Choix d'été / Summer choice
July 1, 2001
Version française...
Montreal, organ
town Lucie Renaud
The McGill Summer Organ Academy has been, since its
auspicious beginnings in 1997, instrumental in shaping a new generation of
organists. This year, 60 students from all around the world—some from as far
away as Korea, Sweden, and Australia—will attend classes on continuo, and
composers such as Bach, Frescobaldi, German Romanticsm, and XXth century
American and French symphonic organ. A key player in the renaissance of this
French repertoire is Olivier Latry, one of three titular musicians of Notre Dame
Cathedral in Paris, which has without a doubt one of the great organs of the
world. Heir to his legendary teacher Gaston Litaize but also very connected to
the contemporary organ music scene—several works have been dedicated to Latry.
His approach to the instrument stands apart. “His playing is very brilliant but
also deeply interior,” says John Grew, the Academy’s artistic director, to
explain Latry’s appeal. “He is most interested in colours, timbres. The way he
uses the instrument is very subtle and imaginative.”
Grew feels Montreal is a great organ city. His dream
would include a full summer organ festival to showcase “the greatest collection
of instruments in North America.” He sometimes feels discouraged by the poor
attendance, not just at organ recitals, but at contemporary concerts or even the
MSO. “Church musicians have a hard time,” he feels. “We have to reach a bigger
public. Since the crisis of Vatican II, we’re in a rebuilding phase.”
Contemporary composers seem to be developing a keener
interest in the king of instruments. “I sense a new freedom in this generation
of composers when they write for the organ,” Grew says. “The way they explore
the colours of the instrument seems endlessly fascinating.” Olivier Latry will
give the North American premiere of a work by Jean-Louis Florentz, a student of
Messiaen, who finds his inspiration in African culture but transforms it with
poetic strength in a magical elsewhere. No doubt the “sophisticated Montreal
audience” will give it a standing ovation, like the last time Latry was
here.
Olivier Latry will perform on July 26 at the Église
St-Jean Baptiste. Info: (514) 398-5145.
Gérard Lesne : aria
da capo Lucie
Renaud
Passionné autant par le répertoire minimaliste que par
la musique baroque, le haute-contre Gérard Lesne fait beaucoup parler de lui.
Grâce à une entente signée entre le Domaine Forget et la Fondation Royaumont et
à la générosité de l’Association Française d’Action Artistique (AFAA), qui
contribue aux frais du voyage outre-Atlantique, l’ancien chanteur rock et sept
de ses musiciens brûleront les planches de trois festivals québécois cet
été.
Avant qu’il ne fonde Il Seminario Musicale en 1985,
ensemble à géométrie variable, «très malléable» précise le chanteur, la feuille
de route de Gérard Lesne se lit comme une liste des grands noms du domaine. Il
s’est associé avec Organum, Hespèrion XXI, les Arts florissants de William
Christie (avec lesquels il était déjà venu au Québec), René Jacobs, pour ne
nommer que ceux-là, approfondissant le répertoire pour alto.
Cet autodidacte qui ne s’est perfectionné qu’auprès de
femmes, «le modèle stable de la voix», a hésité quand son ami Francis Maréchal
lui a proposé en 1993 de donner une série de cours d’interprétation à l’Abbaye
de Royaumont. «Au départ, je n’étais pas certain de pouvoir enseigner, nous
a-t-il confié. Ayant acquis ma formation sur le terrain, par contre, j’avais
résolu beaucoup de problèmes par moi-même. L’enseignement me permet d’aller plus
loin dans mon développement artistique. On apprend beaucoup sur soi-même en
enseignant. J’aime bien réagir sur l’instant et m’adapter à ce que j’entends.»
Pour le haute-contre, l’essence du chant baroque réside dans la maîtrise du son
filé. Le vibrato fait ainsi partie de l’articulation plutôt que de devenir une
fin en soi.
