| La Scena Musicale - Vol. 7, No. 3 | | | Pasta Tetrazzini Par Lucie Renaud
/ 1 novembre 2001
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La recette (pour 4
personnes)
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15 ml (1 cuillerée à soupe) de beurre
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1 oignon haché
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2 gousses d’ail hachées finement
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750 ml (3 tasses) de champignons tranchés
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1/2 cuillerée à thé
chacun de sel, de poivre, de thym séché et de fines herbes
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une pincée de poivre de Cayenne
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50 ml (1/4 tasse) de farine
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500 ml (2 tasses) de lait
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375 ml (1 1/2 tasse) de bouillon de
poulet
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125 ml (1/2 tasse) de vin blanc ou de sauternes (si vous en avez les moyens!)
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400 g de pâtes courtes (rotini, nouilles aux oeufs larges, ou autres)
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1 litre (4 tasses) de poulet cuit, en petits
morceaux (ou dinde, ou veau, ou jambon)
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quelques cuillerées de persil frais haché, si
désiré
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50 ml (1/4 tasse) ou plus de parmesan
râpé
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Garniture (optionnelle)
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Dans une casserole à
fond épais, faire fondre 1 cuillerée à soupe de beurre. Y faire
revenir les deux gousses d’ail et l’oignon jusqu’à ce qu’ils aient
ramolli, sans plus. Incorporer les champignons et les épices et cuire
jusqu’à ce que les champignons rejettent leur jus. (Une variante de la
recette consiste à ajouter les champignons à la fin du processus, si on
les préfère plus croquants.) Ajouter la farine et faire cuire 1 minute
en remuant, sans laisser brunir. Incorporer graduellement le lait, le
bouillon et le vin, en fouettant pour faire disparaître les grumeaux.
Poursuivre la cuisson en fouettant jusqu’à ce que la sauce épaississe et
arrive à ébullition. Ne pas laisser bouillir.
Pendant ce temps, faire cuire les pâtes al dente. Les égoutter et les ajouter à la sauce
avec le poulet, le persil et le parmesan.
Verser dans un plat allant au four.
Garniture: dans une petite poêle, faire fondre le
beurre à feu doux. Y faire revenir l’ail. Ajouter la chapelure, le
persil et le parmesan. Bien mélanger. Répartir sur le mélange de poulet et de
pâte.
Faire cuire au four à 180 ºC (375 F) pendant 30
minutes, jusqu’à ce que la sauce bouillonne et que la chapelure prenne une belle
couleur dorée. |
La Diva
Luisa Tetrazzini est née à Florence en 1871. La légende veut qu’elle se soit mise à chanter dès l’âge de trois ans et que sa soeur Eva, également soprano, lui ait transmis toutes ses connaissances. Luisa fit ses débuts à l’âge de 19 ans dans le rôle d’Inez dans L’Africana de Meyerbeer, au Teatro Pagliano de Florence. Plusieurs histoires circulent sur le fameux soir de la première. Luisa aurait été assise dans la salle ce soir-là, quand on annonça que la prima donna se trouvait indisposée. Elle se serait alors levée et se serait exclamée: «N’ayez crainte, maestro: je connais le rôle sur le bout de mes doigts... Je le chanterai!» De façon plus réaliste, l’auteur Charles Neilson Gattey, auteur de la biographie Luisa Tetrazzini: The Florentine
Nightingale, affirme que Luisa était alors mariée à Giuseppe Scalaberni, le
gérant de l’édifice qui abritait le théâtre. Luisa se serait glissée en
coulisses et aurait longuement assisté aux répétitions, mémorisant le rôle.
Quand la soprano s’est déclarée malade, elle était prête à la remplacer. Peu
importe comment cela se fit: Luisa reçut une ovation monstre et sa carrière fut
lancée.
De 1891 à 1906, elle chanta en Italie, en Europe de l’Est, en Amérique du Sud, en Espagne et au Mexique. En 1907, grâce à de multiples intrigues, elle réussit le tour de force de se produire au Covent Garden dans le rôle de Violetta (La Traviata),
pendant que la diva régnante, Nellie Melba, était en tournée à l’extérieur du
pays. Elle retourna au Covent Garden chaque année, de 1908 à 1912.
De nombreuses batailles juridiques ont pavé sa carrière. Les dirigeants du Metropolitan, à New York, ont commis une bévue en ne vérifiant pas attentivement son contrat. Elle fila en douce au Manhattan Opera d’Oscar Hammerstein I, y chanter les rôles de Lakmé, de Dinorah et d’Elvira (I Puritani). Luisa Tetrazzini chanta finalement huit
fois au Met pendant la saison 1911-1912, interprétant les rôles de Lucia, de
Gilda et de Violetta. En 1910, une dispute éclata lorsque le banquier Otto Kahn
aida le Met à racheter le contrat d’Hammerstein. La diva «s’enfuit» à San
Francisco, faisant fi de l’injonction et alimentant la manchette des quotidiens
locaux. Elle affirma à la presse qu’elle chanterait dans la rue s’il le fallait.
Elle tint parole et, le soir de Noël 1910, devant l’édifice du San Francisco
Chronicle, chanta devant une foule ravie, estimée à plus de 200000
personnes.
Les critiques de l’époque ont souvent vanté ses talents d’actrice, en plus de sa voix exceptionnelle. La diva était particulièrement réputée pour la facilité avec laquelle elle interprétait les rôles de colorature et pour son registre aigu des plus éclatants. Jusqu’à la fin de sa carrière, elle a pu chanter avec aisance le mi aigu, même si le
reste de son registre s’était quelque peu dégradé. Elle chanta jusqu’en 1934,
histoire d’amasser quelques gains, que ses nombreux ex-maris s’empressaient de
dilapider au fur et à mesure. Elle mourut en 1940, dans un état de pauvreté
extrême. Elle aurait dit, quelque temps avant son décès: «Je suis vieille, je
suis grosse, je suis laide... mais je suis toujours Tetrazzini!»
Plusieurs enregistrements de la diva sont disponibles en DC, comme le coffret de trois disques EMI, Luisa Tetrazzini: The London Recordings. La diva a également publié son autobiographie, intitulée Tetrazzini on the Art of Singing,
en 1921. English Version... |
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