Erik Satie: repères discographiques des compositions pour piano Par Stéphane Villemin
/ 1 septembre 2000
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Aldo Ciccolini (EMI) est un peu
à Erik Satie ce que
Schnabel est à Beethoven ou Fischer
à Bach. En réalisant
en 1966 le premier enregistrement
à large diffusion du
maître d'Arcueil, il
présidait au regain d'intérêt
versé
à l'égard d'un compositeur trop
longtemps
marginalisé et devenait ainsi l'étalon auquel
tout
le monde allait se mesurer. Avant Ciccolini,
l'« Esotérik
Satie » n'était
réservé qu'aux initiés:
Francis Poulenc
était de ceux-là (Sony: Poulenc
joue Poulenc et Satie)
tout comme Georges Auric et Jacques Février
qui
laissèrent à la postérité
(Adès)
une version de référence des Morceaux
en forme
de poire. Dans l'ère postciccolinienne, mais
presque
contemporaine, l'anthologie de Jean-Joël Barbier (avec
Jean
Wiener pour les quatre mains) semble inventer un lyrisme
retenu
taillé à la mesure du gaulois anglo-saxon
qu'était
Satie. Trente ans après, on ne compte plus les
versions
et le seul nom de Satie suffit à assurer le
succès
commercial. Parmi la forêt d'enregistrements,
dont ceux
de France Clidat (Forlane), Michel Legrand (Erato), Gabriel
Tachino
(Pierre Verany), Philippe Entremont (Sony) et de Pascal
Rogé
(Decca), on distinguera Anne Queffélec (Virgin)
pour sa
fraîcheur et sa malice ainsi que la
quasi-intégrale
de Jean-Pierre Armengaud (Mandala) qui,
diamétralement
opposée, propose une lecture plus
ironique et plus cynique.
Bien qu'il soit difficile pour un
seul interprète de
rendre les multiples facettes d'un
compositeur aussi énigmatique,
Armengaud réussit le
tour de force en proposant une lecture
approfondie et souvent
exposée au second degré.
Au risque de se demander: y
a-t-il un style Satie ou plusieurs? English Version... |
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