Quant à l’apparent gouffre entre la musique baroque et
la musique électronique qu’il compose dans son studio à la maison, il nuance:
«J’aime la répétition en musique. Une partie de l’attrait de la musique baroque,
pour le public et pour moi-même, s’explique probablement par cette répétition,
ne serait-ce que par la forme des arias da capo. Je n’ai simplement pas perdu
cet amour pour les musiques répétitives.» Quand on lui demande quels disques il
emporterait sur une île déserte, la réponse fuse: «Un ou deux disques de
Plastikman, la Passion selon saint Mathieu de Bach, même si la tessiture en est
malheureusement un peu trop aiguë pour moi, et les Vêpres de Monteverdi».
Pourquoi choisir quand on peut tout faire?
Gérard Lesne et Il Seminario Musicale seront au Domaine
Forget le 30 juin (où il donnera également un cours de maître), au Festival
international de Lanaudière le 2 juillet et, le 3 juillet, à l’International de
l’Art Vocal de Trois-Rivières.
Menahem Pressler : un
artiste complet
Lucie Renaud
Depuis plusieurs années, Menahem Pressler revient,
fidèle, au Centre d’Arts Orford. Son approche pédagogique unique, l’importance
qu’il accorde au phrasé et à la respiration musicale, la limpidité et la
profondeur de son jeu savent encore éblouir, même après plus de 50 ans de
carrière.
En 1946, Menahem Pressler gagne le grand prix du
Concours international Debussy de San Francisco et amorce une brillante carrière
de soliste. En 1955, il décide de toucher au répertoire de musique de chambre et
fonde le Trio Beaux-Arts avec le violoniste Daniel Guilet et le violoncelliste
Bernard Greenhouse. À l’origine, le Trio n’avait été mis sur pied que pour
remplacer le Trio Albeneri qui devait se produire à Tanglewood et possiblement
endisquer un microsillon. Après le concert, le chef d’orchestre Charles Munsch
n’hésite pas à les déclarer les dignes successeurs du Trio
Thibaud-Casals-Cortot!
Depuis ce fameux concert, le Trio Beaux-Arts a donné des
milliers de récitals et endisqué presque tout le répertoire existant pour trio.
Menahem Pressler est le seul membre restant du trio d’origine, la formation
s’étant transformée au cours des ans.
Il est également professeur à la prestigieuse Université
d’Indiana à Bloomington depuis 1955. Son dévouement en tant que pédagogue n’a
d’égal que sa passion pour l’interprétation. Malgré ses engagements
professionnels (toujours plus de 100 concerts par aünée), il quitte rarement son
studio d’enseigne.ment plus de 2 semaines à la fois. Quand on assiste à un de
ses cours de maître, on est frappé par l’insistance avec laquelle il encourage
chaque élève à conserver sa personnalité musicale et sa vision personnelle de
l’œuvre, même si elles diffèrent de celles du professeur. Quand à savoir quels
élèves il accepte, Menahem Pressler recherche une personnalité forte, quelqu’un
qui travaillera beaucoup et essaiera de développer son potentiel au maximum.
Mais d’abord, il recherche l’amour de la musique, car celui qui le possède sera
heureux quel que soit le rôle de la musique dans sa vie.
Menahem Pressler partagera son amour de la musique comme
soliste le 30 juin (il interprétera les Préludes de Chopin) à la Salle
Gilles-Lefebvre du Centre d’Arts Orford et comme chambriste avec le Trio
Beaux-Arts le 1er août au Festival de Musique de
Chambre d’Ottawa.
Dangerous
passion Lucie Renaud
Gabriela Montero, who will be mastering Rachmaninov’s
famous—or dare we say infamous—Third Concerto at the Festival d’été de Québec,
is rather excited at the prospect. She has played the work many times (she had
just come back from a Venezuelan tour, wheüe she perfor..med that concerto when
we spoke) but never grows tired of it. “Every time, it seems to get wilder and
wilder. It can be very empowering to play the piece, like a wild horse waiting
to be tamed. Difficulty is all in the mind. I love the sheer passion, the
masculinity of it; it’s like being on fire during the whole concerto.” If she
has it her way, she’ll be pushing the tempo of the third movement, transforming
the concert into an exhilarating experience. “Like a snowball that gets bigger
and bigger, it squashes everything on its passage. I want the listeners to come
out of the concert completely transformed,” she affirms.
