Ce n’est pas la première fois que Naxos Historical nous éblouit, mais avec le "Toscanini Concert Edition", l’étiquette à prix doux se surpasse.

Cette édition permet de découvrir, à un prix défiant toute concurrence, des gravures légendaires de l’orchestre symphonique de la NBC, la plupart offerts commercialement pour la première fois. La Toscanini Concert Edition compte actuellement 11 volumes. En voici quelques-uns.

Naxos 8.110809. Le plus inattendu de ces disques est consacré au concert «tout Mozart» du 5 décembre 1943. On y trouve le Concerto no 27, avec Horszowski : le jeu du soliste, toujours «dans le piano», se marie merveilleusement avec la puissance contenue de l’orchestre de la NBC. L’osmose entre le piano et l’orchestre est totale, et, dans les parties lentes, on approche du sublime. La «Haffner», équivalente à celle de RCA (si ce n’est pour la qualité de l’enregistrement) s’écoute avec autant de plaisir, tout comme l’ouverture des Noces de Figaro qui dépasse sans contredit celle de 1947 (RCA) et dont le pittoresque imagé et évocateur la place parmi les moments inoubliables du «live».

Naxos 8.110805-6. L’ensemble de deux disques du concert du 6 mai 1940 au Carnegie Hall est entièrement réservé à Brahms. Le Concerto no 2 avec Vladimir Horowitz fait montre d’un jeu exceptionnellement perlé et puissant; l’orchestre sonne comme un violoncelle, et réalise des mouvements de houle difficilement pensables. Dans l’allegro appassionato, Horowitz chante, littéralement, accompagné par des bois qui forment un second plan humble et touchant. En opposition à la célèbre version en studio profondément humaine (dont Horowitz ne fut jamais satisfait), cette gravure est d’essence divine et touche l’âme directement, comme seul un «live» peut le faire.

En conclusion du concert, un vrai miracle : se lançant dans la Symphonie no 1 sur un tempo hallucinant qu’il soutiendra jusqu’au bout, Toscanini donne ici un exemple de ses capacités inégalables. Le poco sostenuto simule une poursuite effrénée, entrecoupée de visions de paysages féériques. Angoissant et sanguin, ce mouvement contraste avec le suivant, extrêmement impressionniste. Les jeux d’orchestration de l’allegretto nous amènent naturellement au dernier mouvement où le ressort harmonique est utilisé au maximum. La «sombre clarté» qui préside à cette interprétation mystérieuse produit aujourd’hui autant d’effet qu’aux New-Yorkais d’il y a 50 ans (les bravos jaillissent tels une
réaction à l’accord final).

Naxos 8.110807. Une dernière merveille est le disque Tchaikovsky , enregistré le 19 avril 1941. La Symphonie no 6 y est plus pathétique que jamais : le premier mouvement évoque une bourrasque d’automne brumeuse et violente, la page se ferme sur un paysage irréel, fantômatique et désespéré. L’allegro con grazia laisse scintiller quelques lueurs d’espoir, puis enfin l’allegro molto vivace arrive, tel Blücher à Waterloo, pour sauver une partie perdue : feux d’artifice de force, d’éclat et de soulagement, ce mouvement entraîne une décharge électrique. L’audience, ayant accumulé une demi-heure de pression insoutenable, éclate; le finale est à la hauteur de l’ensemble.

Dans le Concerto pour piano no. 1, Horowitz entame un jeu de réponses avec l’orchestre qui rend le premier mouvement semblable à une improvisation. Le timbre des violons semble venu d’ailleurs, ainsi que celui du soliste qui impose un souffle extraordinaire à cette version, cent fois plus vivante que toutes celles que l’on connaît. Le second mouvement, un vrai bijou, est émaillé de finesse. L’allegro con fuoco est puissant et dynamique : un vrai bonheur.

Naxos 8.110804. Seul point sombre au tableau, le disque Beethoven, enregistré le 24 décembre 1946 comprenant l’Ouverture Coriolan et le Concerto pour piano noÊ3 en ut mineur , avec Myra Hess. Le concerto, en effet, se trouve transposé en ré bémol. Quel dommage qu’après un tel travail d’archivage et de restauration, les ingénieurs du son de Naxos n’aient pas réussi à faire tourner cette bande à la bonne vitesse.

