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La Scena Musicale - Vol. 9, No. 1

L'example de Calgary

Par Natasha Gauthier / 3 septembre 2003

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Il y a moins d'un an, le Calgary Philharmonic était simplement un autre orchestre au bord du gouffre. Croulant sous un déficit d'un million de dollars, le CPO s'est placé sous la protection de la loi sur les faillites en octobre dernier et a suspendu ses concerts durant 45 jours.

Onze mois plus tard, les ventes de billets sont en hausse, tout le gras a été enlevé, les coffres sont continuellement renfloués et toute l'organisation bourdonne de l'énergie que lui apporté son nouveau président-directeur général, Mark Bregazzi.

?« Je me sens vraiment optimiste », affirmait M. Bregazzi au téléphone, seulement 34 jours après son entrée en fonction. À la fin de juin, le CPO a convaincu cet ancien PDG de Gulf Canada, âgé de 66 ans, de quitter le confort de la retraite. « J'ai de l'énergie à revendre, dit-il, et cela m'a semblé un défi taillé à ma mesure. »

L'une des premières tâches du PDG a été d'établir un nouveau programme ambitieux pour l'orchestre, sorti de la protection contre les faillites en février. L'un des principaux volets du plan stratégique est l'augmentation de la vente de places grâce à un mélange de concerts traditionnels et de nouvelles initiatives communautaires, par exemple des concerts donnés dans les villes voisines de Banff et Lethbridge et une participation accrue à des événements communautaires comme le Mois du patrimoine asiatique. « Nous voulons mettre des derrières dans nos sièges, ajoute-t-il. L'objectif est d'obtenir 50 % de nos revenus des ventes de billets d'ici trois ans. Personne n'a jamais réussi à le faire, mais nous nous sentons assez confiants. »

?Pour atteindre cet objectif, le CPO a assoupli les formules d'abonnement. « Les gens peuvent maintenant choisir les concerts qu'ils aiment, dit-il, au lieu de devoir choisir un concert dans une série et un autre dans telle autre série, comme c'était le cas auparavant. Mais nous ne comptons pas uniquement sur les abonnements. Nous voulons aussi augmenter les ventes de billets individuels. »

?Les récents résultats indiquent que la nouvelle direction est sur la bonne voie. En juillet, l'orchestre avait déjà engrangé 1 million $ en prévente et Bregazzi est fier de préciser que pas un sou ne sera dépensé avant le début des concerts.

?« Je ne suis pas un administrateur prudent, dit-il, je suis un avare ! Cette organisation a déjà été dégraissée jusqu'à l'os, des fois on a même creusé dans l'os. Mais les coûts non essentiels, c'est-à-dire les coûts non artistiques, seront tenus au minimum. Nous n'avons embauché personne. Tout ce qui n'a pas besoin d'être fait à l'interne sera confié aux sous-traitants. C'est tout simplement une bonne gestion d'entreprise. »

?La priorité en matière de dépenses sera la qualité de l'orchestre. « Nous ne ferons pas de compromis pour ce qui est de l'essentiel, c'est-à-dire les concerts, dit M. Bregazzi. Nous sommes en période d'auditions et nous ouvrirons la saison avec un effectif complet de 65 musiciens. Cette année, la saison est de 38 semaines et nous projetons d'ajouter une semaine par année pendant trois ans, pour atteindre une saison de 41 semaines. » Bregazzi entend également augmenter la taille du chœur, bien que les membres devront toujours payer des frais pour avoir le privilège de chanter.

?On a observé au cours des dernières années une tendance des organisations artistiques à aller chercher leurs dirigeants dans le monde des affaires. Certains trouvent difficile la transition du monde de l'entreprise au secteur culturel, mais Mark Bregazzi se dit impressionné tant par l'accueil qu'il a reçu que par la qualité du travail accompli par l'administration avant son arrivée. Il a toutefois observé une différence notable par rapport à ses années dans l'industrie pétrolière. « Je suis étonné par les innombrables groupes d'intérêt, avoue-t-il, énumérant les syndicats, les Amis de l'orchestre, les bénévoles, les donateurs, etc. Bien sûr, nous savons qu'ils sont tous spéciaux, mais certains aiment se croire plus spéciaux que d'autres. »

Natasha Gauthier

[Traduction de Alain Cavenne]


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