Ce concert mettra en vedette quelques musiciens canadiens de marque, dont.: Julian Armour (violoncelliste), Denis Brott (violoncelliste), Donna Brown (soprano), Stephane Lemelin (pianiste), Marie-Nicole Lemieux (contralto), Yannick Nézet-Séguin (pianiste), Nathalie Paulin (soprano) et Daniel Taylor (alto). Quoi de mieux pour amorcer la nouvelle saison de musique classique à Montréal.! Stéphane Lemelin accompagnera Donna Brown, Julian Armour et Denis Brott tandis que Daniel Taylor sera accompagné par Lisa Godwin. Pour sa part, Yannick Nézet-Séguin, le jeune chef de l'Orchestre Métropolitain, accompagnera Marie-Nicole Lemieux et Nathalie Paulin au piano. Vous aurez l'occasion d'entendre Donna Brown et Daniel Taylor dans un duo du Stabat Mater de Pergolesi. De plus, Marie-Nicole Lemieux et Daniel Taylor vous régaleront avec un duo extrait de l'opéra Giulio Cesare de Handel, que vous aurez peut-être l'occasion de réentendre lors de la production du même opéra au Canadian Opera Company en avril 2002. Le programme complet est disponible en page 16 de la présente édition.

Les billets de ce concert, au coût de 50 $ (avec la réception), 25 $ et 15 $ pour les étudiants, peuvent être réservés en appelant au (514) 948-2520.

Voici quelques nouvelles récentes au sujets de nos artistes :

Julian Armour

Julian Armour n'a probablement pas eu une minute à lui depuis l'entrevue qu'il accordait à La Scena Musicale pour notre édition de juillet-août 1998. Grâce à son sens de l'organisation inouï et à une armée de bénévoles, le Festival de musique de chambre d'Ottawa, qui a accueilli une foule record cet été pour sa neuvième édition, est devenu le plus grand festival de musique de chambre au monde. Lors de cette grande fête de la musique, la plus grande interrogation existentielle pour les festivaliers demeure « Auquel des quatre concerts présentés à la même heure vais-je assister.? » Des chambristes mondialement réputés se pressent à Ottawa à l'invitation de l'enthousiaste Julian Armour (le seul qui ait la chance d'entendre tous les groupes présents) et déploient, le temps d'une quinzaine, une ferveur qu'ils ne retrouveront peut-être qu'au prochain festival.

Le reste de l'année, Julian Armour, premier violoncelle de l'ensemble Thirteen Strings, donne de nombreux récitals en Ontario, au Québec et dans les Maritimes et collabore régulièrement comme chambriste. Son intérêt marqué pour le répertoire contemporain canadien lui ont permis de créer plus de 60 œuvres, la plupart écrites expressément pour lui. Il inclut également une importante sélection d'œuvres contemporaines à la programmation du Festival.

îe soir de notre gala-bénéfice, il retrouvera le pianiste Stéphane Lemelin, son complice du Trio Manfred, formation qui se consacrait à la littérature pour la combinaison d'instruments plutôt inusitée de violoncelle, clarinette et piano. Lucie Renaud

Denis Brott

Denis Brott continue printemps après printemps de ravir les mélomanes par la diversité de la programmation qu'il leur propose au Festival de musique de chambre de Montréal. Après des éditions consacrées aux mariages musique et littérature, musique et danse, musique et art, le Festival de musique de chambre a consacré sa sixième année, en juin 2001, au violoniste Heifetz, dont on célébrait le centenaire de naissance. Dans le cadre inspirant du chalet de la Montagne (qui devrait subir en 2002 une cure de rajeunissement), un public enthousiaste attend de découvrir, au hasard des rencontres entre les musiciens que Brott invite, une œuvre méconnue ou mal aimée ou une combinaison ad hoc de musiciens qui réserve souvent d'agréables surprises. Pensons à l'époustouflante version du Concert de Chausson que nous ont servi James Ehnes, Wendy Chen et le Quatuor Borromeo cette année ou à L'histoire du Soldat de Stravinski complètement décapante de juin 2000, spectacle qui avait d'ailleurs remporté un prix Opus en novembre dernier.

Élève de Leonard Rose, Janos Starker et Gregor Piatigorsky, Denis Brott transmet son savoir aux étudiants du Conservatoire de musique de Montréal depuis 1989 et au Music Academy of the West à Santa Barbara, en Californie, depuis 1993. Il est régulièrement invité comme membre du jury de concours prestigieux.: le Concours des Jeunes interprètes de Radio-Canada, les concours de quatuors de Munich et Evian et le Concours international de violoncelle de Munich, qu'il avait remporté en 1972. En 2005, il siégera au jury du Concours international de quatuors de Borciani en Italie.

