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Il faut beaucoup de travail et de
dévouement pour organiser 17 concerts dans 16 villes se déroulant
en l’espace de 4 jours près du Nouvel An. Au cours des 18 dernières
années, Attila Glatz Concert Productions a réussi ce tour de force
grâce à ses concerts Hommage à Vienne qui ont connu un franc succès.
La raison de ce succès : la qualité du chant et de la danse qui accompagnent
la musique enjouée du 19e siècle (portions copieuses servies
de valses de Johann Strauss et de Von Suppé).
Dans chaque ville, Glatz se sert
du meilleur orchestre local et fait venir d’Europe le chef d’orchestre
ainsi que deux chanteurs et danseurs. Faire passer les auditions à
120 solistes et assurer leur coordination, en plus de celle de nombreux
orchestres et salles, est une entreprise énorme.
« Nous croyons au fait de présenter
de bons chanteurs, et nous n’avons jamais utilisé deux fois la même
distribution pour un même marché », s’enorgueillit Glatz, Canadien
d’origine hongroise qui, aidé de son épouse Marion, a été l’élément
moteur de ces concerts.
Tout a commencé en 1995 par un concert
donné au Centre for the Arts de Toronto, salle qui accueille 1000 personnes.
Marion et Attila, qui avaient tous deux connu les célébrations du
Nouvel An à Vienne au cours de leur jeunesse, souhaitaient transporter
cette idée à Toronto. À l’époque, Attila comptait déjà plus
de 10 années d’expérience en production de concerts – il avait
fondé le Festival of the Arts de Huntsville en 1993 et siégeait au
conseil de la North York Symphony. « Nous croyions que personne ne
viendrait le 1er de l’An et que nous aurions pris un risque
financier énorme en présentant l’événement au Roy Thomson Hall;
nous l’avons donc présenté à North York avec la North York Symphony
», dit Glatz.
Ce premier concert doit avoir touché
une corde sensible dans le public, parce qu’il s’est vendu à guichets
fermés presque immédiatement. « Ce fut un si grand succès, dit Glatz,
que Charles Cutts, président du Roy Thomson Hall, a proposé que nous
déménagions à la plus grande salle. » À sa deuxième année, non
seulement Hommage à Vienne a-t-il été présenté dans une deuxième
ville, mais il s’est installé de façon permanente au Roy Thomson
Hall, qui depuis affiche complet chaque année.
À sa troisième année, le concert
a été présenté dans cinq villes, y compris Vancouver et New York.
« C’était tellement risqué que j’ai dû emprunter à un ami le
dépôt pour la salle du Lincoln Center – et Dieu merci, il me l’a
accordé », dit Glatz. Les cinq concerts ont été présentés à guichets
fermés. « Nous avons alors pensé que nous tenions quelque chose,
qu’il s’agissait là d’une tradition », explique Glatz. Encouragé,
il a ensuite proposé l’idée de jouer dans 15 villes la quatrième
année, atteignant même à un certain moment un record de 33 villes.
En parlant avec Glatz, c’est l’amour
pour la musique, qui remonte à son enfance, qu’on ressent vivement
chez lui. C’est à quatre ans qu’il commence à jouer du piano.
« Je me suis juste assis et mis à jouer, et ensuite mes parents
m’ont amené voir un professeur », explique Glatz. Dès quatre
ans et demi, Glatz devient un genre de prodige, se produisant en concert
et étudiant le piano et la composition à l’académie Franz Liszt
à Budapest. Au cours de son adolescence, Glatz commence à s’intéresser
au jazz. Par sa musique, il a pu quitter la Hongrie. « À cause du
communisme, nous souhaitions tous partir. »
Glatz se joint à un groupe parti
jouer en Allemagne de l’Est pendant deux ans. Plus tard, il signe
un contrat pour jouer au Canada, et y immigre ensuite. Il devient par
la suite l’organiste de concert national pour la Hammond Organ Company
et fait une tournée à travers le Canada.
Glatz est sur scène quand il rencontre
Marion pour la première fois. « Je jouais du piano dans une station
de ski en Suisse et elle était là en vacances », dit-il. Née à
Berlin d’un père viennois et d’une mère polonaise, Marion a grandi
entre sa passion pour les affaires (elle obtient une maîtrise en administration
des affaires à Nuremberg) et sa passion pour les arts.
À Munich, elle travaille dans l’industrie
du disque et de l’édition pendant 19 ans. « Elle était vraiment
une grande amatrice de musique classique et a assisté à des tas
de concerts, dit Glatz. Je me suis de nouveau intéressé à la musique
classique, et j’avais l’impression de retrouver mes racines. »
En 1983, après de nombreux allers et retours entre le Canada et Munich,
Marion rejoint pour de bon Glatz à Toronto dans le but de démarrer
leur entreprise de production de concerts.
Selon Glatz, le concert du Nouvel
An a toujours été une tradition en Europe. « Le concert à Vienne
est transmis à la télévision à 1,3 milliard de personnes dans le
monde », dit-il. À l’exception du Japon, où des orchestres en visite
ont instauré cette tradition, celle-ci était inexistante à l’extérieur
de l’Europe.
Le couple a vu là une occasion,
mais a refusé de franchiser son idée. Jusqu’à présent, Glatz a
détenu le monopole en Amérique du Nord, installant Hommage à Vienne
dans tous les marchés principaux, comme Los Angeles, New York, Chicago,
Washington, Philadelphie, la Floride et San Diego. « Le concert est
donné partout au Canada, de Montréal à Vancouver; l’année dernière,
nous avons ajouté la ville de Québec, où tous les billets ont été
vendus », a-t-il confirmé.
Bien qu’ils ne reçoivent aucun
soutien financier de Vienne ou du gouvernement de l’Autriche, Glatz
a le soutien du maire de la ville, ainsi que celui du président et
du chancelier de l’Autriche. Glatz cherche maintenant à se rendre
jusqu’en Australie, en Amérique du Sud et, peut-être, en Asie. Même
si l’organisation d’Hommage à Vienne est l’entreprise d’une
année, Glatz fait également la promotion d’autres concerts.
Il y a cinq ans, Glatz s’est joint
au Roy Thomson Hall dans le cadre de Bravissimo!, gala d’opéra annuel
à Toronto inspiré du gala d’opéra du millénaire qui a eu lieu
en l’an 2000. « Quand nous l’avons déplacé au Nouvel An il y
a deux ans, il est devenu très en demande », dit Glatz. Le mois dernier,
Glatz a présenté, dans une salle Roy Thomson comble, l’oratorio
sur l’Holocauste I believe du compositeur canadien Zane Zalis;
il espère pouvoir l’apporter à d’autres villes. « Les affaires,
c’est une chose, et la musique, c’en est une autre. Dans mon cœur,
je suis encore musicien. »
Hommage à Vienne, concert présenté
du 30 décembre au 2 janvier à Vancouver, Calgary, Edmonton, Toronto,
Montréal et Québec.
www.salutetovienna.com
Traduction : Marie Line Perrier
Legris
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