Au rayon du disque / Off the Record Par/by Marc Chénard, Paul Serralheiro
/ October 4, 2004
Version française...
NOJO with Sam Rivers City of
Neighbourhoods True
North TND 323
When I
first saw NOJO (which stands for Neufeld Occipinti Jazz Orchestra) a few years
ago, I was impressed at how they were able to blend in a variety of influences
into a larger group format. This band seems to have matured even more, and its
sound is quite a recognizable one, too. With "City of Neighbourhoods" we get
more of the expected from NOJO, and a definite plus, that is. With a very
distinguished guest here, reedman Sam Rivers, you have a disc not to be passed
up on. For starters, the tunes bear the kinds of rhythms one has come to expect
from this band -- not to forget the many influences displayed in the writing.
Indeed, the rhythms serve as catalysts for the soloing, beginning with Rivers'
first outing on the title track where he expands on the motivic cells of the
theme, spinning out many ingenious variations and inversions. The co-leaders,
guitarist Michael Occhipinti and keyboardist Paul Neufeld, also share the
compositional credits. What's more, their styles are so compatible that it is
really hard to tell who wrote what: As the keyboardist makes clear in his notes
to "The Human Blockhead," a piece which takes a cue from Occipinti's "The Great
Farini," (and heard on the band's previous release "Highwire"), each man borrows
materials from the other. Any band with two composers writing for it can surely
develop a rich repertoire, and one will notice here how each composition has its
own character, its themes, rhythms and musical materials providing ample
amunition for some meaningful statements by the band members. No doubt about it:
this is big band writing which sounds both fresh and inspiring in the hands of
such able players as well to the ears of listeners. Paul Serralheiro
Ensemble en pièces jardin d'exil
Ambiances
magnétiques am 128 CD
Formation de la relève jazzistique
montréalaise, l'Ensemble en pièces signe ici son premier enregistrement. Du même
coup, ce quintette, codirigé par le pianiste Alexandre Grogg et le saxophoniste
Philippe Lauzier, inaugure en quelque sorte une nouvelle ligne de disques à
saveur nettement plus jazzée que ceux produits par cette étiquette, réputée pour
ses musiques expérimentales improvisées libertaires. Bien que l'improvisation
ait sa place, le groupe nous propose plutôt un projet d'écriture, soit quatorze
pièces composées par l'un ou l'autre de ses codirecteurs. Pour reprendre la
notice liminaire à l'endos de la pochette cartonnée de cette parution, il s'agit
bien d'« un équilibre posé entre la retenue et la spontanéité », donc on nous
offre une musique assez réfléchie, finement ciselée dans ses détails mais jouée
à peu de risques ou périls. Outre le pianiste, qui réussit à susciter quelques
étincelles (plages 5 et 10), les solos sont mesurés, concis et sans bavardage
aucun, mais tout de même en mal de surprises. À l'envers de la médaille,
l'écriture fait preuve d'une maturité certaine, car on y ressent autant des
relents de jazz contemporain américain qu'européen, et, à certains moments, on a
l'impression de baigner dans des climats sonores réminiscents de certains titres
ECM. Si les ambiances évoquées par cet enregistrement ne sont pas électrisantes,
elles sauront plaire aux gens qui savent apprécier une musique bien (r)affinée.
Un travail bien mené donc, mais il faudra quand même leur souhaiter de faire
lever les choses un peu plus pour la prochaine fois. Marc
Chénard
Rake Star Orchestra Some
Ra Spool Line 23
Bien qu'elle soit la capitale canadienne,
Ottawa ne peut être considérée comme l'un des hauts-lieux du jazz au pays, du
moins pas au même titre que Toronto, Montréal ou Vancouver. Pourtant, on y
retrouve une communauté suffisamment nombreuse (de musiciens et d'auditeurs)
pour maintenir des activités au cours de l'année, incluant, bien sûr, son
festival. Formation rassembleuse s'il en est une, le Rake Star Orchestra
regroupe une quinzaine de musiciens de cette ville, ce qui constitue peut-être
la scène locale au grand complet. Également hétéroclite, ce big band s'inspire
en large partie de la musique du plus spécial (et spatial) personnage de la
musique noire américaine, Sun Ra. Comme le titre de son premier enregistrement
l'indique, cet orchestre ne fait pas que de la recréation (ou encore de la
récréation) musicale, mais il s'inspire largement de ce côté ludique de
l'inénarrable Mister Ra (ou Mister Re, comme il aimait aussi s'appeler). Côte à
côte, on retrouve des pièces très swing, des grooves insistants, des collectifs
free décapants, même un standard chanté dans le style crooner (« I dream too
Much », d'ailleurs joué par l'Arkestra de M. Ra), tout cela interprète avec
autant de plaisir que d'entrain collectif. Notons toutefois le manque
d'informations sur les solistes entendus durant les neuf plages, certaines
d'entre elles jumelant une composition originale du groupe à une de leur gourou
musical. Pour les mordus du défunt M. Ra, et ils sont bien nombreux, croyez-moi,
ce disque plaira, mais cet hommage colle parfois un peu trop à l'esprit, sinon à
la lettre de son modèle. Marc
Chénard
Rabnett 5 Reclamation Maximum Jazz Max14812
While it may sound like an unlikely
combination, one can still produce something that is both musically
sophisticated yet attractive to the ear. Such can be said of this five-man
outfit of relative unknowns hailing from Vancouver. Both well-recorded and
competently distributed, "Reclamation" is the debut release of the Rabnett 5.
Led by guitarist Rich Rabnett, this band plays jazz with melodic hooks and a
relaxed groove, yet makes no compromises on musical taste and integrity. In so
doing, it delivers the goods with a firmly rooted group sound. Of the tracks,
"Slippery" has the loose gait of an acid-jazz tune but is closer to Mingus'
conception of groove and melodic line. The funky "My Share" and "Fallopian Tube"
have sinewy themes and solos that take lively twists and turns, whereas the
odd-metered, drums-up-front "d+d" recalls some of Dave Holland's propulsive
compositions. The front-line of tenor sax and guitar is a nice timbral
combination, and while their registers do overlap, they still produce
contrasting colours that make up for a warm tonal effect. Aside from the leader,
the group includes bassist Mike Kennedy, pianist Ian Cox, Kiyoshi Elkuf on tenor
sax, and Dan Gaucher on drums. Guesting on a couple of tracks ( "Silent Partner"
and "Word(s)") is trumpeter J.P. Carter, an intrepid sound explorer in that
city's creative music scene and one clearly to watch for. Also worth noting,
this session was recorded, mixed and mastered by Brad Turner, another local
fixture best known for his work in the popular Canadian fusion quartet
Metalwood. While this very listenable side may come across as being
discrete and low-key, at least for some, it offers some moments of intensity and
other interesting musical ones as well. Paul
Serralheiro
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