Tim Brady – Le bonheur au bout des doigts ! Par Réjean Beaucage
/ 1 février 2016
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La fin de l’année 2015 s’est bien déroulée pour le compositeur montréalais Tim Brady, dont l’opéra de chambre Ghost Tango était créé avec succès à Halifax en septembre et dont la Symphonie no 3 « Atacama » recevait un accueil chaleureux en novembre, dans une salle tout récemment ouverte à Brooklyn, la National Sawdust. Notons que sa Symphony no 4 est parue en septembre 2015 sous étiquette Centredisque, dans l’interprétation de la Symphony Nova Scotia. Le compositeur poursuit dans ces deux voies, l’opéra et la symphonie, alors qu’il planche pour 2017 sur sa Symphonie no 7 ainsi que sur une œuvre qui sera présentée par l’Atelier lyrique de l’Opéra de Montréal et dont le thème (la crise d’octobre 1970) risque de soulever les passions.
« J’ai ce projet d’opéra en tête depuis près de 20 ans, explique Brady. J’ai approché l’OdM il y a trois ans et demi et j’ai reçu un excellent appui de la part de Michel Beaulac (directeur artistique de l’OdM) et de Chantal Lambert (directrice de l’Atelier lyrique). C’était sans doute un sujet moins chaud au début des années 2000, mais aujourd’hui, il me semble qu’une réflexion sur le terrorisme et la démocratie est passablement d’actualité ! » Le livret sera l’œuvre de Guillaume Corbeil.
Pour l’heure, cependant, c’est à son instrument de prédilection que sera consacré le mois de mars, alors que paraîtra aux États-Unis sous étiquette Starkland le premier disque de son ensemble de guitares Instruments of Happiness Quartet (incluant sa Symphonie no 5.0, pour quatre guitares) et que se poursuivra l’aventure lancée l’année dernière, durant le festival MNM, d’un orchestre de 100 guitaristes, qui s’appelle, lui, Instruments of Happiness EXTREME. « C’est parce que quand on a une guitare dans les mains, on est toujours heureux ! » Cette fois-ci, c’est dans l’église du Gesù qu’on pourra entendre ce fantastique ensemble. Le compositeur explique :
« L’essentiel, dans ce projet, c’est la spatialisation des guitares, c’est pourquoi on choisit des lieux comme le Complexe Desjardins l’an dernier et l’église du Gesù cette fois-ci. On y placera 20 groupes de cinq guitaristes et le public pourra déambuler dans le lieu à sa guise. Notre plan, c’est de faire une pièce pour cet orchestre chaque année, et chaque lieu déterminera les paramètres de la composition selon ses particularités. Nous avons, pour le moment, un calendrier qui nous mène en 2021 ! »
La pièce pour grand ensemble 100 questions, 100 réponses est d’une durée de 15 minutes, après quoi le public sera invité à se déplacer vers la salle de concert du Gesù où le quatuor de guitares interprétera un extrait de L’Art de la fugue. Les 20 guitaristes professionnels qui font partie de l’ensemble de 100 guitaristes donneront en création une pièce de Joane Hétu, commande de Bradyworks, et une reprise de l’œuvre de Tim Brady Twenty Quarter Inch Jacks.
En février, grande première : l’ensemble Bradyworks donnera un concert avec le guitariste Marc-Olivier Lamontagne plutôt qu’avec son fondateur !
« J’arrive à un moment de ma vie où je me dis que je n’ai plus à faire mes preuves à chaque concert. Je pense que les gens comprennent bien mon implication avec Bradyworks et le désir de mettre la guitare de l’avant, même si ce n’est pas moi qui la tiens. Dans ce cas-ci, il s’agit d’un projet que Marc-Olivier m’a proposé et je crois que ce sera un excellent concert », dit Tim Brady. Il sera présenté dans le cadre de la série du compositeur Jimmie LeBlanc, en résidence à la Chapelle historique du Bon-pasteur, et permettra d’entendre l’une de ses œuvres ainsi que la musique de George Crumb et celle de John Rea, le concert s’inscrivant également dans la série hommage de la SMCQ.
Bradyworks : Le son des ténèbres, 12 février, 19h30, Chapelle historique du Bon-pasteur.
Instruments of Happiness, 26 mars, Le Vivier, église du Gesù
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