Midi: Un orchestre à la maison Par Daniel Paquette
/ 1 septembre 1998
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Si vous avez visité le site internet de La Scena Musicale,
vous aurez remarqué une rubrique intitulée « fichier MIDI », et une
question est surgie : à quoi ça sert ?
La musique a toujours évolué de pair avec la technologie. S'il a
fallu quelques millénaires pour passer des premiers buccins aux
cuivres modernes, quelques siècles ont suffi pour passer du rébec au
violon. Depuis quelques décennies, cette évolution s'est tellement
accélérée qu'il est facile de s'y perdre. Il n'est donc pas
surprenant que plusieurs lecteurs n'aient qu'une vague notion
concernant le MIDI.
Le MIDI (Musical Instrument Digital
Interface), comme son nom le laisse entendre, est une
interface, c'est-à-dire une méthode permettant la communication
d'informations entre différentes parties d'un système. Prenons par
exemple un piano acoustique : le clavier et sa mécanique interne
forment l'interface entre le musicien et les cordes. Le MIDI est
donc un protocole élaboré pour permettre aux instruments musicaux
numériques de communiquer entre eux. Toutes les cartes de son
actuellement sur le marché peuvent faire fonction d'interface
MIDI.
Un fichier créé à l'aide du MIDI contient les notes d'une pièce
musicale et la façon dont elles doivent être jouées. Par analogie
avec un orchestre, le langage MIDI est la partition (les notes) et
le chef (la façon).
L'aspect le plus intéressant du MIDI est l'outil merveilleux de
création et d'apprentissage de la musique qu'il peut être, comme
l'entraînement de l'oreille, l'apprentissage de la théorie musicale
et du solfège ou d'un style particulier. Pour cela, plusieurs types
de logiciels sont offerts. Nous en verrons trois.
Le séquenceur permet d'enregistrer l'exécution d'une
improvisation, d' une composition ou d'une partition et ensuite d'en
modifier l'arrangement, l'instrumentation ou d'autres aspects de
l'exécution. Par exemple, vous venez de jouer divinement une sonate
de Beethoven, mais, ici et là, vos doigts ont accroché de mauvaises
notes. Pas de problème, comme avec un traitement de texte on corrige
nos fautes de frappe, ici on supprime les notes offensantes.
Transpositions et changements de tempo deviennent un jeu d'enfant. À
l'aide du « couper et coller », on répète ou réorganise les sections
d'une oeuvre aussi facilement que les paragraphes d'un texte. Le
piano c'est bien, mais l'orgue serait peut-être mieux, un clic de
souris et voilà. Un séquenceur fonctionne comme un magnétophone
multi-pistes. On peut ajouter autant de parties que désiré, tout
comme il est aussi possible de rendre muette n'importe quelle piste.
On peut par exemple rendre muette la partie de piano d'un concerto,
ce qui permet de la jouer soi-même, accompagné de l'orchestre.
Le logiciel de notation permet la création d'une
partition, son édition et son impression. Les notes peuvent être
entrées à la souris ou au clavier d'ordinateur ou MIDI. Selon son
degré de sophistication (son coût), la palette de symboles
disponibles sera plus ou moins grande. Les fonctions de
transposition, « couper et coller » et d'audition sont incluses. Ce
logiciel, ainsi que le séquenceur, permet l'étude approfondie d'une
oeuvre.
L'arrangeur, à partir de quelques données de base
(style, tonalité, accords), génère différentes parties de
l'accompagnement selon le style voulu. Par exemple, on entre au
clavier de l'ordinateur une suite d'accords, puis on choisit une
tonalité. Le programme joue les accords accompagnés d'une partie de
basse et de batterie. Selon le style choisi, on aura diverses
parties instrumentales supplémentaires mais aucune mélodique,
celle-ci étant laissée à l'usager qui peut la chanter ou la jouer
sur l'instrument de son choix. Les progressions d'accords de
plusieurs pièces sont fournies avec ces logiciels et il est possible
de s'en procurer de supplémentaires. Est également possible l'ajout
de nouveaux styles à la banque de ceux déjà définis.
Pour l'audition, deux éléments sont nécessaires: un logiciel et
un synthétiseur. Généralement, Windows et Mac permettent de les
utiliser sans équipement supplémentaire. Contrairement à un disque
compact qui sonne plus ou moins de la même façon avec les différents
systèmes de son, la qualité sonore d'un fichier MIDI peut varier
énormément selon la qualité du synthétiseur. Sur une carte bas de
gamme, ce sera à peine passable: la batterie fera penser à du pop
corn qui éclate et le piano sonnera comme un xylophone jouet. Par
contre, avec une carte performante et un synthétiseur même moyen,
l'expérience sera satisfaisante. Avec un très bon synthétiseur, on
touchera au spectaculaire.
Cet article ne
donne qu'un aperçu très sommaire du merveilleux monde du MIDI. Au
cours des prochains mois, j'espère pouvoir l'approfondir avec
vous. English Version... |
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