Lors de la prochaine saison, il aura le plaisir d'interpréter le Sextuor de Brahms avec le Tokyo String Quartet. Lucie Renaud

Donna Brown

Donna Brown, qui avait accepté dès février 1998 de participer à notre gala-bénifice, n'a certes pas chômé depuis son retour chez elle, à Ottawa. Les rencontres avec les chefs importants se sont multipliées.: Trevor Pinnock l'a dirigée dans le Requiem de Mozart; Kurt Masur l'a invitée à chanter Le martyre de saint Sébastien de Debussy avec l'Orchestre National de France; Jeffrey Tate lui a permis de chanter à Rome avec le Orchestra Sinfonica di Santa Cecilia mais aussi à Turin les Faust Szenen de Schumann.

Elle collectionne également les critiques élogieuses pour ses interprétations à l'opéra de Pamina (Die Zauberflöte) à l'Opéra Bastille, Sophie (Der Rosenkavalier), Gilda (Rigoletto), Nanetta (Falstaff), Zerlina (Don Giovanni), Micaëla (La tragédie de Carmen de Peter Brooks) et Chimène, dans la création de l'opéra inachevé de Debussy Rodrigue et Chimène à l'Opéra de Lyon.

Malgré la cadence soutenue, elle déclare apprécier sa vie d'artiste. « C'est beaucoup de travail, mais c'est si gratifiant. Une carrière a toujours des hauts et des bas, me disait un de mes premiers professeurs. Quand la personne est célèbre, on a tendance à oublier les périodes moins fertiles », s'empresse-t-elle de remettre en contexte. Pour la première fois depuis bien longtemps, elle a tout quitté pendant trois semaines et s'est embarquée avec sa famille pour un voyage en France, histoire de décrocher complètement. « Quand je serai de retour, je serai prête à exploser », conclut-elle en riant. Elle sera prête à éblouir les spectateurs, une fois encore, et qui sauront peut-être crier, comme en Europe: « Viva Donna.! » Lucie Renaud

Marie-Nicole Lemieux

L'été a été des plus remplis pour la contralto Marie-Nicole Lemieux. Fourbue mais visiblement ravie par son expérience, elle nous a fait parvenir ce témoignage.

« Ma saison estivale a été remplie d'expériences enrichissantes. En autres, avec l'Orchestre de la francophonie canadienne, j'ai chanté pour la première fois le cycle complet des Nuits d'été de Berlioz avec orchestre. J'ai eu aussi le bonheur de chanter Haendel avec Luc Beauséjour et de retourner en Belgique pour un concert donné en l'honneur de la fête nationale belge.

Le récital donné pour l'ouverture du nouveau Festival de Musique à Stradford reste un moment fort de ma jeune carrière. En effet, chanter devant Maureen Forrester et sa famille représentait beaucoup, Maureen Forrester ayant toujours été un exemple et une source d'inspiration pour moi. Avec Michael McMahon au piano, nous y avons mis tout notre cœur.

De même, la remise du Prix Virginia-Parker par le Conseil Canadien des Arts fut un moment de grande joie et de fierté. La charmante petite église de Ste-Pétronille était bondée et c'est devant un public chaleureux que M^me Britt m'a remis ce prestigieux prix. »

Ses projets sont nombreux. Le 4 septembre elle refera les Nuits d'été avec l'Orchestre du Capitole de Toulouse à St-Jean-de-Luz. Du 18 au 23 septembre, elle sera en tournée avec Les Violons du Roy, qui se produiront entres autres au Lincoln Center. Le 28 septembre, elle chantera Haendel à nouveau avec Luc Beauséjour ainsi qu'avec Amanda Keesmaat. Les 3, 9 et 10 octobre elle se joindra à l'Orchestre Symphonique de Montréal pour trois concerts. Mais avant, elle sera bien sûr parmi nous lors du gala-bénéfice du 12 septembre.!
Lucie Renaud

Yannick Nézet-Séguin

Après avoir remporté trois prix Opus (Découverte de l'année en 1999 et Prix du public en 1999 et 2000), le jeune chef Yannick Nézet-Séguin a aussi décroché, en septembre 2000, le prix Virginia-Parker du Conseil des Arts du Canada, prix décerné à de jeunes artistes de musique classique faisant preuve d'un sens exceptionnel de la musique.

En avril 2000, Yannick Nézet-Séguin a été nommé directeur artistique et chef principal de l'Orchestre Métropolitain du Grand Montréal, un signe de confiance indéniable pour un si jeune chef. Régulièrement invité à L'Opéra de Montréal, il a dirigé Così fan tutte de Mozart et Pelléas et Mélisande de Debussy lors de la saison 2000-2001 et y dirigera L'Elisir d'amore de Donizetti en 2001-2002. Il fera ses débuts américains au Sarasota Opera de Floride en février 2002 dans une production de Così fan tutte. La Chapelle de Montréal, ensemble vocal et instrumental à géométrie variable qu'il dirige depuis ses débuts entreprendra sa septième saison, au grand plaisir du public montréalais.