Canción del Emperador
José Miguel Moreno, vihuela
Glossa GCD 920108

Un album charmant du grand guitariste espagnol José Moreno. La vihuela est un ancêtre du XVIe siècle de la guitare, et Moreno a construit son propre instrument en s’inspirant de modèles authentiques. Le son est plus proche de la guitare moderne que du luth. Les œuvres choisies — ricercar, diferencia, glosa, fantasia — sont paisibles et généralement mélancoliques. Ce disque attirera les amateurs de l’instrument et de l’époque, mais pourra paraître monotone au grand public. Notes originales en espagnol, traduction parfois douteuse en français, allemand et anglais.

If Ever I Would Leave You
Bryn Terfel, baryton
Paul Daniel / English Northern Philharmonia
DG 457-628-2

Ce deuxième album "crossover" du sensationnel baryton gallois — celui-ci de chansons sur des textes d’Alan Jay Lerner — est un trésor de moments inoubliables. Dans les chansons légères comme How to Handle a Woman ou I Never Met a Rose, Terfel se montre comédien né. Il est merveilleux d’expression dans les airs plus calmes, comme Little Prince, On a Clear Day et If Ever I Would Have You. Et dans les touchantes ballades There’s Always One You Can’t Forget ou There But For You Go I, Terfel est simplement sublime. En présence de tant de merveilles, on pardonne facilement certains passages plus rugueux ou moins assurés. Fortement recommandé.

Rachmaninov : Concerto pour piano no 3
André Laplante / Philharmonique de Moscou (Analekta Fleur de lys FL 23107)

Cette exécution enlevante du pianiste québécois André Laplante a été enregistrée le 4 juillet 1978 à Moscou lors du Concours international Tchaïkovski. Le jeu de Laplante, qui lui a rapporté la médaille d’argent, est intelligent, magistral et sincère. Incontestablement l’une des interprétations les plus éblouissantes du 3e de Rachmaninov sur disque. A signaler, la série de concerts CBC/McGill présente André Laplante dans un programme de Liszt, Chopin et Haydn le 3 décembre, à 19 h 30 à la salle Pollack, 555, rue Sherbrooke O. 10/15 $. (514-790-1245). Aussi, Laplante joue avec l’Orchestre symphonique de Québec le 9 février 1999 (418-643-8486) et au Pavillon des Arts de Ste-Adèle le 10 avril 1999 à 20h. Tél. (450-229-2586).

Mozart : Concertos pour piano nos 23 et 22
Robert Levin, piano-forte.
Christopher Hogwood / Academy of Ancient Music
Oiseau-Lyre (Decca) 452-052-2

Ce quatrième disque de Levin des concertos pour piano de Mozart est un pur délice. Il est vraisemblablement le pianofortiste actuel le plus accompli (devant Melvyn Tan et von Immerseel), apportant un plaisir réel au répertoire souvent terne des interprétations d’époque. L’instrument est splendide (aucun son raide) et l’AAM est au sommet de sa forme. La plupart du temps, le piano-forte accompagne l’orchestre, et Levin improvise ses propres cadences uniques dans le feu de l’action, comme Mozart l’aurait fait. Divin !

Barbara Bonney Sings Mozart
London 289-460-571-2

On écoute avec un immense plaisir cette compilation d’arias, duos et ensembles de Mozart extraits des quatre enregistrements d’opéras complets du compositeur (Le nozze di Figaro, Don Giovanni, Zauberflöte, La Clemenza di Tito) du catalogue L’Oiseau-Lyre. Ces enregistrements sont les versions avec instruments d’époque réalisées par l’Academy of Ancient Music et l’Orchestre de Drottningholm dirigés par Hogwood et Östman. Tout y est léger et exquis, y compris le soprano diaphane de Barbara Bonney, un modèle de goût. Elle est accompagnée de chanteurs aussi exceptionnels que Bryn Terfel et Håkan Hagegård.

