Musique pour le temps des fêtes Par René-François Auclair
/ 1 décembre 2014
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Pour Noël et le temps des fêtes, on aime retrouver de bons vieux classiques, mais il n’y a pas que le Messie de Haendel. Il est bon de sortir des sentiers battus et d’avoir des surprises en cette période festive. Voici quelques suggestions d’écoute pour larguer la routine tout en demeurant dans l’ambiance, et nos versions recommandées.
Oratorio de Noël, op. 12.
Camille Saint-Saëns (1935-1921)
Vocal Ensemble Rastatt. Les Favorites. Holger Speck, direction. Carus. 2006. 83.352.
C’est un jeune Saint-Saëns de 25 ans qui a composé cette très belle œuvre, encore méconnue ici. Le compositeur français a puisé son inspiration dans Jean-Sébastien Bach. Il a choisi des textures instrumentales d’une grande douceur, comme la harpe et l’orgue, omniprésent. Un petit ensemble à cordes suffit, quelques voix traitées avec sobriété, et voilà que la magie de Noël fait son œuvre. Superbe.
Requiem et Magnificat
John Rutter (n. 1945)
Cambridge Singers. John Rutter, direction. Collegium Records. 1986 et 1990. CSCD 504
À première vue, une messe des morts ne semble pas appropriée pour Noël. Mais cette œuvre, la plus connue de Rutter, est remplie de sonorités qui évoquent l’esprit des fêtes dès qu’on l’entend. Le chef britannique et fondateur des Cambridge Singers a suivi les pas de Gabriel Fauré en nous offrant un Requiem d’une grande douceur. Les ambiances pastorales (sublime Pie Jesu) qui colorent cette œuvre donnent l’impression d’y voir des scènes de la Nativité. Ce Requiem devient alors un hommage en fin d’année à tous ceux qui nous ont quittés. Réconfortant.
Motets
Karl Jenkins (n. 1944)
Polyphony Choir. Stephen Layton, direction. Decca. 2014.
Cet ex-membre du groupe rock progressif Soft Machine des années 1970 est devenu un compositeur très respectable, surtout dans la musique pour chœur. Comme celle d’Arvo Pärt, la musique de Jenkins est moins austère, très accessible et souvent d’une beauté émouvante. Ces motets a cappella restent près des racines traditionnelles du choral anglais, mais sont subtilement harmonisés au goût du jour. Les titres évocateurs de plusieurs pièces se marient fort bien à l’esprit de Noël. Ces hymnes d’une grande beauté sont un émerveillement continu. Quiconque se laisse bercer par ces musiques y trouvera un baume pour l’âme. Magnifique.
Chants japonais pour enfants
Shoka
Diana Damrau, soprano. Orchestre symphonique de Montréal. Kent Nagano, direction. Analekta. 2014. AN2 9130.
Ces chants japonais ont beau parler de cerisiers en fleurs au printemps, de rivières coulant des montagnes, de la lune sous les étoiles, ces charmantes mélodies pour enfants et le ton lumineux qui s’en dégage font penser à Noël ! La présence du beau Chœur des enfants de Montréal y est pour quelque chose. La voix étonnement sobre de Damrau et les fines orchestrations du compositeur français Jean-Pascal Beintus font de ce disque charmant une agréable surprise.
Voir la critique de Joseph So de ce disque ici.
Jazz Suites nos 1 et 2
Dimitri Chostakovitch (1906-1975)
Orchestre National d’Ukraine. Theodore Kuchar, direction. Brillant Classics. 2006. 8480.
Il n’y a pratiquement rien de jazzé dans ces suites, mis à part leurs instrumentations qui demandent un orchestre de « variété ». En principe, cette musique festive n’évoque pas Noël. Mais après la messe de minuit, la fête commence ! Et quoi de mieux que les traditionnels polkas, valses et fox-trot pour célébrer le solstice d’hiver. Chostakovitch a trouvé, dans ces musiques divertissantes, une force exutoire à ses nombreux tourments sous un régime de terreur. La Valse no 2 est la plus connue. Irrésistible dans son élan et son inspiration, cette pièce à elle seule emporte au loin tous nos problèmes de l’année ! Prise de son extraordinaire.
Les Valses
Johann Strauss (1825-1899)
Wiener Philharmoniker. Willi Boskovsky, direction. London/Decca. 1994. 2 cd. 443473-2.
Le fameux Concert du Nouvel An au Musikverein de Vienne est une tradition bien ancrée depuis des décennies. Le chef Willi Boskovsky est celui qui l’a le plus souvent dirigé entre 1955 et 1979. Au programme, des valses de Strauss bien sûr ! Pour célébrer la fin d’une année et en commencer une autre, cette anthologie est la meilleure depuis plus d’un demi-siècle ! Vivacité des rythmes, pulsations mordantes, ces valses n’ont rien perdu de leur sève juvénile. Irrésistible.
Mélomane averti et collectionneur, René-François Auclair partage ses coups de cœur musicaux sur son blogue, Le Parnasse musical, où l’on retrouve plus de 200 critiques de disques. Il vous invite à le visiter pour y entendre des extraits de chacune des œuvres proposées. www.leparnassemusical.com English Version... |