Jules Saint-Michel, luthier Par Réjean Beaucage
/ 9 avril 2005
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Le
Québec compte plus d'une trentaine d'économusées, réunis sous la bannière de la
Société Économusée du Québec (SÉQ), qui est elle-même une branche de la Société
internationale du réseau Économusée (SIRÉ). L'atelier du luthier Jules
Saint-Michel, établi à Montréal depuis plus de 30 ans, consitue l'un des
fleurons de ce réseau, son espace d'exposition ayant été inauguré en 2000. Si
ce dernier est logé au deuxième étage, la visite commence dès l'entrée dans la
boutique, le comptoir, derrière lequel s'ouvre l'atelier de fabrication et de
réparation, regorgeant de pièces et les murs proposant une partie de la
collection personnelle du luthier. Une antichambre au fond de la boutique
abrite encore quelques instruments, dont une magnifique harpe Erard du 19e
siècle. Le luthier, en bon collectionneur, me dira en me la montrant : «
Celle-là, je ne la vends pas ! ».
Au deuxième, le visiteur pénètre dans une salle
d'exposition où sont démontrées par l'exemple les étapes de fabrication du
violon. Une collection de violons de fabrication québécoise est également en
montre, et d'autres instruments à cordes sont également visibles (dont un
cymbalum, témoin des origines hongroises du luthier).
Lorsque je l'ai rencontré, Jules Saint-Michel arrivait
tout juste d'Italie : « J'ai rencontré des représentants de l'Association des
luthiers de Toscane et ils ont accepté de monter une exposition de leurs
instruments qui sera montrée ici durant le mois de mai. » C'est plus d'une
douzaine d'instruments qui feront le voyage jusque chez nous et qui pourraient
même y rester s'ils trouvent preneurs. « Ce sont des instruments fabriqués par
les meilleurs luthiers de la région, parmi lesquels certains sont très connus
dans le métier. »
Jules Saint-Michel, qui est fréquemment appelé à
participer à des jury lors de concours internationaux de lutherie et
d'archèterie, connaît bien le sujet. « Il y a des milliers de personnes qui
débutent l'apprentissage du violon chaque année, et c'est une des raisons pour
lesquelles j'ai ouvert cet espace, où l'on reçoit très souvent des groupes
d'élèves. Bien sûr, les musiciens aspirent tous à avoir de bons instruments et,
pour la plupart des violonistes, le rêve ultime est de posséder un violon
fabriqué en Italie. Les violons légendaires, de Stradivari ou Guarneri, sont
évidemment hors de prix, mais ceux que l'on y fabrique aujourd'hui sont aussi
très bons ! » La lutherie s'est standardisée à travers les siècles et l'on
trouve aujourd'hui de très bons instruments aux États-Unis, en Pologne, au
Japon... ou au Québec, mais la signature italienne reste en quelque sorte une
valeur ajoutée.
On pourra admirer durant le mois de mai chez Jules
Saint-Michel des instruments portant les signatures de Claudio Arezio, Fabio
Chiari, Fiorenzo Copertini Amati, Fabrizio Di Pietrantonio, Michel Eggimann,
Luigi Ercoli, Beate Kienitz, Michele Mecatti, Gabriele Natali, Paolo Vettori et
Carlo Vettori.
Pour informations : Jules Saint-Michel, luthier
57, rue Ontario O., Montréal 514 288-4343
info@julessaintmichelluthier.ca
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