Brahms : Sonate no 3 et Fantaisies op. 116
Stéphan Sylvestre, piano (ATMA ACD 22177)

Si l’on juge par ce disque, Stéphan Sylvestre est au début d’une carrière prometteuse. Son jeu témoigne d’une sensibilité naturelle et d’un bon goût inné. Son phrasé est intelligent, son touché est sûr. Peut-être l’interprétation manque-t-elle dans son ensemble de maîtrise, mais prévoyons qu’elle viendra avec le temps. Pour l’instant, voici du piano sérieux et une écoute agréable.

Puccini : Trois grands opéras
London 460-936-2 (7 DC)

Ce coffret économique de 7 DC comprend trois enregistrements en studio des premières années de la stéréophonie. La Bohème de Serafin (Academia di Santa Cecilia, Rome, août 1959) est le premier enregistrement stéréo de cet opéra. Tebaldi et Bergonzi chantent de façon splendide, quoique peu électrisante. Les tempos lents de Serafin diminuent parfois le plaisir.

La Tosca de Karajan (Philharmonique de Vienne, 1962) est une explosion de son encore inégalée. Leontyne Price est respectable dans un de ses rôles fétiches, bien qu’elle manque de voix de poitrine. Le Scarpia de Giuseppe Taddei est une caricature, mais alors quel acteur vocal ! Si Di Stefano n’est pas au sommet de sa forme, il demeure satisfaisant.

La Madama Butterfly de Serafin (Academia di Santa Cecilia, Rome 1958) est le deuxième de la Tebaldi. Les tempos sont encore une fois lents, mais Tebaldi, Bergonzi et Cossotto (Suzuki) sont tous en grande voix. Ces trois opéras London / Decca ont été souvent remis sur le marché, mais si vous ne les possédez pas encore, on ne peut se les procurer à moins cher. Résumés de l’action seulement, sans livrets.

A Lammas Ladymass
Anonymous Four (harmonia mundi HMU 907222)

Le plus récent superbe enregistrement de l’ensemble a capella Anonymous 4, composé uniquement de femmes, n’est pas à proprement parler un album de Noël, même si tout mélomane devrait l’inscrire en tête de sa liste de cadeaux de Noël. L’ensemble a reconstruit une « Ladymass » (messe votive en l’honneur de Marie), telle qu’on aurait pu l’entendre dans l’Angleterre du Moyen Age le jour de la fête estivale appelée Lammas, qui marquait le début de la moisson. On a puisé ici et là dans les polyphonies liturgiques des XIIIe et XIVe siècles pour créer un rituel convaincant de 64 minutes. Fidèles à leur habitude, les Anonymous Four chantent à ravir et profitent d’un enregistrement raffiné (réalisé cette fois-ci à l’église Saint-Augustin de Mirabel, au nord de Montréal). Excellentes notes et textes en français, en anglais et en allemand.

Lamenta (Gimell 454-996-2)
Live in Oxford (Gimell 454-998-2)
Peter Phillips / Tallis Scholars

Les deux plus récents enregistrements des Tallis Scholars (chorale mixte d’Oxford composée de 17 membres et se spécialisant dans la musique de la Renaissance) respectent leur haut niveau de qualité habituel. Lamenta est une compilation (un peu monotone) de lamentos pour Tenebrae du 16e siècle, comprenant des œuvres de Tallis, Brumel, White, Palestrina et une pièce rare de Ferrabosco. Le son de la chorale est doux et pur, le style, impeccable et l’acoustique, bonne, même si l’enregistrement s’étend sur six ans (1992-1998). Textes en latin, en français, en anglais, en allemand et en italien. L’album Live in Oxford célèbre le 25e anniversaire des Tallis Scholars par un retour à la chapelle du Merton College, à Oxford, où ils ont réalisé leur premier enregistrement commercial en 1980. Il s’agit d’un véritable joyau contenant des exécutions raffinées de la musique exaltée d’Obrecht, Des Prés, Taverner, Byrd, Tallis et Mundy. Excellentes notes en français, en anglais, en italien et en allemand. Joignez-vous aux Tallis Scholars à l’église St-Jean-Baptiste (rue Rachel, coin Henri-Julien), le 8 décembre 1998 à 20 h. Billets : (514) 790-1245. Renseignements : (514) 396-3388.