Winner of the 1995 American National Chopin Piano
Competition and bronze medallist at the International Chopin Piano Competition
the same year, Gabriela Montera was born in Caracas in 1970. She moved to the
United States with her family when she was eight in order to pursue her musical
studies with Rosalina Sackstein, a former disciple of Claudio Arrau. Since then
she has been touring worldwide, taking in new sights but still managing to keep
the fire burning. Her views on measuring musical achievement seem to differ from
most pianists. “Playing Carnegie Hall is not necessarily an achievement for me,
she told La Scena Musicale. The contact with the music is fulfilling and almost
enough. My ambitions are very intimate when it comes to music. The important
thing for me is that my voice as an artist is becoming louder and clearer.”
Gabriela Montero will be performing July 6 at the
Festival d’été de Québec. Info: (418) 643-8131
Echoes in the
Barn Wah Keung Chan
With their all-wood construction, barns seem like ideal
venues for classical music. “The community really got together to help us build
the Barn,” said soprano Donna Bennett, director of the two-year-old Westben Arts
Festival (June 7-29, 1-877-883-5777, ). Inspired by a
concert barn in California, the 200-seat Westben Concert Barn is the newest
entry in a circuit of concert barns hosting the sounds of classical music in
Canada. Thanks to the participation of Bennett’s brother-in-law, Gerald Finley,
the young festival boasts international talent. Leading in seniority and seating
capacity (780 seats) is the Elora Festival’s Gambrel Barn (July 13-29,
519-846-0331 ), a functional municipal barn housing farm
equipment during the year; for two weeks in the summer it is cleared out to
deliver ideal acoustics for large-scale concerts at the Elora Festival. This
year Brahms’s German Requiem and Mendelssohn’s Elijah are the featured works
conducted by founder and artistic director Noel Edison. The idea of converting a
small barn on a family farm in Alexandria, Ontario, into an 80-seat hall came to
pianist Laurie Altman 11 years ago. “I liked the idea of having concerts in a
country setting; it was inspired by Constance Pathy’s West Brome Festival.”
Festival Alexandria (June 24-Aug. 5, 514-484-9076) brings together musicians,
some from the Montreal Symphony, to play chamber music.
Dutilleux par Le
Guay Lucie Renaud
¹laire-Marie Le Guay, la lauréate du Concours
international de l’ARD et invitée des grands orchestres européens, sera au
Festival de Lanaudière le 9 juillet. Récompensée en 1998 par un «Victoire de la
Musique» en tant que nouveau talent, elle continue depuis de faire ses preuves,
mêlant sérieux de la démarche et raffinement de l’interprétation.
Son plus récent CD, consacré aux grandes sonates de
Carter, de Bartók et de Dutilleux, s’est démarqué immédiatement et a remporté le
prix de la critique du Monde de la musique en septembre dernier. Elle a
d’ailleurs travaillé avec Dutilleux, qui l’a dirigée dans sa quête
perfectionniste de recherche de timbres. Cette même sonate fera partie du
répertoire qu’elle a choisie, en plus de la Sonate opus 78 de Beethoven, des
magnifiques Légendes de Liszt et des très lyriques Kreisleriana de Schumann.
Église St-Alphonse-Rodriguez, 9 juillet. Info: 1 800
561-4343
Alain Lefèvre en
trois temps Lucie Renaud
Le pianiste Alain Lefèvre, que Nathalie Petrowski de La
Presse n’a pas hésité à quali...fier d’«insoumis du pianoâ, continue d’éblouir
un public de fidèles. Lauréat à 18 ans du Grand Prix au Concours international
Alfred-.Cortot à Milan, un des plus brillants étudiants de Pierre Sancan, il
poursuit sa carrière aux quatre coins du globe.
