Project de musique Azrieli : Un prolongement de l’appui philanthropique aux arts

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Depuis que nous avons rencontré la soprano Sharon Azrieli en octobre 2007 à l’occasion de son retour sur la scène artistique comme musicienne, il y a eu des changements importants dans sa vie. Elle a, entre autres, obtenu un doctorat dont la thèse démontrait que Verdi avait utilisé des fragments de modes musicaux de prières juives. Concrètement, en complément à sa carrière opératique, elle s’est investie dans la philanthropie dédiée aux arts et à la musique.

Le travail de Sharon Azrieli, jusque-là dans l’ombre, s’est retrouvé récemment en pleine lumière avec le lancement du Projet de musique Azrieli, un prix de composition comprenant deux prix de 50 000 $, financés par la Fondation Azrieli dont la mission est d’apporter son aoutien à des causes canadiennes et juives. C’est un projet qui aura pris cinq ans avant de se concrétiser. Non seulement le montant des prix est considérable, mais son but est fort louable. Alors que l’on souligne le 70e anniversaire de la libération d’Auschwitz, le projet a pour objectif de promouvoir la création de musique juive et de stimuler le débat sur ce qui constitue la « musique juive ».

Le Prix Azrieli pour la musique juive est un prix international qui récompense une composition récente (10 ans ou moins) portant sur un thème lié à la culture juive et dont l’auteur est toujours vivant (date limite : 1er janvier 2016). « Le projet vise à exalter une musique déjà composée, mais qui n’a pas encore eu ses jours de gloire », souligne Sharon Azrieli. « Le jury écoutera et décidera. » Le Concours de commandes de compositions Azrieli, réservé aux compositeurs canadiens, sans distinction d’âge ou de croyance, vise à stimuler la création de nouvelles œuvres liées à la culture juive. Tous les compositeurs qui y participent doivent soumettre leur œuvre accompagnée d’un CV et de leurs compositions antérieures avant le 15 avril, et le jury, dont fait partie la célèbre compositrice Ana Sokolović, fera son choix. Le lauréat recevra d’abord la somme initiale de 25 000 $, puis, ensuite, l’autre moitié après un concert donné par l’OSM et dirigé par Kent Nagano en octobre 2016. Une fois la compétition établie, Sharon Azrieli aimerait en faire une biennale et y ajouter un prix dédié à la musique canadienne.

Depuis qu’elle a commencé, il y a plusieurs années, à siéger au conseil d’administration de la fondation familiale, la Fondation Azrieli, Sharon Azrieli a orienté progressivement une partie du financement vers la musique et les arts, en commençant par la création d’une aile dédiée aux arts et à la musique au Lower Canada College où ses deux fils ont étudié. Depuis, la fondation Azrieli a contribué au développement des Jeunesses Musicales du Canada, du Domaine Forget et de l’Orchestre de chambre de McGill, des organismes tous liés à la musique et à l’éducation. Sharon Azrieli est enthousiaste à l’idée de pouvoir fournir aux jeunes Montréalais le même genre de mentorat  que celui offert par la National Academy Orchestra de Boris Brott, qui jumelle des musiciens professionnels avec des étudiants. La fondation d’un programme parascolaire pour les jeunes se retrouve également au sommet de sa liste de projets en devenir.

À l’automne dernier, elle a pris la présidence du conseil d’administration de l’Orchestre de chambre de McGill. N’étant pas du genre passif, elle a proposé deux nouveaux événements bénéfices : un souper dansant pour la Saint-Valentin (dès la deuxième année, le nombre de participants a doublé) et un bal pour l’Halloween dont la première édition fut un succès et la seconde s’est déroulée à guichet fermé.

« Je veux convaincre les gens que la musique n’est pas un luxe, mais une nécessité, dit Sharon Azrieli. Je n’aime pas réinventer la roue. Je veux faciliter la collaboration entre les différents groupes et les différentes organisations. »

Traduction : Claudie Provencher

www.azrielifoundation.org

Conseils aux chanteurs
par Sharon Azrieli

En tant que chanteuse ayant participé à beaucoup de concours à travers le monde, je peux dire que j’ai vécu ce que vous vivez. J’en ai gagné certains et perdu d’autres également ! Et mon message pour vous, en tant qu’artiste est, persévérez ! Votre art a besoin de vous.

Apprenez votre musique, correctement. Mémorisez-la.

Apprenez les langues, correctement. Vous devez apprendre l’italien, l’allemand et les autres langues, non seulement pour les chanter, mais aussi pour communiquer avec vos collègues, et pour être apte à vivre dans les différents pays où vous aurez à travailler. Un chanteur d’opéra est un ambassadeur.

Les chanteurs ont choisi une profession qui aide les autres à vivre des émotions à travers le chant et le jeu d’acteur. Le public ressent plus que le bonheur ou la tristesse; nous leur donnons l’espoir.

Un opéra peut aussi avoir une signification sociale importante. Et, en tant que chanteurs et artistes qui transmettons le message du compositeur à travers nos interprétations, nous donnons au public une chance d’oublier sa réalité, de s’évader du monde extérieur et d’entrer dans un autre univers, celui que nous avons créé.

Et donc, quand vous entrerez sur scène, ce soir et tous les autres soirs, montrez à ces oreilles et yeux tournés vers vous pourquoi vous êtes là : pour nous, le public ! Pour l’amour de votre art! Pour le privilège de faire de la musique et de la partager avec le monde entier! Montrez pourquoi vous êtes sur cette terre, pourquoi vous êtes avec nous ce soir, à interpréter cette musique merveilleuse et à nous transporter en des espaces qui ne sont accessibles qu’en imagination.

Tiré du discours d’inauguration au 21e Gala des jeunes ambassadeurs lyriques, le 16 novembre 2014.

Prochains concerts de Sharon Azrieli
8 avril – « Songs of Songs » avec l’Orchestre symphonique des musiciens du monde à la synagogue Chevra.
9 juin – 9e symphonie de Beethoven avec l’Orchestre de chambre de McGill à la Maison symphonique. www.ocm-mco.org