LA SYMPHONIE DU MILLÉNAIRE Un opus pour le début des temps -- 2e volet : le défi organisationnel

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À la parution de ce numéro, le branle-bas en vue de la présentation de la Symphonie du millénaire atteint son paroxysme. Pour la tenue de ce grandiose concert gratuit du 3 juin, quatre jours complets ont été prévus pour aménager le terrain de l'oratoire Saint-Joseph. Sur une superficie de 1 km2, on comptera une douzaine d'estrades couvertes, des dispositifs de sonorisation et d'éclairage complets du site et, au beau milieu, une aire spécialement réservée pour les quelque 25 000 spectateurs attendus à cet événement. Et si vous ne pouvez y être, Radio-Canada sera sur place avec tous ses équipements pour assurer la diffusion en direct sur son réseau. Aussi impressionnants soient-ils, ces quelques faits ne constituent que la pointe de l'iceberg.

Dans le premier volet de ce reportage, il a été surtout question des dimensions musicales unissant les sept mouvements de cette grande uvre de 90 minutes. En revanche, le défi présenté sur le plan organisationnel est énorme et il faudra un véritable tour de force pour le relever. Riche en rebondissements, cette folle aventure artistique a habilement franchi les innombrables obstacles dressés sur son parcours. Mais tout ce périple n'aurait pu avoir lieu si ce n'était d'une inspiration qui marqua jadis le compositeur et chef attitré de la SMCQ, Walter Boudreau. Celui-ci se rappelle encore les clochers d'église sonnant dans tous les quartiers d'une ville assoupie, alors qu'il était assis sur le flanc de la montagne par un dimanche matin du printemps de 1964. « Pourquoi ne pas créer une uvre musicale qui pourrait les unir, toutes? » s'était-il demandé. Au lieu de l'écarter du revers de la main, il ne s'est jamais départi de cette idée, désormais gravée dans son for intérieur. Pourtant, il lui aura fallu attendre jusqu'en 1997 pour que le vent tourne en sa faveur, car c'est à cette date que le Conseil québécois de la musique (CQM) proposa au milieu musical de soumettre des projets spéciaux pour marquer l'arrivée prochaine du nouveau millénaire.

C'est ainsi que le terrain de l'oratoire Saint-Joseph se présenta comme l'endroit idéal, puisqu'il répond aux critères d'un site fixe et spacieux; qui plus est, il se situe en plein versant de cette montagne qui donna le coup d'inspiration à un Walter Boudreau d'à peine 17 ans. D'autres avantages sont aussi à signaler, notamment son majestueux grand orgue, sa propre chorale, les Petits Chanteurs du Mont-Royal, et son carillon de 56 grandes cloches. Mais ce n'est pas tout : il y aura bel et bien 2000 carillonneurs en place, auxquels s'ajouteront d'autres cloches accrochées à deux anciens camions de pompiers, sortis tout spécialement du musée pour l'occasion. Pour compléter ce retentissant portrait, des cloches d'église seront aussi entendues durant le concert, celles-ci ayant été préenregistrées par les compositeurs participants dans leur paroisse respective.

1- Studio de musique ancienne de montréal et idées heureuse 2- Codes d'accès 3- I Musici 4- Nouvel ensemble de Montréal 5- Ensemble contemporain de Montréal 6- Orchestre symphonique de Montréal 7- Musica Camerata de Montréal 8- Arsenal à Musique 9- Productions SuperMémé-SuperMusique 10- Quatuor Molinari 11- Chants libres 12- Société de musique contemporaine du Québec 13- Petits chanteurs du Mont - Royal 14- Orgue de l'Oratoire 15- Musique de 22e Régiment 16- Carrillon de l'Oratoire 17- 2000 carillonneurs 18- Camions de pompiers 19- Grand public + Postes de la Croix rouge

En dépit de tous les efforts déployés pour surmonter les nombreux problèmes d'organisation, une question restera entière jusqu'au soir même de l'exécution : comment tout cela sonnera-t-il? Durant le mois de mai, tous les ensembles ont répété individuellement et ceux-ci viennent tout juste de compléter deux autres répétitions collectives en salle; toutefois, ces démarches ne sont que préambules à l'avant-première, fixée pour le vendredi 2. « Il y aura des surprises pour tous, nous déclare l'un des compositeurs participants, Vincent Collard, et j'inclus aussi les gens directement engagés dans le projet. Comme la superficie occupée est grande, le son prendra du temps à voyager et c'est vraiment difficle de prévoir les résultats. » Pourtant, cet aspect critique a été examiné de très près et Louis Dufort, l'un des participants et compositeur spécialiste en électroacoustique, a prêté main-forte en tant que conseiller technique en sonorisation. « Il y aura des tours de délai, précise-t-il, c'est-à-dire un système de haut-parleurs qui retarderont la transmission de sons proches pour permettre une synchronisation avec d'autres venant de points plus éloignés. » Aussi pour assurer cette synchronisation, les chefs de tous les orchestres seront en contact radio avec le coordonnateur du projet, Denys Bouliane; ce dernier se trouvera dans le pavillon abritant la console de son, d'où il assurera la direction globale à partir de la partition maîtresse de quelque 400 pages!

La table est mise et le compte à rebours final est bel et bien enclenché en prévision du samedi 3 juin, à 20 h 30. C'est à ce moment ultime que sonnera l'heure de vérité pour un homme et son rêve le plus fou...

Rectificatif : Veuillez prendre note que la symphonie ne sera pas présentée en reprise le dimanche 4 juin, comme il a été indiqué dans l'article du mois dernier. On recommande fortement aux spectateurs de se munir d'un parapluie, au besoin, et d'apporter leur propre chaise aussi. En cas d'intempéries majeures, l'événement sera tout simplement annulé.
Info : (514) 843-9305 / www.smcq.qc.ca