Le Roi danse

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De Gérard Corbiau

Avec Benoît Magimel (Louis xiv), Boris Terral (Lully) et Tchéky Karyo (Molière)

La nouvelle super production baroque de Gérard Corbiau, Le Roi danse, est sortie le mois dernier sur les écrans québécois, après une réception critique plutôt tiède de l’autre côté de l’Atlantique. Filmé comme un vidéoclip, le film nous amène dans un monde de lumières et de couleurs enivrantes, un monde où le ballet de cour était aussi somptueux que les méga productions opératiques actuelles. Dans son précédent Farinelli, Corbiau élevait un castrat au rang de superstar contemporaine. Ici, Le Roi danse fait de Lully le pire des arrivistes. Mais quoi qu’il en soit de la réalité historique, il demeure que le film nous offre une véritable ballade en montagnes russes musicales, visuelles et émotionnelles. Benoît Magimel donne au jeune Louis XIV une présence exceptionnelle. Boris Terral, dans le rôle de Lully, est d’une intensité presque intenable. Dans les scènes de direction d’orchestre, il en met carrément trop, comme si chaque battue y allait de sa vie. Goebel et le Musica Antiqua Köln interprètent les oeuvres de Lully avec passablement de boursouflures mais, on doit le reconnaître, c’est ce qui rend les interventions musicales si excitantes dans le film. En fin de compte, un grand spectacle qui, malgré les erreurs de parcours prévisibles, est plutôt réussi.