Éducation jeunesse -- La méthode Suzuki démystifiée Par Lucie Renaud
/ 1 septembre 2000
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Rythmique, et ce, sans exception
aucune! Pourtant, les
élèves apprennent aussi vite
à jouer en ayant
à lire, alors où est l'intérêt
de ne pas
leur apprendre à lire tout de suite. Je crois
que les tenants
de la méthode Suzuki sous-estiment le potentiel
intellectuel
des enfants, puisque même les plus jeunes
(d'âge
préscolaire) n'ont aucune difficulté
à apprendre
à lire la musique. Ils ont juste un peu de
difficulté
avec l'aspect mathématique de la
théorie musicale.
Pour ma part, j'estime que c'est un beau
cadeau à faire
à quelqu'un de lui apprendre à
lire la musique »,
confirme-t-elle.
La méthode
Suzuki s'éloigne également
de l'enseignement
traditionnel par l'intégration de cours
de groupe aux
leçons individuelles, ce qui permet une interaction
sociale
entre les enfants et la gratification de jouer en groupe,
le tout dans
un esprit de non-compétition. Les tenants
de l'approche
traditionnelle favorisent plutôt le travail
de perfectionnement
de façon solitaire, les ensembles instrumentaux
n'étant
pas toujours proposés aux élèves
ou, s'ils le
sont, présentés sous forme de compétition
- les
auditions pour les orchestres, même scolaires, pouvant
en
décourager plus d'un.
La technique elle-même de
l'instrument ne diffère
pas de façon significative de
part et d'autre. Après
tout, le rapport physique avec
l'instrument ne peut être
modifié de façon
importante. Le travail minutieux,
le souci du détail, la
pureté de la ligne font toutefois
partie de la philosophie
Suzuki, avec un côté zen
se rapprochant des arts
martiaux. Les professeurs traditionnels
auront de leur
côté leurs marottes, certains insistant
plus sur la
qualité du son, d'autres sur la justesse, d'autres
sur
l'agilité.
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La dernière différence
majeure entre les deux
approches reste l'importance pour les tenants
Suzuki de l'engagement
total du parent. « Les parents doivent
assister à
toutes les leçons, souligne Theodora
Stathopoulos, et noter
attentivement toutes les observations
pertinentes. Plusieurs professeurs
souhaitent même que les
parents apprennent l'instrument
en même temps que leur enfant.
Ils pourront ainsi soutenir
l'apprentissage de l'enfant à la
maison. Un lien très
fort s'établit ainsi, mais il faut
évidemment avoir
le temps et l'énergie de s'y donner
totalement. » Traditionnellement,
les parents attendent dans le
couloir, leur rôle se résumant
à admonester
l'enfant, l'heure venue de pratiquer. Carole
Meneghel, pour sa part,
suggère fortement aux parents d'être
présents
à la leçon, surtout dans le cas
de jeunes enfants.
« Les progrès sont toujours plus
rapides quand l'enfant
se sent appuyé dans sa démarche
artistique »,
affirme-t-elle.
Que vous soyez pour ou contre Suzuki, il faut
noter que la
rapidité d'apprentissage de l'enfant
dépendra essentiellement
du professionnalisme du professeur.
« Le secret réside
dans un judicieux mélange
d'expérience d'enseignement,
d'expérience en tant
qu'interprète, de compréhension
de l'instrument, mais
également de l'instinct de savoir
quand continuer à
enseigner un concept ou une pièce
donnée et quand
passer à autre chose », insiste
Mme Stathopoulos.
Malheureusement, il n'existe pas vraiment de
façon
d'évaluer cet instinct. Les parents ne devraient
pas avoir
peur de « magasiner » le professeur de leur
enfant, en
posant des questions sur sa philosophie d'enseignement,
ses
expériences passées. On peut également
assister
à un stage Suzuki ou au concert d'un professeur
pour entendre
le niveau des élèves. Il y a fort
à parier que
si vous aimez ce que vous entendez à
ce moment-là, vous
l'apprécierez d'autant plus si
la douce musique est produite
par le violon de votre petit trésor!
Deux sites
à consulter sur le mouvement Suzuki:
Suzuki
Music Academy: <
http://www.SuzukiMusicAcademy.com
>
Des informations
détaillées au sujet de la méthode
et comment
l'utiliser dans les écoles.
Suzuki Violin Teachers
Central: <http://www.suzuki-violin.com
>
Un site
très touffu pour les enseignants
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