vigueur le contraignait à interpréter sous le nom de… Roberto Savoia ! Deux ans plus tard, de retour au pays, il entamait une magnifique carrière canadienne, à l’Opera Guild de Montréal et ailleurs, dans les grands emplois de baryton du répertoire italien : Rodrigo, Falstaff, Leporello, Sharpless et son double rôle fétiche, celui de Figaro dans les Noces et le Barbier. En 1961, il s’envolait pour Londres, où le Royal Opera House Covent Garden lui offrait un contrat de cinq ans. Il s’en servira comme tremplin pour se faire connaître ailleurs en Grande-Bretagne et sur le continent européen, en particulier en France. Au cours de sa longue et riche carrière, M. Savoie a été de plusieurs entreprises importantes, dont une production britannique mémorable de Don Carlos de Verdi (où il reprenait le rôle de Rodrigo, mais cette fois-ci dans la version originale française), la première mondiale du Te Deum de Roger Matton et l’inauguration du Kennedy Center de Washington en septembre 1971. Après avoir pris sa retraite de la scène, il a entrepris une deuxième carrière, celle d’administrateur et de directeur artistique, d’abord au Théâtre de la Poudrière et ensuite pour la Ville de Lachine. Les jeunes talents lyriques québécois n’ont pas de plus ardent ni de plus éloquent avocat et défenseur. Pierre M. Bellemare


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