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Online Reviews / Critiques |
Critiques de La Scena Musicale Online. [Index]
Samedi 26 mai 2001, Amato Opéra, New York.
Falstaff de Giuseppe Verdi
Dr Caius Robert Figuereido
Falstaff Mark Freiman
Bardolfo Mark W. Bentley
Pistolo David Kantey
Alice Ford Mary Kimball
Meg Michele Halpern
Nannetta Rebecca Todd Bixler
Quickly Alexandra Zavilowitz
Ford Gordon Voorhees
Fenton Mathew Pressley
Partition d'orchestre réduite pour piano électronique et instruments à vent, dirigés par Anthony Amato. Metteur en scène, Richard Cerullo.
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Anthony Amato
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"Qui bene amat, bene cantat" aurait pu être la devise de l'Amato, l'opéra par et pour les Amateurs, dans le sens étymologique du terme. Anthony Amato, fondateur éponyme de ce théâtre de poche qui ne compte que cent sept places avait eu pourtant quelques doutes sur le bon déroulement de cette cinquante troisième saison puisqu'il venait de perdre Sally, sa femme et partenaire depuis le début de l'aventure. C'était elle qui avait la responsabilité des décors et qui cousait sur sa machine la plupart des costumes, en plus de partager une part non négligeable de l'organisation générale. Tony, quant à lui, a essentiellement la responsabilité de travailler avec les chanteurs et les musiciens alors qu'il est assisté depuis quelques années pour la mise en scène. A plus de quatre-vingts ans, il n'a de cesse que de partager sa science et sa passion. L'amour de la musique et de la vie se lisent sur son visage et se devinent lorsqu'il est au pupitre, en haut de cette minuscule fosse qui ne peut loger que quelques instruments à vent et un piano électronique. Il ne manque aucune attaque, connaît toutes les répliques par coeur, soutient le rythme dans le difficile quatuor des commères sur lequel vient se superposer le chant de vengeance des hommes à la fin du premier acte. Tony emporte l'adhésion finale en enveloppant le tout avec une emphase très latine, même si dans les détails, le spectateur anglo-saxon ne doit pas toujours retrouver ses marques. On pourrait trouver à redire sur tel chanteur ou sur le choeur des "pizzica" qui n'était pas tout à fait ensemble, il n'en reste pas moins que ce Falstaff est inégalable en spontanéité et en fraicheur. Chanté en partie dans la langue de Shakespeare et dans celle de Dante, il se moque des puristes mais invite le public à transgresser les barrières du conventionnel. La mise en scène aussi ingénieuse que lumineuse (l'espace lilliputien l'exige) transforme les chanteurs en acteurs sortis d'une pièce de Goldoni. L'allure donnée à la fugue finale, Tutto nel mondo é burla , s'apparentait presque à une tarentelle, tant elle débordait de vie et de fougue. S'il ne fallait retenir qu'un nom de cette production, celui de Rebecca Todd Bixler viendrait en tête. Elle fut une Nanetta de grande classe, caractérisée par un vibrato subtil et soutenu avec une assurance prometteuse dans les aigus.
Somme toute, le public semble être revenu aux sources de l'opéra italien, art populaire par essence. Quoique l'esprit du Singspiel mozartien, avant tout destiné au peuple et aux enfants, est aussi présent à l'Amato. D'ailleurs la saison 2001-2002 prévoit La Flûte enchantée, qui partage le programme avec Aïda ("sans les éléphants!", a annoncé Tony), Tosca, l'Elixir d'Amour, Rigoletto et Carmen. Avec comme toujours, une moyenne de douze représentations réparties sur six semaines, comprenant une distribution différente chaque soir. C'est dire si la liste des chanteurs désirant monter sur la scène de l'Amato est longue. Même s'ils ne touchent pas de cachet, chacun mesure l'importance de se produire sous l'égide d'Anthony Amato, le réinventeur de l'opéra populaire de qualité.
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