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La Scena Musicale - Vol. 9, No. 4

Notes

December 6, 2003


Félicitations ! / Congratulations to Jane Brierley, traductrice pour La Scena Musicale, est la récipiendaire 2003 du Prix littéraire du Gouverneur général dans la catégorie « traduction vers l'anglais » (Mémoire d'un autre siècle de Marcel Trudel). C'est la deuxième fois qu'elle remporte ce prix.

Jane Brierley, translator for La Scena Musicale is the winner of the 2003 Governor General's Literary Award for French to English translation for Marcel Trudel's Memoirs of a Less Travelled Road: A Historian's Life (Vehicule Press). This is the second time she has won the award.

Délais pour la Maison de l'OSM

La nouvelle s'étalait en première page du quotidien montréalais La Presse du 20 novembre dernier : « L'OSM n'aura pas sa salle. » Après des années de tergiversations et un concours d'architecte ayant produit un gagnant, la valse-hésitation recommence. Si le titre de l'article de Daniel Lessard précité mérite d'être nuancé, que dire de celui qu'il écrivait avec sa collègue Stéphanie Bérubé le 22 février 2002 : « L'OSM aura sa salle en 2006 » ? On découvrait dans cet article les précisions suivantes : « Selon l'information obtenue hier par La Presse, les échéanciers prévoient que les conservatoires de musique et d'art dramatique seraient fin prêts pour la rentrée de 2005 ; les premiers concerts de l'OSM, présentés dans la nouvelle salle à l'été 2006 et les bureaux, terminés à l'automne de cette année-là. » Évidemment, le projet de 300 millions de dollars était soumis par le gouvernement péquiste de l'époque. Le gouvernement libéral de Jean Charest, élu le 14 avril dernier, n'a rien eu de plus pressé que de revoir une à une les décisions du gouvernement précédent, bonnes ou mauvaises, pour les chambouler.

Répondant à nos questions pour une entrevue publiée dans notre numéro de septembre dernier, voici ce que nous disait Line Beauchamp, ministre de la Culture et des Communications : « Il est certain que l'optique du gouvernement est d'éviter, autant que faire se peut, de grossir encore la dette du Québec. Dans ce sens-là, devant de grands projets d'infrastructure, on cherche idéalement à partager la facture en créant un partenariat avec le milieu privé. Ce n'est pas une condition sine qua non, mais on veut au moins faire l'effort de vérifier si la chose est possible. Le projet de l'OSM comportait d'ailleurs cette possibilité avec un partenaire qui s'est malheureusement retiré depuis. Il faut savoir également que le maître d'œuvre de ce projet est la Société immobilière du Québec (SIQ), qui est sous la responsabilité de ma collègue Monique Jérôme-Forget, la Présidente du Conseil du trésor, et que c'est un dossier sur lequel nous travaillons ensemble. On souhaite évidemment réaliser le projet, mais on cherche toujours pour le moment à y intéresser un partenaire privé. D'un autre côté, la maquette qui a remporté le concours d'architecture, évidemment méritoire au point de vue architectural, ne nous facilite guère la tâche pour la recherche de partenaires privés. Le jury a été séduit par l'idée de réunir en un seul bâtiment le Conservatoire de musique du Québec, la Maison de l'OSM avec sa salle de concert et des espaces de bureaux, mais le fait de regrouper indistinctement ces différents organismes dans un seul bâtiment nous complique un peu les choses. C'est pourquoi nous voulons prendre le temps de voir s'il y a un partenaire privé potentiel et nous comptons y travailler dans les semaines à venir. »

C'est apparemment à propos de la tour à bureaux destinées à recevoir quelque 2000 fonctionnaires que le bât blesse. Le gouvernement, désireux de « dégraisser » les rangs de ses employés, ne voit pas l'utilité de leur procurer de nouvelles infrastructures. C'est pourquoi le projet est en révision, « sur la glace », dans le collimateur des experts de la « réingénierie de l'état ». Mais pas mort. C'est du moins ce que nous faisait savoir avec un optimisme prudent Marie-Josée Durocher, directrice des communications et du marketing à l'OSM, lorsque jointe à ce sujet : « Nous avions déjà été informés par la ministre de l'intention du gouvernement de repenser le projet, mais il était clair que l'on ne remettait pas en cause sa raison d'être, qui est de doter l'OSM d'une salle de concert à sa mesure. Ça retarde assurément l'échéancier, mais ce que nous comprenons dans le discours de la ministre, c'est qu'il ne s'agit que d'un délais, puisque le projet lui-même n'est pas remis en cause. Nos canaux de communication sont grand ouverts et nous suivons l'évolution du dossier ! » Notons au passage que ce bref entretien ne nous aura pas permis, malgré toutes nos ruses, d'en apprendre davantage sur l'évolution de la situation dans le dossier du nouveau directeur artistique de l'OSM, dont la nomination est toujours prévue pour le mois de mars... À suivre !