L’année dernière, il avait ensorcelé au Centre Molson
3000 Montréalais venus l’entendre interpréter la musique du Violon rouge du
compositeur John Corigliano. Pourtant, il interprétait son Concerto pour piano
bien avant que François Girard ne fasse appel à lui pour la musique de son
film.
On pourra entendre Alain Lefèvre interpréter le Concerto
no 2 de Rachmaninoff le 6 juillet au Festival
d’été de Québec. Quelques jours plus tard, le 11 juillet, il sera l’invité de
l’Orchestre symphonique de Montréal dans l’époustoufflant Concerto no 3 de Prokofiev. Le 25 août, il changera de registre
en interprétant ses propres compositions, qu’on peut retrouver sur le disque
Liatov au Domaine Forget.
Chi at the Festival
of the Sound
ûatherine Chi, the winner of the 2000 Esther Honens
Compe..tition, will perform several concerts at the Festival of the Sound. Music
has always been part of her life. “I really honestly don’t remember my first
encounter with the piano,” she told La Scena Musicale. “I suppose it must have
been my mother’s gentle persuasion. It certainly did not have any traumatic
effect on me, unlike Kindergarten and learning how to swim. So that was, I
suppose, a positive sign for things to come.”
She hopes to keep on performing for many years. “The
part I find the most challenging is to have the courage to change and to evolve.
I think that if I ever hit a point when I stop being adaptive, I will call it
quits,” she ponders with great wisdom.
ýer favourite pianists include “the ineffable” Russell
Sherman with whom she studied, Rudolf Serkin—“the fighter, but with his feet on
the ground”—, Richter,—” a force of nature with incredible
concentration”—Rachmaninoff and Busoni,—” the two greatest pianists that ever
lived.” Quite a lot to live up to!
Katherine Chi will be performing with the Penderecki
String Quartet, James Campbell, and Mark Dubois on July 21 and also at a solo
recital on July 22. Info: (705) 746-2410. L R
Karina Gauvin at
Glimmerglass
Soprano Karina Gauvin returns to Glimmerglass Opera for
Chabrier’s L’Étoile. July 5, 7, 15M, 27, August 2,
4M, 12M, 18, 21M, 24, 27M
(M = matinée). 607 547-2255
Andreas Scholl at
Lanaudière
International countertenor Andreas Scholl makes his
Quebec debut on August 2 at Lanaudiere. If you miss him, he returns to Quebec
City with Classique & Cie on November 26th.
Countertenor Daniel Taylor and soprano Nancy Argenta
team up for the Pergolesi Stabat Mater on August 4 at Ottawa Chamber Music Festival
The National Art Centre Great
Composers Festival will again this summer delight
music lovers of all ages. Maestro Zukerman and his orchestra will join force
with Amanda Forsyth on July 4, Martin Beaver and participants of the NACO Young
Artists Program July 6 and 7, Donna Brown July 10 and Andres Haefliger on July
12.
If their Montreal concert is any indication, the Borromeo Quartet is sure to impress the crowds at the
Vancouver Chamber Music Festival. They will perform July 26, 28, August 1, 2, 4
and 5.
Yegor Dyachkov débutera la 17e saison du Festival d’été
de la Maison Trestler le 4 juillet. Il sera accompagné du pianiste Jean
Saulnier.
À
noter
La Fête de la musique,oune
série de 13 émissions télévisées, offre, tous les dimanches, une demi-heure bien
remplie pendant laquelle Angèle Dubeau présente
différents styles de musique et les artistes qui l’interprètent. S’y succèderont
des extraits de concerts enregistrés devant public, en salle comme en plein air,
des prestations intimes, des portraits d’artistes ou encore des reportages.
Radio-Canada, dimanche 20 heures.
Version française... |