Schubert : Piano Works for Four Hands
Jeno Jando / Zsuzsa Kollar, piano (Naxos 8.553441)

This is a stirring recital of Schubert’s lively piano four hand works, composed for Count Esterhazy’s daughters. Highlights include Three Military Marches Op. 51, and the rousing Four Polonaises Op. 75. Jando and his female pupil Kollar are perfectly attuned to each other. The acoustic of the Unitarian Church, Budapest, is clear and focused.

Sempre Belcanto
Placido Domingo, tenor (Teldec 3984-23292-2)

In honour of the 30th anniversary of Domingo’s Met debut (Sept. 28, 1968), Teldec has reissued his first recital recording, taped in Berlin that same month. The 27-year old tenor sounds fresh and heroic, though unrefined and not too secure on his high notes. Domingo recorded all this repertiore (Cavalleria, Pagliacci, Turandot, Fedora, Aida, etc.) better later. Despite crude splices, this is an interesting and enjoyable document. Notes in French, English and German.

Romance
Yoshikazu Mera, countertenor
Shigeo Genda / Japan Philharmonic (BIS-CD-949)

Japanese countertenor Yoshikazu Mera, who looks like the androgyneous son of Chuckie and his bride, has several provocative albums to his name but none wierder than this over-the-top compilation. The K-Tel repertoire includes bloated, weepy orchestral arrangements of Greensleeves, the Bach/Gounod Ave Maria, Handel’s Ombra mai fu, Dvorak’s Songs my Mother taught Me, and Mendelssohn’s On Wings of Song, with tons of kitschy arpeggios on the chimes. Mera has a remarkable voice (despite outrageous electronic boosting and reverb), but it is his turgid, campy style that definitely makes this the classical party album of the year.

Emilio de Cavalieri : Rappresentatione di Anima e di Corpo
Sergio Vartolo / Cappella Musicale di San Petronio di Bologna
Naxos 8.554096/7 (2CD)

Pour les amateurs de l’art lyrique du premier baroque, cette oeuvre d’Emilio de Cavalieri (vers 1550-1602) constitue une référence incontournable. Contemporain de la naissance de l’opéra, l’ouvrage revêt un caractère inusité. De par sa conception dramatique et scénique, il se rattache au nouveau genre du théâtre chanté. De par son sujet, soit les rapports de l’âme et du corps dans la perspective du salut éternel, il annonce davantage l’oratorio. Le présent enregistrement en est le cinquième disponible en compact et se compare avantageusement aux précédents. Une fois de plus, il vient de confirmer que Naxos a eu bien raison d’investir dans la jeune équipe des spécialistes du baroque primitif réunie par Sergio Vartolo. Tous les solistes sont de haute tenue, à l’exception du contre-ténor, auquel on a confié le rôle de l’Intellect et dont la voix est un peu faible. Sauf erreur, il s’agit là du tout premier enregistrement absolument complet de l’oeuvre, comportant le Poème ou dialogue parlé entre Avveduto et Prudentio. -Pierre Marc Bellemare

Montréal-Paris-Chicago
Isabelle Lapierre, saxophone (ATMA ACD 2 2154)

The sax music here, accompanied by piano, is all 20th-century, but tonal and lyrical. Composers include Europeans Milhaud and Nin, Americans Paul Creston and Marilyn Shrude, and Québec composers Denis Gougeon and Denis Bédard. Isabel Lapierre has no problem playing this moody, spiky stuff, but the eclectic, challenging repertoire is not exactly easy listening.

Les Boréades
Private Musick (ATMA ACD 22132)

Théâtre Musical (ATMA ACD 22152)

Here are the latest two CDs from the Montreal-based period instrument ensemble Les Boréades. Private Musick offers a program of English chamber music from the time of the Stuarts (1605-1706) by composers Locke, Purcell, Hume and Blow. The program is a predictable mix of sonatas, "grounds", a "fantazie" and an "Almaine". The playing is sprightly, clear, and well-recorded, though the flute is too prominent. Théâtre Musical offers four compositions by Vivaldi, Rebel, Händel, and Schmelzer drawn from operas, pastorales and ballets. The theatre was the source of some of the most charming baroque music, as Les Boréades proves. The playing is pleasantly upbeat, very finely recorded, though with only four instruments the ensemble can sound anemic.

