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La 16e édition de la remise des prix Opus du Conseil québécois de la musique a particulièrement souligné l’excellence du tout jeune Festival d’opéra de Québec. Si, dès sa première année, le festival avait déjà reçu un prix en 2012, cette fois, c’est par trois récompenses qu’a été confirmée la pertinence de l’événement : l’opéra The Tempest, du compositeur anglais Thomas Adès (libretto de Meredith Oakes d’après Shakespeare) a été sacré « Concert de l’année – Québec » et « Événement musical de l’année », tandis que Grégoire Legendre, qui tient la barre du festival et celle de l’Opéra de Québec, était nommé « Directeur artistique de l’année ».
Le concert « Louise Bessette : 30 ans de carrière » (il s’agissait en fait de trois courts concerts donnés le même jour par la pianiste !), présenté par la SMCQ et la Chapelle historique du Bon-Pasteur, remporte quant à lui les prix qui récompensent le « Concert de l’année – Montréal » et le « Concert de l’année – Musiques moderne, contemporaine ». Autre doublé : celui de la Fondation Arte Musica, qui rafle l’Opus du «Concert de l’année – Musiques médiévale, de la Renaissance, baroque, classique» pour le concert inaugural de la salle Bourgie (où, par ailleurs, avait lieu la remise des prix) et celui du «Diffuseur spécialisé de l’année ». Presque un doublé aussi pour la société de concerts Réseaux, alors que France Jobin reçoit l’Opus du « Concert de l’année – Musiques actuelle, électroacoustique » pour son concert donné dans le cadre du festival AKOUSMA 8, et que Robert Normandeau, président et cofondateur de Réseaux, reçoit celui du « Disque de l’année – Musiques actuelle, électroacoustique » pour Palimpsestes (publié chez empreintes DIGITALes).
À l’extérieur de Québec et de Montréal, c’est l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières qui remporte le prix du « Concert de l’année – régions » avec un programme dans lequel Marc-André Hamelin interprétait le Concerto pour piano, opus 39, de Ferruccio Busoni, tandis que la Corporation culturelle de Shawinigan est sacrée « Diffuseur pluridisciplinaire de l’année ».
Parmi les prix spéciaux, notons l’hommage rendu au compositeur François Morel. Le résumé de sa carrière était vraiment impressionnant et il était temps que l’on salue ce grand défenseur de la modernité chez nous, l’un des trois, avec Serge Garant et Gilles Tremblay, par qui le scandale arriva ce soir de mai 1954 où il jouèrent leurs musiques, mais aussi celles de Boulez, Messiaen et Webern ! On ne peut que regretter que le compositeur ait été retenu chez lui par des ennuis de santé. Heureusement, il y a toujours des compositeurs qui ruent dans les brancards et c’est à Simon Bertrand que l’on a décerné le prix du « Compositeur de l’année » ! Actuellement en résidence à l’Orchestre symphonique de Longueuil, Bertrand a livré au moment de recevoir son prix un beau plaidoyer pour la reconnaissance du rôle des compositeurs dans notre société.
Saluons aussi Les Voix humaines, l’Orchestre Métropolitain, le Nouvel Ensemble Moderne, pour des enregistrements primés, la pianiste Lorraine Desmarais (« Interprète de l’année ») et le compositeur Tim Brady, auteur de la « Création de l’année» (Atacama: Symphonie no 3, tout juste disponible chez Atma).