Jazz au rayon du disque : Les hommages Par Marc Chénard
/ 1 novembre 2014
English Version...
Version Flash ici.
Aki Takase et Alexander von Schlippenbach – So Long, Eric!
Intakt CD 239
www.intaktrecords.ch
Le 29 juin 1964, Eric Dolphy rendait l’âme dans la grande métropole allemande, autrefois divisée par son Mur de la honte. Les 20 et 21 juin 2014, douze musiciens se rassemblèrent dans cette capitale maintenant réunifiée pour livrer un concert en hommage au défunt. Pianistes tous deux, Alexander von Schlippenbach et sa conjointe Aki Takase se sont divisé la tâche d’arranger neuf pièces du disparu. Tout chaud, le disque vient d’être lancé le 30 octobre durant le festival de jazz de Berlin, cinquantenaire lui aussi. Dans la distribution, signalons deux musiciens qui ont joué avec Dolphy : le batteur Han Bennink et le vibraphoniste Karl Berger. Quiconque connaît l’œuvre reconnaîtra les pièces, les arrangements étant fort respectueux du genre musical (thèmes angulaires appuyés d’une rythmique typique de bop moderne). Après écoute, on aurait souhaité toutefois un peu plus d’initiative des directeurs pour actualiser cette musique maintenant historique, l’exception étant le dernier numéro, Out to Lunch, le fait saillant de ces 67 minutes de haut vol.
Ideal Bread – beating the teens (The music of Steve Lacy)
Cuneiform Rcords 386/387
www.cuneiformrecords.com
Ce quartet collectif à deux saxos, basse et batterie se consacre à l’œuvre du saxo soprano Steve Lacy, mort il y a dix ans. Ce troisième album reprend un chapitre précis dans la discographie lacyenne, celui des années 1970. En 30 plages étalées sur deux disques de plus d’une heure chacun, cet ensemble de jeunes jazzmen américains contemporains s’approprie réellement la musique du dédicataire, quitte à s’éloigner considérablement des versions originales. Pour eux donc, cette musique est moins une fin en soi qu’un tremplin vers des explorations musicales plus personnelles, certaines passablement abstraites, d’autres plus près d’un langage jazzistique traditionnel. Bien que cette production ne soit pas la meilleure des introductions à la musique de Steve Lacy – on recommande aux intéressés de retourner aux albums sur étiquette Saravah – elle mérite le détour, surtout pour les oreilles averties en la matière.
The Bad Plus – The Rite of Spring
Sony Masterworks 02045-2
www.masterworks.com
S’étant fait connaître pour ses reprises de tubes rock et pop, le trio The Bad Plus en a surpris plus d’un en repiquant le chef-d’œuvre de Stravinksi. On aurait pu s’attendre de ces messieurs à une version assez éclatée, mais celle-ci ne s’en s’écarte pas trop, leur lecture étant un brin plus courte que les 40 minutes de l’original. L’année précédente, l’ensemble montréalais Quartetski en faisait autant, mais cet ensemble fit preuve de plus d’audace ou d’initiative. (On invite les auditeurs aguerris à les comparer.) S’il y audace dans le présent album, c’est bien celui d’adapter une œuvre d’orchestre pour une formation jazz on ne peut plus classique : le trio piano, basse et batterie. English Version... | |