Brahms : Violin Sonatas Nos. 1-3
Pamela Frank, violin. Peter Serkin, piano.
London 289-455-643-2

This is the first duo disc from Frank and Serkin, but hopefully not the last. Theirs is a partnership made in heaven. Frank plays with uncommon sensitivity and restraint. Her bowing is of a revolutionary delicacy. Serkin is deferentially supportive. Their readings are introspective, avoding all noisy grandstanding. The focused recording bring the finest details of the musical lacework into perspective.

Dvorak : Violin Concerto
Pamela Frank, violin
Sir Charles Mackerras / Czech Philharmonic
London 289-460-316-2

Pamela Frank succeeds in this concerto repertoire as she did in chamber music. Mackerras brings his usual expertise to Dvorak and Suk’s Fantasy, Op. 24. The violin and orchestra sound a bit distant in the Dvorak, closer in the Suk.

John Rutter : Requiem / Magnificat
John Rutter / City of London Sinfonia
Collegium Records CSCD 504

Conducted by the composer himself, these recordings dating from 1986 and 1981 are nearly definitive. Rutter’s Requiem is easy listening, though the soprano soloist is frankly average. Rutter’s Magnificat is so "pop" it sounds like a Broadway musical sung in Latin. The Cambridge Singers are an excellent choir. Brief notes by the composer in English, French and German. Note: The St. Lawrence Choir sings Rutter’s Magnificat and Britten’s St. Nicolas on Dec. 6, 16:00 at Église St-Jean-Baptiste, Montréal. Tél: (514) 483-6922.

Lamenti
Anne Sofie von Otter, mezzo
Reinhard Goebel / Musica Antiqua Köln
DG Archiv 457-617-2

With this rich disc of laments by Monteverdi, Bartali, Legrenzi, Vivaldi, Purcell, et al, Swedish mezzo Anne Sofie Von Otter continues her ravishing foray into the baroque and renaissance repertoire. Unlike many singers of period music, she sings with an unmannered, natural expression, and she makes even suicidal moans seem sexy. The recording is crisp, clear and focused on the voice.

Jean-Baptiste Lully : Acis et Galatée
Marc Minkowski / Les Musiciens du Louvre
Archiv DG 453-497-2

Lully’s pastoral héroïque Acis et Galatée is not as juicy a piece as Minkowski’s other recent projects, but he does an impressive job of enlivening the endless recitative and Racinian rhetoric. As usual his band play like angels (or demons?), exhibiting the highest level of musicianship. The capable cast is led by Jean-Paul Fauchécourt (Acis), whose nasal timbre and pointed declamation make him the darling of French baroque music circles. Véronique Gens (Galatée) is better here than on her EMI arias CD. Laurent Naouri brings an impressive bass voice to the role of the giant Polyphème.

Prokofiev :Piano Concertos Nos. 1 & 3
Bartok : Piano Concerto No. 3
Martha Argerich, piano
Charles Dutoit / Montreal Symphony
EMI CDC 56654-2

Critical opinion has been close to unanimous in judging Argerich’s new Prokofiev Piano Concerto No. 3 with Dutoit inferior to her incomparable 1967 recordng with Abbado and the Berlin Philharmonic (available on DG Originals 447-438, and Great Pianists of the 20th Century, Philips 456-700-2 ). The other concertos on this new disc are fascinating, energetic and spirited - typical blends of Argerich mastery and eccentricity. As in Argerich’s live performances, the marvelous speed and power of her two strong hands often overrule her brain and heart. Someone should remind the living legend that showing off is one step below sharing.

