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Online Reviews / Critiques |
Critiques de La Scena Musicale Online. [Index]
Mercredi 23 mai 2001. Avery Fisher Hall, Lincoln Center, New York.
Copland: Sonate pour violon et piano
Ravel: Sonate pour violon et piano (1927)
Brahms/ Joachim: Danses hongroises no. 18, 14, 13 et 2.
Brahms: Sonate No. 3 en ré mineur op. 108
Gil Shaham, violon. Orli Shaham, piano.
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Gil Shaham
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Suite à leurs enregistrements de pièces de Dvorák, Gil Shaham et sa soeur Orli poursuivent leur collaboration non sans rappeler Yehudi et Hephzibah Menuhin. Alors que Gil bénéficie déjà d'une reconnaissance internationale, Orli semble elle aussi promise à un bel avenir. L'un et l'autre partagent le même niveau de virtuosité ainsi qu'un sens commun des lignes droites, évitant tout excursus audacieux voire aventureux. Tout a la beauté et la chaleur du marbre. La musique est sensée parler d'elle-même comme si le plus profond respect du texte suffisait à rendre la substantifique moelle quintessencielle du compositeur. Cette vision moderniste sévissant maintenant depuis trop longtemps au disque et dans les salles de concert peut convaincre ici et là lorsque le compositeur s'y prête (Webern) ou que l'interprète réussit l'exploit d'habiter l'oeuvre (Pollini). La chute du mur de Berlin, nous faisant découvrir une génération de musiciens artistiquement subjectifs et engagés a pourtant jeté un net discrédit à ce refus ascétique du plaisir. Car paradoxalement, les stakhanovistes sont devenus artistes dans les pays de l'ouest alors qu'ils étaient les dirigeants qui brimaient les artistes de l'ex-URSS. Cette fuite en avant de Gil Shaham est certes un rempart contre toutes les tentations de mauvais goût. Son interprétation ne laissant pas de temps au temps, comment est-il envisageable de mettre en branle une sensibilité ou de penser au style, soit-il bon ou mauvais? Alors que toutes les attaques précèdent d'un quart ou d'un huitième de seconde chaque temps et chaque rythme, la Sonate de Brahms s'est transformée en caprice de Paganini flanquée de son apothéose virtuose avec le presto agitato du dernier mouvement. On en attendait certes pas moins de deux anciens élèves de la célèbre école mitoyenne et d'ailleurs ce feu d'artifice final fut salué par son lot de bravos. Lorsqu'un élève de Schnabel brillait par sa virtuosité, le maître se levait et après avoir crié bravo, il reprenait tout depuis le début en faisant comprendre toute l'ironie signifiée par son emphase. Ce récital des Shaham laisse la même impression: un soufflet vite retombé, que l'on a tôt fait d'oublier.
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