FIMAV Par Cristian Haché
/ 10 mai 2004
Des études en foresterie, quelques années passées
en Angleterre à découvrir l'avant-garde européenne, des mercredis jazz dans « un
bar de Victo», un concert de Fred Frith et six gars avec 50 $ chacun : voilà, en
résumé, les faits qui constituent la préhistoire du Festival international de
musique actuelle de Victoriaville (FIMAV). À cela, ajoutons une prestation de
l'OSM dans cette communauté, (rendue possible par son programme de présentation
de concerts en région), l'ouverture d'esprit, l'amour et la passion pour les
musiques improvisées et expérimentales de Michel Levasseur, fondateur et
directeur artistique du FIMAV, et voilà ce qui a mené aux succès de cette folle
aventure que beaucoup auraient cru vouée à l'échec.
Du 20 au 24 de ce mois-ci, l'aventure se poursuit
de plus belle, et ce, avec le concours de quelques artistes-phares de
l'événement (John Zorn en tête de liste), de fidèles commanditaires et une
équipe de bénévoles assidus. Mais pour cette 21e édition d'un événement bien
établi, Michel Levasseur ne considère pas tenir de réels acquis en main. Des
liens se tissent, d'autres s'effritent, mais finissent par se renouveler. La
règle d'or du directeur du FIMAV est le respect de tous et chacun, qu'ils soient
artistes, organisateurs, mélomanes, personnel de soutien ou autres. Et c'est
justement sur ce fond de respect que se dessine chaque nouvelle programmation du
FIMAV, pour qu'elle soit bien représentative de ce qui se fait en matière de
musique actuelle, d'ici ou d'ailleurs.
Pour Levasseur, l'éclectisme demeure le principal
atout du festival et cela lui a permis d'obtenir une reconnaissance
internationale. « Il ne s'agit pas seulement de créer une expérience
enrichissante pour le public, mais aussi de provoquer les festivaliers et les
artistes. » Ainsi, le directeur et son équipe s'intéressent tout spécialement à
garder cet esprit d'ouverture du festival en y stimulant des métissages inédits
entre rock, jazz, électro et musique contemporaine, le tout au sein d'une
programmation conséquente et cohérente. C'est de cette manière que le FIMAV
parvient à élargir son public et à le renouveler. La première génération attirée
par la musique actuelle y est venue par le jazz, mais la relève y arrive surtout
par le rock et les musiques électroniques.
Le public est convié à une grande fête, soit, mais
bien différente des autres. De nos jours, la musique actuelle évoque encore un
genre de chaos sonore bigarré, souvent taxé d'inaccessible ou de cérébral, mais
sous ses apparences gisent de purs 'moments de bonheur' (pour employer le titre
du disque live du quartette de Jean Derome et Louis Sclavis publié par
les Disques Victo). Certes, le contenu est exigeant, mais les fidèles y
reviennent année après année pour se ressourcer. Le directeur artistique conclut
: « C'est une fête qui veut provoquer et pousser à la réflexion, au
questionnement, quitte à se donner une certaine dimension politique visant à
dénoncer l'attitude de consommation passive qui grève nos sociétés.
».
Têtes
d'affiches : Ellery Eskelin (20, 20 h) John Zorn-Derek Bailey-Ikue Mori (22, 15
h) / Christian Fennesz (22, 22 h) / Louis Sclavis (23, 22 h) / Tom Walsh et Noma
(23, 0 h 15) / The Ex (24, 20 h)
Programmation détaillée : http://www.fimav.qc.ca
Renseignements : info@fimav.qc.ca. 1-819-752-7912
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