Du nouveau dans l'éducation musicale Par Dominique Olivier
/ 1 novembre 1999
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Ces dernières années, la formule des conservatoires a beaucoup été remise en question, du moins au Québec. On a
donc dû redéfinir le mandat de l'institution de façon plus claire, sans confusion possible avec celui des universités.
« Le conservatoire, c'est d'abord une école professionnelle, précise Serge Provost, professeur de composition et
d'analyse au Conservatoire de musique du Québec à Montréal et ancien adjoint à la direction, responsable de la
pédagogie. C'est évident que nous ne voulons pas faire double emploi avec d'autres institutions. À l'époque où il
était encore gratuit, le conservatoire avait une mission sociale. Beaucoup de ses élèves venaient de milieux
modestes. La mission, encore aujourd'hui, c'est avant tout d'aller chercher les talents, à un âge où on croit qu'ils
pourront avoir accès à une carrière. Ce qu'on évalue d'abord chez les jeunes, c'est un talent qui manifeste le désir
de s'épanouir, de se perfectionner, soutenu par la vocation de devenir un musicien professionnel. » À l'heure
actuelle, les différents établissements du Conservatoire de musique du Québec tiennent énormément à la structure
réseau, qui permet d'aller recruter ces talents partout où ils se cachent. « La fonction du réseau est de tisser une
toile sur le territoire et d'offrir une formation sur place, que ce soit à Trois-Rivières ou à Chicoutimi. Ensuite,
quand ils ont besoin d'aller dans un milieu urbain, les élèves se dirigent vers les conservatoires de Québec ou de
Montréal », indique Serge Provost.
Une fois cette mission de dépistage dutalent accomplie, reste la mission pédagogique. Au cours des dernières
années, le conservatoire a non seulement resserré ses programmes, mais il a aussi évolué en fonction du contexte.
On peut y acquérir une formation d'instrumentiste, de chanteur, de compositeur ou de chef d'orchestre. Mais attention! son mandat reste limité à
ces disciplines et on ne peut y acquérir une formation générale permettant de déboucher sur d'autres métiers reliés
à la musique. Toutefois, le Conservatoire de musique du Québec est maintenant doté d'un programme cadre qui
offre une formation musicale complète, de laquelle on sort avec un diplôme appelé Études supérieures II, donnant
l'équivalent de la scolarité d'une maîtrise universitaire. « On y fait les cours essentiels : écriture, formation
auditive, analyse et histoire. Sauf que ce sont des cours faits en fonction du praticien, prévient Serge Provost. Ils
ont donc moins de contenu historique, musicologique, journalistique. Le but est d'apprendre comment se
retrouver dans une partition, de développer l'écoute intérieure pour le chef d'orchestre, de savoir lire une oeuvre
contemporaine, etc. » D'autre part, comme on cherche d'abord à former des musiciens professionnels, un
maximum de crédits est donné à la pratique instrumentale, soit près des deux tiers. « Un crédit étant égal à tant
d'heures de travail, on exige de l'élève une performance professionnelle constante. Il sera évalué en fonction du
but à atteindre. »
On peut entrer jeune au conservatoire et la majorité des nouveaux inscrits en cordes ont entre 8 et 12 ans. Ces
apprentis musiciens font alors le programme préparatoire, qui leur permet de continuer leur programme scolaire.
Une fois au niveau collégial, ceux-ci peuvent prendre la totalité de leur formation en s'inscrivant uniquement au
Conservatoire, qui mène cette année un projet pilote conjointement avec le cégep du Vieux-Montréal, où les élèves
vont suivre les cours généraux du D.E.C. « C'est une bonne chose, conclut Serge Provost, parce que chez nous,
ils sont dans un milieu protégé. »
Diplôme de deuxième cycle en interprétation musicale à l'Université de Sherbrooke
par Dominique Olivier
Depuis cette année, l'École de musique de l'Université de Sherbrooke, fondée en 1993 par quelques irréductibles
de l'enseignement musical, offre un diplôme de deuxième cycle en interprétation. Le programme élaboré à cette fin
est tout à fait novateur. Il permet de tracer sur mesure un cheminement adapté aux besoins de l'interprète, qui peut
ainsi se consacrer essentiellement à son instrument et aux disciplines qui le touchent. Que ce soit en
accompagnement, chant, guitare, instruments d'orchestre, marimba, musique de chambre ou saxophone, le
programme de deuxième cycle permet de perfectionner la qualité technique et artistique de l'interprétation
musicale, d'acquérir une formation complète d'interprète de concert, d'appliquer les notions d'analyse et de
recherche musicologique dans l'interprétation instrumentale, d'offrir des prestations dans divers contextes de
concert et de produire un dossier d'artiste complet, incluant un enregistrement gravé sur disque. Plusieurs volets
de cette formation sont exclusifs à l'Université de Sherbrooke : une formation pratique axée sur le domaine de
concentration, un stage de tournées qui donne l'occasion de se faire connaître en se produisant dans des salles de
spectacles de la région, un concert commenté, au cours duquel les élèves ont l'occasion de faire partager leurs
connaissances sur les oeuvres interprétées et la production d'un dossier d'artistes et d'un enregistrement à des fins
de promotion. Une formation intelligente, qui tient compte des besoins actuels des musiciens se destinant à la
carrière d'interprète. English Version... |
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