Brett Polegato: Leçons francaises Par Joseph So et Philip Anson
/ 1 mars 1999
English Version... Le chanteur Brett Polegato, natif de Niagara Falls, se taille actuellement la réputation d’être l’un des meilleurs jeunes barytons au Canada. Au cours des dernières années, il a remporté un nombre respectable de récompenses et de prix, dont la rare distinction de s’être qualifié pour la finale du concours Cardiff Singer of the World de 1995.
L’an dernier, les Montréalais ont pu entendre M. Polegato avec l’Opéra de Québec, dans Les Noces de Figaro et avec l’opéra de Montréal dans La Cenerentola. En mars prochain, M. Polegato donnera son premier récital à Montréal, dans la série CBC-McGill, lors des célébrations du centenaire de la naissance du compositeur français Francis Poulenc. Le programme comprendra les Banalités de Poulenc ainsi que des extraits de Chansons villageoises, œuvres qu’il enregistrera en juin avec l’Orchestre CBC de Vancouver.
Les récitals de chant occupent une place de plus en plus importante dans la carrière de M. Polegato. Il est particulièrement attiré par le répertoire français, qui s’accorde très bien avec sa voix de baryton lyrique. « Le répertoire français a toujours été mon préféré. Ma mère était une Anglaise de la région de Gaspé. Mais j’ai toujours adoré cette langue, déclarait-il à La Scena Musicale lors d’une conversation téléphonique, de Costa Mesa, en Californie ».
Un grand nombre des premiers engagements de M. Polegato ont eu lieu en France, où il a effectué une tournée avec l’Opera Atelier de Toronto, sous la direction de Marc Minkowski. Nous lui avons demandé s’il était difficile de chanter en français en France? « Au contraire, affirme-t-il, je crois que les chanteurs qui ne sont pas Français jouissent de l’avantage de prononcer la langue comme un chanteur doit le faire, ce qui est tout à fait différent de la langue parlée. »
« Comme vous pouvez l’imaginer, les Français sont très pointilleux en ce qui concerne la prononciation, mais l’on m’a dit que ma prononciation était claire et facile à comprendre, ajoute-t-il. J’ai appris avec plusieurs Européens; cependant, mon meilleur professeur est Mme Rosemarie Landry [directrice du département de chant de l’Université de Montréal]. À mon avis, elle est le meilleur professeur de diction parce qu’elle est la plus méticuleuse. Il faut être exigeant sur les détails si l’on désire être un bon chanteur. » Mme Landry n’a que des compliments à nous faire sur M. Polegato, avec qui elle travaille depuis dix ans.
«Pour chanter des mélodies françaises, il faut un bon sens du style français, la maîtrise de la langue et aimer le répertoire. Brett a toute ces qualités. J ‘ai été très heureuse du développement de sa voix ».
M. Polegato relèvera son plus grand défi à Strasbourg, en mai 2000, alors qu’il jouera le rôle de Pelleas, de Debussy. Pelleas est considéré comme l’un des trois rôles de rêve du répertoire, avec Billy Budd et Orfeo, de Monteverdi. « Pelleas est le rôle avec lequel je m’identifie le mieux, dit-il. Pour un baryton lyrique, c’est le rôle le plus difficile et il met la voix à l’épreuve. C’est comme un long chant artistique. Toutes les nuances doivent venir du texte, puisqu’il n’y a pas beaucoup de mélodies ». Après Strasbourg, M. Polegato se rendra directement à Milan pour ses début à La Scala dans le rôle de Ned Keene, du Peter Grimes de Britten.
M. Polegato a également enregistré dans plusieurs studios depuis un an. Son enregistrement d’airs d’opéras et d’opérettes chez CBC Records, avec le ténor Ben Butterfield et la Canadian Opera Orchestra, sous la direction de Richard Bradshaw, paraîtra bientôt. En juin, il enregistrera un programme français, avec le CBC Vancouver Orchestra. Son enregistrement sur Naxos de la musique d’accompagnement de The Tempest de Purcell est attendu pour incessement.
Les engagements futurs de M. Polegato comprennent le récital CBC-McGill, des cantates et La Passion selon Saint-Mathieu, de Bach, avec l’orchestre Tafelmusik à Toronto. Le 8 avril, il fera ses débuts au Carnegie Hall, à Weill Hall, dans des chansons de la période de Jane Austin. Qu’il se fasse entendre à Carnegie Hall ou à Niagara Falls, M. Polegato se prépare à chaque engagement comme si sa vie en dépendait. C’est ainsi qu’il a été embauché par La Scala, après qu’on l’eût entendu chanter en Finlande. « On ne sait jamais qui peut nous écouter! », dit-il en riant .
Brett Polegato chantera des chansons de Poulenc, de Vaughan Williams, de Ireland, de Debussy et de Britten, le 10 mars, à 19h30, à la salle Pollack, 555, rue Sherbrooke Ouest, Montréal. Renseignements : (514) 398-4547. |
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