Prix Serge-Garant 2003

Le compositeur François Morel recevait le 10 novembre dernier le prix Serge-Garant, que la Fondation Émile-Nelligan décerne à tous les trois ans à un compositeur pour la valeur exceptionnelle de son œuvre. Il inscrit ainsi son nom sur une liste prestigieuse, les lauréats précédents étant : Denys Bouliane (1991), Michel Gonneville (1994), Gilles Tremblay (1997) et Bruce Mather (2000). Morel compte utiliser une partie des 25 000 $ attachés au prix afin de soutenir la maison Doberman-Yppan, qui édite ses œuvres. C'est au lauréat précédent, Bruce Mather, que revenait la tâche de prononcer l'éloge de François Morel. Nous reproduisons ici intégralement le texte qu'il a lu à cette occasion.

Éloge de François Morel

« Déjà, il y a 45 ans, j'ai compris que François Morel était un de nos plus grands compositeurs. J'ai beaucoup appris moi-même par l'étude de ses partitions et je me suis fait un devoir de suivre son évolution. Ce n'était pas toujours facile, car, depuis 25 ans, ses œuvres sont peu jouées à Montréal.

Mais le Québec est plus grand que Montréal et, heureusement, il y a des initiatives fascinantes en dehors de la métropole. Depuis son déménagement à Québec pour assumer son poste de professeur à l'Université Laval en 1979, Morel a produit une suite d'œuvres remarquables, une trentaine jusqu'à présent. Certaines de ces œuvres étaient commandées, mais beaucoup sont le fruit des initiatives du compositeur qui, grâce à un fonds de recherche de l'Université Laval, a produit avec le concours de la maison de disques montréalaise SNE (Société Nouvelle d'Enregistrement) six disques compacts sous le titre « Musique à l'Université Laval », comprenant surtout des œuvres de Morel lui-même, mais aussi quelques-unes de ses élèves. La plupart des exécutions sont dirigées par Morel lui-même.

Conscient que Morel écrit merveilleusement pour l'orchestre, Charles Dutoit lui a commandé Aux couleurs du Ciel en 1988. Avant de quitter l'OSM, monsieur Dutoit lui a aussi commandé une œuvre pour ses 80 ans. Donc, en 2006 nous aurons droit à une création de Morel par l'OSM.

C'est très bien, mais il y a toujours cinq œuvres importantes pour orchestre de Morel qui n'ont jamais été jouées à Montréal. Évidemment, lorsqu'il s'agit de musique canadienne, les orchestres ne donnent que des créations. Ils boudent les œuvres déjà existantes.

Dans les règlements du prix Serge-Garant, on stipule que « seule la valeur de l'ensemble de l'œuvre sera prise en considération... Toute autre considération sera jugée non pertinente et le jury devra n'en tenir aucun compte. »

À mon avis, cela veut dire qu'on ne donne pas le prix Serge-Garant pour les activités du compositeur en tant qu'interprète. On ne donne pas le prix Serge-Garant pour ses activités en tant qu'imprésario. On ne donne pas le prix Serge-Garant pour une langue bien pendue ni pour l'épaisseur de son curriculum vitæ, ni pour le nombre de ses disques vendus.

Malheureusement, il y a des gens pour qui la conception de « valeur artistique » est tout simplement incompréhensible. En constatant ceci, j'ai fait l'année dernière une analyse détaillée d'une des grandes œuvres de François Morel, De subitement lointain (1987) pour 18 instruments (surtout à vent et percussions).

Dans mon article, j'ai essayé de décrire les « qualités artistiques » de l'œuvre. Je me permets d'en citer quelques lignes :

« Cette œuvre de François Morel démontre une grande maîtrise sur tous les plans. Dans cette étude, j'ai choisi de mettre en valeur la maîtrise harmonique, une maîtrise rare parmi les compositeurs de notre époque... L'extrême richesse d'invention est d'autant plus remarquable que tout est issu d'un seul mode non transposable. [...] Il s'agit d'un système très simple manié de façon à donner un résultat riche et varié. C'est préférable à ce qu'on voit le plus souvent, c'est-à-dire un système très complexe qui donne un résultat simpliste et monotone. »

Dans la liste de ses œuvres, on remarque son attirance pour les instruments à vent, que ce soit pour soliste ou grand ensemble. On peut en compter 22, certaines avec des instrumentations assez insolites comme l'Oiseau demain (12 flûtes, clarinette basse, contrebasse et percussions), les Éphémères (4 cors et tuba) et Strophes, Séquences, Mouvements (12 saxophones).