L'été qui vient de se terminer a été relativement chargé pour le jeune maestro qui a dirigé « son » orchestre à plusieurs reprises. Une version de concert de l'opéra de Verdi, Le Trouvère, a ainsi clôturé la saison du Festival de Lanaudière, attirant une foule impressionnante. Il a su transporter par sa fougue l'Orchestre et démontrer une fois de plus l'attention qu'il porte aux détails, malgré le nombre restreint de répétitions. Le répertoire de la prochaine saison promet des moments intenses, entre autres la soirée Bruckner le 18 mars 2002.

On oublie parfois que Yannick, avant de devenir le chef que l'on connaît, a d'abord été pianiste. Il fera ses débuts officiels d'accompagnateur au gala-bénéfice de La Scena Musicale, un plaisir qu'il se (et nous) fait.! Lucie Renaud

Nathalie Paulin

Après avoir chanté Mélisande à L'Opéra de Montréal en mai dernier, la soprano Nathalie Paulin a obtenu une critique élogieuse dans l'Acis and Galatea de Haendel du Chicago Opera Theater. Le Chicago Tribune a qualifié la Galatée de Paulin de « véritable découverte ». Les projets d'été tranquille de la chanteuse ont été momentanément chambardés lorsqu'elle a dû remplacer Suzie LeBlanc avec l'Ensemble Arion à Lamèque et au Domaine Forget.

Ayant elle-même déjà dû se décommander, Nathalie Paulin se souvient d'avoir remplacé Claron McFadden à 11 heures d'avis dans un Semele de Haendel à l'Operahaus Halle en Allemagne en 1995. Elle tenait alors le rôle d'Iris, mais ce soir-là, elle dut assumer les deux rôles, chantant, partition en main, celui de Semele en marge de la scène alors que McFadden le jouait. En avril et mai 2002, Nathalie Paulin sera la véritable Semele du Chicago Opera Theatre.

Reconnue comme artiste polyvalente, à l'aise dans le répertoire tant baroque que contemporain, la chanteuse se prépare à une année extrêmement chargée. À l'automne, elle donnera de nombreux récitals et concerts à Montréal (Les Idées heureuses, Studio de musique ancienne de Montréal, Orchestre de chambre de McGill) et à Toronto (Off Centre Series et Bram Goldhammer). L'hiver et le printemps prochains, elle chantera les rôles de Constance (Dialogue des Carmélites) au Calgary Opera en février et mars, de Zerlina (Don Giovanni) à l'Opéra de Québec en mars, de Semele à Chicago et de Susanna (Le Nozze di Figaro) au Cincinnati Opera en juin. « Les défis sont nombreux, dit-elle. J'espère profiter de l'année pour choisir le style qui me convient le mieux. » Wah Keung Chan

Daniel Taylor

Johanne Goyette, présidente d'ATMA, estime que dans 10 ou 20 ans, les hautes-contre surclasseront les ténors comme les plus populaires parmi les chanteurs. Le haute-contre canadien Daniel Taylor est parmi ceux qui mènent la charge. Comme Richard Turp l'a fait remarquer le 25 août dernier, lors de sa chronique à Saturday Afternoon at the Opera, le style de Taylor ne sera jamais démodé.

Depuis que La Scena Musicale a présenté son portrait en décembre 2000, Taylor a sillonné le globe. Généreux de nature, il ne lui a pas toujours été facile de répondre à la demande. Lorsque La Scena Musicale lui a demandé de participer à son concert-bénéfice, Taylor a accepté sans hésiter et il exécutera même deux duos.

Ce merveilleux chanteur n'est guère porté à se rendre la vie facile. Peu enclin à s'endormir sur ses lauriers, Daniel Taylor a récemment fondé un nouvel ensemble de musique baroque, le Theatre of Early Music, dont il est le directeur artistique. L'ensemble est formé de certains des meilleurs musiciens baroques de Montréal et se réunit surtout en vue de réaliser des enregistrements pour la maison ATMA. La musique baroque étant proche de la musique de chambre, Taylor ne dirige qu'au début pour établir le tempo. Le groupe a fait ses débuts en août au Festival de musique de chambre d'Ottawa, où il a obtenu de bonnes critiques, et il se consacre depuis aux enregistrements. Les premiers disques devraient paraître en Mars 2002.

Taylor participera en avril prochain à une production remarquable du Giulio Cesare de Haendel avec la Canadian Opera Company de Toronto, en compagnie du haute-contre américain Brian Azawa, des contraltos Ewa Podles et Marie-Nicole Lemieux et de la soprano Isabel Bayrakdarian. Wah Keung Chan / Alain Cavenne