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La Scena Musicale - Vol. 11, No. 2

Notes from scena.org

by Isabelle Picard, Réjean Beaucage / October 18, 2005

Version française...


In memoriam

Harry Freedman (Lodz, Pologne, 1922 - Toronto, Canada, 2005)

Le compositeur Harry Freedman était l'un des plus prolifiques compositeurs de chez nous et aussi, heureusement, l'un des plus souvent joués. Il était arrivé au Canada à l'âge de trois ans et il s'est d'abord intéressé aux arts visuels avant de sentir l'appel du jazz et finalement, celui de la musique classique. Il apprendra d'abord la clarinette, puis le hautbois et se consacrera enfin au cor anglais, un instrument qu'il aura tenu durant 24 ans au sein de l'orchestre symphonique de Toronto, avant de se tourner définitivement vers la composition. Symphonies, ballets,œuvres diverses pour orchestre ou chœur, musique de chambre et musique de film ; sa palette était large. Le Centre de musique canadienne est dépositaire de plus de deux cent œuvres de Freedman. Il avait étudié durant une brève période auprès d'Aaron Copeland, dont il aimé citer le conseil suivant suivant: "la musique doit être aussi simple que possible, mais pas plus !" Ce conseil a contribué à faire de lui l'un des rares compositeurs canadiens à pouvoir vivre de son métier. Il est décédé à Toronto le 16 septembre dernier








Luc Ferrari
(Paris, France, 1929 - Arezzo, Italie, 2005)

Luc Ferrari était peut-être l'un des derniers vrais dandys, s'amusant à écrire à chaque fois que c'était possible une nouvelle autobiographie dans laquelle il se donnait une nouvelle date de naissance, de nouveaux faits d'arme, etc. Ayant d'abord étudié au Conservatoire de Versailles en 1946, il passera à l'École Normale de Musique de Paris en 1948 avec Alfred Cortot (piano) et Arthur Honegger (composition), puis dans la classe de Messiaen , en 1953-54. Mais c'est à partir de sa rencontre avec le Groupe de Musique Concrète de Pierre Schaeffer que sa contribution deviendra vraiment importante. Ses déambulations sonores (Music Promenade,1964-1969), sa propension à théâtraliser l'audible (J'ai été coupé, 1960-1969) ou son approche, très peu orthodoxe en musique concrète, du paysage sonore (Presque rien ou Le lever du jour au bord de la mer, 1967-1970) sont autant de pistes qu'il a ouvertes et dans lesquels se sont engouffrés à sa suite de nombreux chercheurs inspirés. Il a largement contribué à faire connaître le domaine de la création radiophonique et s'il a en effet composé beaucoup de musique concrète, de musique électroacoustique, hörspiel et paysages sonores, on ne peut s'empêcher de rêver que, peut-être, un jour, on pourrait entendre dans une salle de concert prêt de chez soi sa pièce symphonique Histoire du plaisir et de la désolation, de 1990. Il est décédé le 22 août dernier. Une œuvre importante à découvrir ou à redécouvrir.

Richard Verreau (Château-Richer, Canada, 1926 - Québec, Canada, 2005)

Un des plus grands artistes lyriques qu'ait connu le Québec, le ténor Richard Verreau, est décédé le 6 juillet dernier, à l'âge de 79 ans, des suites d'un cancer du poumon. Après des débuts à l'Opéra de Lyon en 1951, Richard Verreau a étudié en Italie (entre 1952 et 1954) avec Beniamino Gigli, auquel sa voix est d'ailleurs souvent comparée. Il obtient rapidement de retentissants succès, qui lui valent une renommée internationale. On a pu l'entendre au New York City Opera, à Covent Garden, au Metropolitan Opera et il a même effectué des tournées en URSS. Il a chanté en Italie, en Belgique, en Autriche et dans plusieurs villes des États-Unis, sous la direction de chefs tels que Zubin Mehta, Charles Munch et Eugène Ormandy. Actif sur la scène internationale durant une quinzaine d'années, Richard Verreau lègue un héritage discographique d'une dizaine de disques. Il était Grand Québécois (1991) de la Chambre de commerce de Québec, il avait été intronisé au Panthéon canadien de l'art lyrique (1996), reçu Officier de l'Ordre du Canada (1998), Officier de l'Ordre national du Québec (2000) et il s'était vu décerner en novembre 2004 le titre honorifique d'Ambassadeur de l'Opéra de Québec.

OSQ

L'Orchestre symphonique de Québec présentera le 19 avril 2006 son concert bénéfice de la saison. Sous le thème « De Québec à New York », ce concert proposera des œuvres à la fois de compositeurs américains (Copland, Gershwin, Bernstein) et de compositeurs québécois (Pierre Mercure, Claude Champagne, André Mathieu et François Dompierre). Le pianiste Alain Lefèvre sera le soliste de la soirée, à la fois dans la célèbre Rhapsody in Blue de Gershwin et dans l'oubliée Rhapsodie romantique d'André Mathieu. Cette dernière œuvre devrait être le moment fort de la soirée. On sait quel succès a obtenu le disque présentant le Concerto de Québec de Mathieu interprété par Lefèvre et l'OSQ. Le pianiste précise que le Concerto de Québec demeure une œuvre de jeunesse (Mathieu l'aurait terminé à 12 ans), tandis que la Rhapsodie romantique est une œuvre de maturité, d'une grande intensité, que Mathieu a terminée peu de temps avant sa mort. Toujours selon le pianiste, la qualité de cette œuvre pourrait en faire un « classique » du répertoire pour piano. C'est Alain Lefèvre lui-même qui a fait les reherches nécessaires pour retrouver les partitions d'orchestre de l'oeuvre, qui étaient perdues. C'est donc à la redécouverte d'un chaînon manquant de notre histoire musicale que nous sommes conviés. Alain Lefèvre nous a informé qu'un projet d'enregistrement de la Rhapsodie romantique prenait actuellement forme. Impossible pour l'instant de savoir avec quel orchestre... mais le programme devrait être complété par la Rhapsodie sur un thème de Paganini de Rachmaninov et la Rhapsody in Blue de Gershwin. Les billets pour le concert bénéfice de l'OSQ sont en vente depuis le 1er octobre. 418.643.7529

OSM

Rien ne semble s'arranger du côté de l'Orchestre symphonique de Montréal... Les deux parties dans le conflit qui oppose les musiciens et l'administration de l'orchestre ont décidé de ne plus commenter publiquement le déroulement des négociations. Les seules nouvelles que nous avons pour le moment, en date du 26 septembre, sont celles de l'annulation, comme ce fut déjà le cas pour les quatre concerts de septembre, des concerts prévus les 4 et 5 octobre, dont le programme s'intitulait « Le Troisième Concerto de Prokofiev ». Le public touché par ces annulations peut joindre le service à la clientèle de l'OSM au 514.842.9951

Prochain numéro:

* Entrevue avec Karlheinz Stockhausen


Version française...

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