Lo Sposalizio : Wedding of Venice to the Sea
Robert King / The King’s Consort
Hyperion CDA 67048 (2 CD)

This is an imaginative musical re-creation of the annual ceremony in which the Doge of Venice symbolically weds his city to the sea. The festive day includes fanfares, processions, masses, madrigals, motets, choral bits, and canons. A fanciful voyage back through time.

The Puccini Album
Galina Gorchakova, soprano. Neil Shicoff, tenor.
Seiji Ozawa / Maggio Musicale Fiorentino
(Philips 456-586-2)
Awful stuff. Caveat emptor!

Bernstein Century

Sony’s new hommage to Bernstein reminds us of Lenny's unique contribution to classical music in the 1960 and 1970s - an exuberant, adventurous spirit we have perhaps lost today. Here is a buyer’s guide to the latest 10 re-releases:

Mahler : Symphony No. 7 SMK 60564.
Bernstein : The Age of Anxiety. SMK60558
What is Jazz? SMK 60566
Bernstein : Kaddish. SMK 60595
Dvorak : Symphony No. 7. SMK60561
Beethoven : Symphony No. 6. SMK 60557
Ravel : Boléro, etc. SMK 60565
Copland : The Second Hurricane. SMK 60560
Harris, Thompson, Diamond : Symphonies. SMK 60594
Debussy : Martyrdom of St. Sebastian. SMK 60596

Natalie Dessay
Airs d’Opéras Français EMI 5561592
Vocalises EMI5565652

French coloratura soprano Natalie Dessay is an incomparable comedienne and her vocal pyrotechnics translate well to disc (much better than her rival soprano Sumi Jo). Dessay’s album of French arias features all your favourites including the "Air des clochettes" from Lakmé, "Ombre légère" from Le pardon de Ploërmel, Olympia’s song from Les contes d’Hoffman, and so on. Dessay’s Vocalises album includes wordless arias by Rachmaninov, Delibes, Ravel, Granados, and Alabiev. Dessay also sings Glière’s Concerto for coloratura soprano. Both these discs are fine souvenirs of the best singer of her fach alive today.

Biber : Missa Salisburgensis
Reinhard Goebel / Musica Antique Köln
DG Archiv 457-611-2

An impressive recording of Heinrich Ignaz Franz Biber’s Salzburg Mass, written and performed for the greater glory of the Archbishop of Salzburg (and God). Every corner of the church is packed with orchestras and choirs which play and sing for full polyphonic effect. The musical material is secondary to the spectacle, which is impressive if bombastic.

Musica Intima
Musica Intima vocal ensemble
MI-001 / SRI Distribution

This debut disc from the Vancouver-based 12-member Musica Intima choir offers a wide-ranging collection of choral favourites. From the Renaissance they sing appetizing selections like Palestrina’s Sicut Cervus and Lassus’ Veni Sanctus Spiritus. Their sound is clean and fresh, with a fluid blend throughout. Their rhythms in these early pieces are somewhat square, and they could afford to play more freely and expressively with the melodic shapes. Musica Intima’s strength lies in their excellent execution of the 20th Century repertoire. The difficult Jesus erbarme dich by Québec composer Claude Vivier, and other works by Tormis and Poulenc are remarkably confident. Their tuning is excellent, save for a few very brief passages. -Peter Phoa

Händel’s Messiah — Recordings Guide

Paul McCreesh. Gabrielli Play-ers and Consort. Archiv 453-464-2.
Harry Christophers. The Sixteen Choir and Orchestra. Hyperion Dyad CDD 22019.
Complete Choruses. Ivars Taurins / Tafelmusik Orch. & Choir. CBC SMCD 5193.
Sir Thomas Beecham. Royal Philharmonic Orchestra & Choir. RCA Gold Seal 09026-61266-2.
John Eliot Gardiner. English Baroque Soloists & Monteverdi Choir. Philips 434-297-2.
Andrew Parrott. Taverner Choir & Players. Virgin 5613302.
Masaaki Suzuki. Bach Collegium Japan. BIS CD-891/892.
David van Asch. Scholars Baroque Ensemble. (July 1992). Naxos 8.550667-668.
Sir Colin Davis. London SOrchestra & Choir. (June1966) Philips Duo 438-356-2.

(c) La Scena Musicale 1999