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La Scena Musicale - Vol. 4, No. 4

Randy Barnard: nouveau PDG chez CBC Records / Les disques SRC

Par Philip Anson / 1 décembre 1998

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Barnard.jpg (6849 bytes)Randy Barnard est le nouveau PDG de CBC Records / Les Disques SRC. Ce natif de Kenora, en Ontario, a fait des études en musicologie et en composition à l'Université Carleton d'Ottawa. Sa carrière commence à Winnipeg comme producteur pour la SRC. Il devient ensuite producteur associé de l'émission Arts National, puis directeur adjoint régional du réseau.

Malheureusement, Barnard atteint le sommet durant les années 1990 : la SRC doit effectuer d'importantes compressions. « Mon travail était formidable, mais je tombais mal, dit-il. Je passais mon temps à congédier des employés exceptionnels ou annuler des programmes de qualité. » Dégoûté de ce rôle ingrat, Barnard accepta avec plaisir le poste de directeur de Les Disques SRC, un emploi « exigeant, avec une petite équipe, mais des buts précis ».

Les Disques SRC fut créé il y a dix ans par Les Entreprises SRC. Après quelques années, Les Disques SRC devint une entreprise à part entière. Bien que Les Disques SRC se considère comme une étiquette indépendante, il bénéficient d'une subvention annuelle de 500 000 $ de la American Federation of Musicians pour financer des projets d'enregistrement avec leurs membres. Ce capital de développement permet de réaliser de vingt à vingt-cinq enregistrements annuellement (mais un seul projet symphonique, le coût d'un orchestre pouvant facilement dépasser 100 000 $).

Une fois la musique enregistrée, Les Disques SRC fonctionne comme toute autre maison de disques privée et doit tout financer elle-même. Le budget annuel (environ 700 000 $) couvre les activités de postproduction, soit les frais de fabrication, de promotion et de distribution des DC, ainsi que les salaires du personnel. L’équipe est réduite au strict minimum : M. Barnard, la coordonnatrice de production Paulette Bourget, l’ingénieur du son Anton Kwiatkowski et Peter Cook, qui s'occupe d'édition numérique et de repiquage.

Étant donné la crise que traversent les ventes de musique classique, recouvrer 700 000 $ en recettes présente un défi considérable.CD-CBC-1102-RGB.jpg (24852 bytes) Généralement, un nouvel enregistrement se vend à quelques centaines d’exemplaires. Même les gros vendeurs, comme « Soirée française » ou les airs d'opéra par le ténor canadien Richard Margison, ne dépassent guère les 5 000 exemplaires par année mondialement. Ainsi, la production d'albums à succès revêt une importance capitale.

Depuis l’été dernier, les enregistrements de Les Disques SRC sont distribués au Canada par Polygram, la plus grande maison de musique classique au monde. L’alliance donnera a Les Disques SRC une visibilité appréciable et, on l'espère, se traduira dans les ventes. Malheureusement, ce rapprochement a son prix : à l'avenir, les disques CBC/SRC coûteront un ou deux dollars de plus.

Barnard est satisfait de la « solide base de vente » en Amérique du Nord : 30 p. c. des ventes mondiales aux États-Unis, 50 p. c. au Canada et 10 p. c. sur Internet — et 10 p. c. dans les quatorze autres pays où les disques CBC / SRC sont distribués. Selon Barnard, « les possibilités d'expansion à l'étranger sont réelles, mais l'Europe et l'Asie étant des marchés difficiles d'accès, nous nous intéressons davantage àCD-CBC.MVCD1122.jpg (27786 bytes) l'Amérique centrale et à l'Amérique du Sud ».

Pour l'instant, Barnard compte améliorer l'image de Les Disques SRC. Il veut rafraîchir la présentation et la débarrasser de son « conservatisme ». Il souhaite aussi ajouter du piquant aux pochettes et livrets.

Les Disques SRC deviendra donc plus intéressante et mieux ciblé, parce que Barnard peut maintenant profiter de possibilités intéressantes. Il cite l'enregistrement récent de chœurs de Le Messie de Handel avec l'ensemble Tafelmusik. « Lorsque Sony n'a pas renouvelé son entente avec Tafelmusik, j’ai sauté sur l’occasion. La bureaucratie est devenue moins lourde : au lieu de douze à dix-huit mois entre l'enregistrement et le lancement, nous prévoyons aujourd’hui huit mois ou moins ». Barnard prévoit collaborer avec Tafelmusik dans d'autres projets.

Le nombre de nouveaux enregistrements demeurera stable. Barnard a plusieurs projets en tête, dont un enregistrement orchestral et un récital du violoniste canadien James Ehnes (voir notre entrevue dans le numéro d’octobre 1998). Un autre enregistrement réunira le Canadian Brass et les cuivres des orchestres symphoniques de Montréal, Toronto et Vancouver dans un programme de musique polyphonique.

Barnard entend aussi éliminer une partie du vieux catalogue afin de réduire les stocks et lancer une série économique tirée de ces archives. Il songe également à créer des étiquettes séparées pour le jazz, la musique ethnique et du monde et le folklore. Pour ce qui est du répertoire, Barnard poursuit le mandat de Les Disques SRC, soit la promotion des musiciens et compositeurs de tout le Canada, mais il ajoute que « pour demeurer concurrentiels, nous devrons offrir une gamme complète de produits pouvant plaire au grand
public. »

[Traduit par Anaïk Bernèche et Alain Cavenne]


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