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Critiques de La Scena Musicale Online. [Index]
Puissance et contrastes par Stéphane Villemin / le 15 février 2000 Janina Fialkowska a une fois de plus démontré
ses affinités avec la musique polonaise du XIXè
et du XXè siècle. Avec les Funérailles,
Franz Liszt faisait presque figure d'intrus parmi ce programme
dévolu à Chopin, Szymanowski et Lutoslawski. Pourtant,
cette première pièce a permis de donner le ton
du récital, qui n'a cessé d'osciller entre le brillant
et la poésie. La force de jeu époustouflante de
la pianiste rappelle par certains côtés l'approche
de France Clidat que d'aucuns ont surnommé Madame Liszt.
Cette puissance sonore a fait régulièrement surface
pendant la soirée, en faisant presque trembler les murs
de la petite salle du St Lawrence Centre, comme dans la troisième
Ballade de Chopin. En plus de cette force, Janina Fialkowska
a pris beaucoup de risques en poussant la vélocité
jusqu'à ses derniers retranchements. La coda vertigineuse
de la quatrième Ballade, la pyrotechnique étincelante
de l'Etude opus 10 n°10 de Chopin, tout comme l'Etude de
Lutoslawski ressemblaient à des courses effrénées
à couper le souffle des auditeurs. Janina Fialkowska,
elle, souriait et semblait se déjouer des difficultés
avec une facilité déconcertante. Malgré
une Polonaise un peu trop droite et manquant de respiration,
la pianiste a ménagé les contrastes en faisant
chanter son piano dans l'Etude opus 25 n°1, dans le début
de la quatrième Ballade de Chopin ou dans le Sheherazade
de Szymanowsky. Un beau récital d'une artiste en pleine
possession de ses moyens: Rubinstein ne s'était pas trompé. Toronto, St Lawrence Centre, Mardi 15 Février 2000
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