Karina Gauvin : Masques élisabéthains
5 mai 2003
Propos de Karina Gauvin,
recueillis et mis en forme par Réjean Beaucage / Comments from Karina Gauvin
gathered and edited by Réjean Beaucage
La carte blanche annuelle de la série des
Radio-concerts du Centre Pierre-Péladeau est consacrée à la soprano Karina
Gauvin. Et que nous réserve le programme de cette soirée intitulée « Masques
élisabéthains » ?
« Ces sont des oeuvres d'Henry Purcell, répond la soprano, des extraits de
Fairy Queen, King Arthur, quelques pièces détachées,
bref, en quelque sorte un bouquet d'oeuvres choisies chez Purcell. Ce ne sera
pas tout à fait un récital comme les autres, puisque certains éléments visuels
viendront agrémenter le tout en montrant un peu ma façon de voir la musique de
Purcell, ce qu'elle évoque pour moi. » Ces éléments visuels restent pour le
moment enrobés de mystère... Les auditeurs de la radio ne seront-ils pas privés
d'un aspect important du concert ? La chanteuse se défend : « J'en ai parlé à
Odile Magnan, la réalisatrice de l'émission, qui m'a assuré que le genre
d'éléments visuels auquel je pense passera très bien à la radio... Cependant, il
est vrai que les gens dans la salle auront, comme on dit, un plus. »
Pour quelles raisons choisir, entre tous, le répertoire d'Henry Purcell ? «
D'abord, explique Karina Gauvin, parce que c'est un compositeur que l'on entend
trop peu et, surtout, parce que je l'adore. En fait, il s'agit d'une de mes
premières histoires d'amour ! Je chantais, encore petite enfant, dans un choeur
professionnel à Toronto. La première pièce que nous avons sortie de notre cahier
était « Sound the Trumpet » (extrait de Come Ye Sons of Art, de 1694).
J'ai été immédiatement charmée par la beauté de cette musique-là. Je trouve
qu'on ne l'entend pas assez souvent, probablement parce qu'elle est difficile à
rendre et exigeante pour les chanteurs. Même si c'est le cas, j'avais trop envie
de présenter un tel programme. Cette musique demande une grande pureté de ligne
et son écriture contient une telle expressivité, une telle musicalité du texte,
que l'on ne s'étonne pas que Purcell ait été surnommé Orpheus Britannicus
: il a si bien su exprimer la
langue anglaise en musique. » Karina Gauvin sera accompagnée lors de ce concert
par les huit membres des Chambristes de Ville-Marie et le chef Jean-François
Gauthier, avec lesquels elle a enregistré en 1997 son premier disque solo chez
Analekta.
Lundi 12
mai, 20 h, Salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau, 300, boul. de
Maisonneuve Est, Montréal. Info: (514) 987-6919
L'émission RADIO-CONCERTS vous propose Carte blanche à Karina Gauvin :
Masques élisabéthains.
Dans le cadre des Radio-concerts
en direct du Centre Pierre-Péladeau, la soprano québécoise de réputation
internationale Karina Gauvin, nous emmène vers l'Angleterre élisabéthaine. La
formule « Carte blanche » permet à la grande interprète de nous faire partager
ses coups de coeurs. C'est donc un rendez-vous, le lundi 12 mai sur les ondes de
la Chaîne culturelle de Radio-Canada à 20 h, pour ce magnifique concert
entièrement consacré à Henry Purcell.
Animation : Françoise Davoine |
Réalisation-coordination : Odile Magnan
Karina Gauvin : An Ode to PurcellAn Ode to Purcell
Comments from Karina Gauvin
gathered and edited by Réjean Beaucage
The Centre Pierre-Péladeau Radio-concerts series' annual Carte Blanche
concert
on May 12th features soprano Karina Gauvin's favourite selections.
"These are the works of Henry Purcell from the Fairy Queen, King
Arthur, and
various odds and ends–highlights of the composer's compositions," said the
soprano. "It will not be a typical recital, since visual elements will enhance
the show, illustrating my interpretation of Purcell's music–what it evokes for
me." For the moment, however, these visual elements remain cloaked in mystery.
Will radio listeners be missing out on one of the concert's key elements? The
singer protests, "I've talked about this with Odile Magnan, the show's producer,
who assured me that the type of visual elements I had in mind will work fine on
radio. It is true, though, that the people in the room will get a little
extra."
Why choose the works of Henry Purcell? Karina Gauvin explains, "First,
because he's a composer we hear very little, and, above all, because I adore
him. Actually, he was one of my first true loves! When I was still a little
girl, I sang in a professional choir in Toronto, and the first piece was "Sound
the Trumpet" (an extract from Come Ye Sons of Art, published in 1694). I
was immediately won over by the beauty of this music. I don't think we hear it
often enough, probably because it's hard to perform. But I still really wanted
to present this kind of program. The music demands a purity of line, and the
writing is so expressive, with such musicality of text that it's no surprise
Purcell was nicknamed Orpheus Britannicus. He really knew how to express
the English language musically." The eight members of the Chambristes de
Ville-Marie, and the conductor Jean-François Gauthier, with whom she recorded
her first solo disc for Analekta, in 1997, will accompany Gauvin. [Translated
by Krista Darin]
|
|