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La Scena Musicale - Vol. 6, No. 1

50e anniversaire de la Faculté de musique de l'Université de Montréal

Par Marielle Leroux / 1 septembre 2000

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L'enseignement universitaire a su évoluer et est prêt pour le nouveau millénaire.

La Faculté de musique de l'Université de Montréal fête cette année son 50e anniversaire. Pour souligner cet événement, une série de prestigieux concerts est offerte au public, et d'importants travaux de rénovation ont été effectués au hall d'entrée de la salle Claude-Champagne. La diversité de la programmation, qui inclue concerts, récitals et conférences allant du chant grégorien à la musique contemporaine sans oublier les musiques du monde, reflète la pluralité des programmes offerts. Elle se veut un hommage au dynamisme de ses étudiants, gradués et professeurs.

Les pianistes seront ravis par la série de récitals de piano qui permettra d'entendre Richard Raymond, Stéphan Sylvestre, Sylviane Deferne et le grand Alfred Brendel. Parmi les invités de renom, on trouvera également le baryton-basse José Van Dam (que La Scena Musicale vous fera découvrir dans son prochain numéro) qui recevra un doctorat honoris causa de l'Université de Montréal, et l'ensemble Organum, dans les concerts intitulés « Histoire vivante », et « Retour aux sources » donné en hommage à Clément Morin.

Petit historique

Fondée en 1950 à la demande du cardinal Paul-Émile Léger, afin d'assurer l'enseignement de la musique sacrée, la Faculté s'est développée au cours des années, influencée par les facteurs socio-économiques, mais également par des personnalités marquantes parmi les doyens et les professeurs.

Parmi ceux-ci, on retrouve Jean Papineau-Couture, qui, nommé secrétaire de la Faculté en 1952, assistera le doyen Clément Morin dans l'établissement et la stabilisation des programmes. « À cette époque, nous n'avions pas de bibliothèque. C'était les livres du père Morin et de Jean Papineau-Couture que les élèves empruntaient », mentionne Marie-Thérèse Lefebvre, professeur de musicologie à la Faculté.

Papineau-Couture devient à son tour doyen en 1968, et amorce l'expansion de la Faculté: le nombre de professeurs à temps plein passe de 6 à 18 et de nombreuses activités d'expression et de rayonnement sont mises en place. Pensons aux « Nocturnales », concerts présentant, à une heure tardive, des oeuvres de musique traditionnelle ou contemporaine et parfois même des créations, et aux « Musia-logues », des rencontres avec de grandes personnalités du milieu musical, animées par Maryvonne Kendergi (aujourd'hui membre du comité d'honneur des célébrations du cinquantenaire de la Faculté).

Papineau-Couture devra faire face aux contestations issues de Mai 68, les étudiants réclamant des modifications majeures aux programmes et au système de gestion. À leur demande, il dépose sa démission. On constate cependant qu'il n'est pas si facile de le remplacer, et il accepte d'assumer la tâche par intérim de 1972 à 1973, jusqu'à la nomination de Gilles Manny (1973 à 1979).

L'expansion se poursuit sous le mandat du nouveau doyen, le nombre d'inscriptions dépassant le cap de 400. Une attention particulière est portée aux développement des études supérieures (M.Mus. et D.Mus. en interprétation et en composition et M.A. et Ph.D. en musicologie) ainsi qu'aux programmes de recherche, à la suite de la création de la Faculté des études supérieures. Pendant les années 1980, durement marquées par la crise économique qui touche le secteur de l'éducation, la Faculté fait l'acquisition du Pavillon de l'École Vincent-d'Indy, où elle s'installe de façon permanente. En 1986, après l'Expo de Vancouver, le gouvernement de l'Indonésie fait don à la Faculté d'un gamelan balinais, qui est toujours utilisé comme formation en musique d'ensemble pour les étudiants, et que le public est invité à découvrir lors du concert « Tour de terre » présenté le 29 septembre.

De 1988 à 1997, le poste de doyen sera occupé par Robert Leroux (le « flamboyant » Robert Leroux, dira Mme Lefebvre), qui favorisera le développement du corps professoral et le rayonnement extérieur. On assiste ainsi à la création de la revue Circuit, dédiée à la musique actuelle, ainsi qu'à l'étiquette de disque UMMUS (aujourd'hui étiquette Amberola, collection UMMUS). La Faculté accueille également, en 1989, le Nouvel Ensemble Moderne à titre d'ensemble en résidence, un ensemble toujours à la fine pointe des nouveautés musicales qui, dans le cadre des événements du cinquantenaire, s'associe au Percussions de Strasbourg dans la présentation d'une oeuvre de Michel Longtin. Côté recherche, mentionnons la mise en place du Laboratoire de recherche sur les musiques du monde, à l'initiative de Monique Desroches. On notera que la collection d'instruments de musique du Laboratoire est constituée, en très grande partie, de dons faits par les professeurs et les étudiants. Monique Desroches partagera sa passion pour les instruments des musiques du monde dans une conférence interactive précédant le concert « Tour de terre ».


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