Chant 2012: Gros plan sur le Concours musical international de Montréal

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Créé en 2002 pour permettre de découvrir et de soutenir de jeunes artistes, le Concours musical international de Montréal, qui en est maintenant à sa dixième année, a aidé à l’épanouissement de nombreux excellents artistes qui ont mené de grandes carrières. Dans la catégorie des voix seulement, les rangs sont plutôt bien garnis: Measha Brueggergosman, Angela Meade, Marianne Fiset, Julie Boulianne, Yannick-Muriel Noah, Joseph Kaiser, Phillip Addis et Burak Bilgili, pour n’en nommer que quelques-uns. Le CMIM a été salué pour l’excellence de son organisation ainsi que pour sa bourse généreuse de plus de 150 000$, y compris son Programme de développement de carrière évalué à 20 000$. C’est sans compter la présence dans le jury de directeurs d’opéras, d’agents d’artistes, de chanteurs et de pédagogues éminents et de personnes qui peuvent ouvrir des portes aux aspirants chanteurs. Parmi les membres du jury de cette année, dirigé par le président du CMIM André Bourbeau, mentionnons Sir Thomas Allen, Edith Bers, Jean-Pierre Brossmann, Dominique Meyer, Renata Scotto et Dmitry Vdovin ainsi que les Canadiens Joseph Rouleau, Kwamé Ryan et Edith Wiens.

Je me suis entretenu avec la soprano Edith Wiens pour connaître son point de vue sur le concours. Après une carrière bien remplie, Mme Wiens enseigne maintenant la voix à la Juilliard School et agit à titre de directrice artistique à l’Internationale Meistersinger Akademie, programme estival conçu pour favoriser la formation et la carrière de jeunes chanteurs exceptionnels.

Quel est votre point de vue sur le CMIM et les concours en général?
EW: Le concours montréalais s’inscrit dans les «ligues majeures» des concours et représente un endroit important pour lancer la carrière de nos jeunes artistes. J’adore les concours: les chanteurs doivent adapter une grande partie de leur répertoire en prévision d’une date précise, ce qui est un excellent élément de motivation. J’encourage mes élèves à participer à des concours, mais je leur demande d’essayer de prendre part à plusieurs concours dans un court intervalle de temps. On ne peut jamais deviner sur quoi se fondera un jury et, si on échoue à un concours, peut-être qu’on gagnera le suivant. Personne n’aime perdre, donc plus un chanteur s’essaie, meilleures sont ses chances.

Quelles qualités cherchez-vous chez un chanteur?
EW: D’abord, je cherche un chanteur qui peut m’émouvoir et qui a une présence. Ensuite, quelqu’un capable, à mon avis, de se faire accepter par l’industrie musicale. Le très jeune chanteur qui a un fort potentiel devrait être récompensé d’un prix. L’artiste accompli, prêt à voler de ses propres ailes–et c’est merveilleux–devrait également être récompensé d’un prix. L’avantage, pour l’artiste accompli, c’est que les agents et les directeurs d’opéra font partie de l’auditoire et n’attendent qu’à embaucher les chanteurs. Le prix serait donc double: un du jury et un–peut-être plus important encore–de la vie.

Quel conseil donnez-vous à un concurrent ?
EW: Mon conseil pour chaque concurrent est de se préparer au point d’oublier qu’il est à un concours. Cela devient alors un autre lieu pour communiquer des émotions et raconter une histoire. Et de ne pas oublier que de l’autre côté de la porte, tous les concurrents semblent excellents; il ne faut donc pas se comparer à quiconque. Bonne chance!

Traduction: Marie-Line Perrier Legris