Ottawa, ville étonnante Par Anne Gilbert
/ 13 juillet 2004
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Le Lonely Planet affirme dans son guide sur le Canada, et c'est d'ailleurs
l'expression de la croyance populaire, « Ottawa n'a jamais été considérée comme
une ville excitante ». Si la
capitale nationale représente en effet tout ce qu'il y a de plus purement
canadien et institutionnel, et si rien au sein de cette structure organisée ne
semble vouloir faire de place au chaos créateur, l'abondance des activités
extérieures, expositions, espaces verts et festivals, dont quelques-uns de
renommée mondiale, en fait en bout de ligne une ville fort étonnante, voire même
intrigante.
Une randonnée au cœur de la cité permet au visiteur
d'en capter à la fois l'âme et la dualité. Sur le boulevard de la Confédération,
orné de bannières relatant divers moments historiques nationaux, les édifices du
Parlement s'élèvent fièrement en nous rappelant la présence du pouvoir
politique. Ils arborent toutefois encore plus dignement gargouilles, sculptures
et frises qui, dit-on, sont les plus purs exemples d'architecture néogothique
d'Occident, ce qui fait d'Ottawa l'une des quatre capitales d'esprit
néogothique. Sur le même boulevard, qui devient à l'occasion le parcours des
dignitaires étrangers en visite, on retrouve plusieurs maquettes de la ville,
kiosques d'information et panneaux d'interprétation expliquant l'histoire et
guidant les promeneurs du centre-ville d'Ottawa à la ville de Gatineau. Le
boulevard de la Conférédation a d'ailleurs remporté quelques prix de design
urbain.
En termes de vitalité, Ottawa ne donne pas non plus
sa place. Près du Château Laurier, le secteur du marché Bytown, premier nom
donné à la ville d'Ottawa en l'honneur de son fondateur le colonel By, vibre
jour et nuit d'une animation peu commune. À cet endroit et aux alentours, se
rassemblent sur les terrasses et dans les rues colorées touristes, hommes et
femmes d'affaires, jongleurs et musiciens, punks et collectionneurs à la
recherche d'un objet particulier ou d'un vêtement. Durant l'été, de nombreux
festivals et activités irriguent les rues de la ville de cette ambiance
conviviale en faisant des arts une fête continuelle.
Si peu de gens associent directement la ville
d'Ottawa aux arts, ce n'est encore et seulement qu'à cause de l'ombrage de la
colline parlementaire, puisqu'Ottawa jouit définitivement d'une richesse
culturelle. Dispersés partout en ville et de l'autre côté de la rivière, de
nombreux musées offrent en permanence de multiples expositions. Le Musée
canadien de la photographie contemporaine, le Musée des beaux-arts du Canada, le
Musée canadien des civilisations, le Pavillon Canada-Monde, le Musée de la
monnaie de la Banque du Canada, et ceux de la nature, de l'aviation et de la
guerre, pour ne nommer que ceux-ci, méritent à eux seuls une visite.
Or un des plus forts symboles de la culture pour
les citoyens canadiens est certainement Rideau Hall, entre autre pour les
richesses qui s'y trouvent. À mentionner : la présence au milieu du grand salon
du piano de Glenn Gould, la collection de meubles anciens, de vitraux, d'objets
d'argent et d'œuvres d'art dont certains portraits de gouverneurs généraux
peints par Jean-Paul Lemieux, Emily Carr et Charles Comfort, sans oublier les
magnifiques jardins qui font l'objet d'une visite guidée tout l'été.
Les amateurs des arts de la scène sont également
choyés avec la présence du Centre national des Arts (CNA), qui assure
brillamment depuis 35 ans la diffusion des spectacles de musique, de danse et de
théâtre au sein de la capitale nationale. Le CNA propose d'ailleurs durant l'été
diverses comédies musicales, que les nombreuses prestations sur les scènes
extérieures des festivals d'été, dont le Festival de musique de chambre, le
Festival de jazz, Bluesfest, le Festival de musique folk et le Festival
franco-ontarien, viennent admirablement compléter.
On dira finalement de la ville d'Ottawa qu'elle est
étonnament paisible, d'une propreté exemplaire et que l'air y est des plus purs.
C'est que la nature y est omniprésente avec de nombreux parcs et espaces verts.
Mais ce sont surtout les 170 kilomètres de sentiers récréatifs – dont le Sentier
de la capitale, qui forme le plus vaste réseau extraroutier exploité en Amérique
du Nord – qui constituent une attraction pour les amateurs de plein
air.
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