Parler avec son choeur Par Isabelle Picard
/ 14 mai 2005
English Version... David Rompré
dirige depuis 2003 le Choeur de l’Orchestre symphonique de Québec et est depuis
2000 directeur musical et artistique du Choeur Les Rhapsodes. Il a accepté de
s’entretenir de direction chorale avec La Scena Musicale.
LSM : Quelles
sont d’après vous les qualités d’un bon chef de choeur ?
David Rompré :
Pour moi, la première
qualité, c’est l’aspect communicateur du chef. Cette communication doit
se faire de deux façons : verbalement et au niveau de la gestuelle doit
faire en sorte que les choristes ressentent l’émotion du moment et arrivent à
la traduire en son musical.
L’aspect connaissances
vocales compte aussi. Le fait d’être capable de donner de beaux
exemples, des exemples clairs, pour faire en sorte que les choristes puissent
percevoir la bonne façon de faire et ensuite la reproduire. Ces choristes-là ne
sont pas nécessairement des chanteurs formés, une bonne connaissance de la voix
et de l’appareil vocal est donc un atout pour le chef. Être capable de
diagnostiquer tout de suite et, surtout, de donner les indications qu’il faut
pour corriger les problèmes. Par exemple, il est rare que je dise à des
choristes qu’ils chantent faux. Il faut trouver la solution pour faire en sorte
qu’ils chantent juste. Dans le cas contraire, ça peut être parce qu’ils
respirent mal, parce qu’ils ne soutiennent pas assez, ça peut être un passage
moins clair harmoniquement, etc.
LSM : Concrètement,
quelles sont les étapes du travail pour préparer un programme ?
DR :
Quand j’arrive avec le choeur pour la première répétition, je parle un peu de
l’oeuvre, je mets les choristes en situation par rapport à celle-ci. Dès la
première séance, les répétitions débutent avec une mise en voix, un
réchauffement durant lequel on travaille sur l’appareil vocal. Ensuite, chaque
section va travailler avec un chef de pupitre qui maîtrise la partition, pour
faire en sorte que lorsque qu’on arrive en plénière les gens soient à l’aise.
Il reste ensuite à mettre les voix en relation les unes avec les autres. Une
fois qu’on s’est suffisamment familiarisé avec les notes, on commence à faire
de la musique, donc on parle de nuances, on parle d’esprit musical.
LSM : Quelles
sont les qualités d’un bon choeur ?
DR :
Le premier mot qui me vient
en tête, c’est générosité. Je veux entendre quelque chose qui me touche.
Ça passe bien sûr par une maîtrise technique — c’est la base. Il faut que ce
soit juste, homogène, que les départs et que les coupes soient ensemble. Mais
on s’attendrait à ça de n’importe quel choeur. Apprenons bien les notes,
maîtrisons bien la partition, mais donnons-nous aussi une raison d’attirer X
centaines de personnes pour venir nous entendre. Ces gens veulent être touchés,
ils veulent qu’on leur parle musicalement, qu’on parle à leur âme, et ça, c’est
le petit plus qu’un bon choeur fait, au-delà d’une maîtrise technique de
la partition. Pour moi, ça, c’est essentiel.
25 et 26 mai
2005, 20 h
Orchestre
symphonique de Québec et Choeur de l’OSQ, dir. Yoav Talmi
Stravinski : Symphonie
en trois mouvements, Cherubini : Messe de Requiem Grand
Théâtre de Québec; 418-643-8486
28 mai 2005, 20
h
Choeur Les
Rhapsodes et ensemble instrumental et solistes; dir. David Rompré
Pärt : Miserere,
Magnificat; Allegri : Miserere; Perotin, de Machaut, Dufay et
oeuvres canadiennes inspirées par le plain-chant Église St-Dominique, Québec;
418-688-3118
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