À 77 ans, François Morel demeure une personnalité vivante et colorée. Je m'en voudrais de vous quitter sans raconter au moins une anecdote.

À son arrivée à l'Université Laval, il a constaté que ses élèves en composition ne connaissaient guère les chefs-d'œuvre du xxe siècle. Donc, il leur a donné une liste d'œuvres à analyser. Un des élèves lui a dit : « Monsieur Morel, je trouve que ce n'est pas nécessaire de faire de l'analyse, car, pour moi, la création, ça vient d'en dedans, des tripes. » François lui a répondu : « Mon petit, c'est très bien, mais que faites-vous si, en dedans, il n'y a rien ? »

Awards

Winners in the 64th Montreal Symphony Orchestra Competition (this year focused on piano) have been announced. Asian Canadians dominated. In the 17 and younger category Ang Li took home the first prize along with several other prizes including a performance with the orchestra. Cai Sheng and Justine Pelletier won second and third respectively. No first prize was awarded in the 18 to 25 age category. Isaac Seo took second while Hee-Jung Nam and Sarah Rhee shared third.

Soprano Pierrette Alarie is a recipient of the 2003 Governor General's Performing Arts Awards for lifetime artistic achievement. Pierrette Alarie is a world-renowned soprano and one of the great Mozart interpreters of the 20th century. Madame Alarie was also a pioneer in opera broadcasting at the CBC. A respected teacher, she has performed on the world's principal stages under the direction of illustrious conductors. The nomination deadline for the 2004 Awards including the Ramon John Hnatyshyn Award for Voluntarism in the Performing Arts is January 15, 2004. Visit www.bell.ca/ggawards.

Financial Results

  • The Toronto Symphony Orchestra posted a surplus of $3,384 in 2002/03, the second surplus year in a row following near bankruptcy in 2001. An increase of $1 Million in box office revenues, half single ticket sales, contributed to the positive results.
  • A modest surplus of $24,0000 shows the Edmonton Symphony Orchestra is moving in the right direction, but paying down the company's large debt will require more work, ESO management announced at its annual general meeting.
  • The Canadian Opera Company posted a surplus of $25,000 in year 2002/03.
  • Thanks to a $100,000 gift from Dr. Stuart Davis, increased fundraising efforts and strong fiscal management, the Edmonton Opera announced net income for 2002/03 fiscal year of $371,640, thereby nearly eliminating their accumulated deficit.

Forum sur la philanthropie / on Philanthropy

Animé par M. Jean-Pierre Coallier, le Forum sur la philanthropie dans le domaine de la musique qui a eu lieu le 5 novembre dernier à l'Université de Montréal, nous a permis d'entendre les réponses des participants à quatre questions principales : Qu'est-ce qui vous incite à donner? Qu'attendez-vous comme reconnaissance de la part d'organismes musicaux ? Quels sont les défis et les avantages particuliers reliés au soutien des arts? Quel conseil donneriez-vous aux organismes qui débutent une campagne auprès de donateurs? Un article détaillé sur ce forum et les éléments soulevés sera publié dans La Scena Musicale. GP

Chaired by Jean-Pierre Coallier, a Forum on Philanthropy in the world of Music took place on November 5th at the Univeristy of Montreal. The panelists responded to four questions: What motivates you to give? What recognition do you expect from musical organisations? What are the challenges and specific benefits related to arts donations? What advice would you give to organisations launching a donor campaign? A detailed article on this Forum and the issues raised will appear in a future issue. Gillian Pritchett

Crédit

L'article Temps fort pour les percussions, paru dans notre édition du mois de novembre, était une traduction de Michelle Bachand. Toutes nos excuses.

Salon du livre

Des remerciements sincères à toutes les personnes qui ont animé le kiosque de LSM au Salon du livre de Montréal, du 13 au 17 novembre: Réjean Beaucage, Marc Chénard, Albert Cormier, Daniel Desrochers, Vinci Fibbiani, Anne Gilbert, Claire Godin, Alexandre Lebedeff, Lilian Liganor, Gabriel Malenfant, Gillian Pritchett, Daniel Tardif et Jef Wijns.


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