Ville d’orgue, concours d’orgue Par Crystal Chan
/ 1 octobre 2011
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Le
seul concours international d'orgue dans les deux Amériques
Le Concours international
d’orgue du Canada (CIOC) est un événement triennal lancé à Montréal
en 2008. Depuis lors, il demeure le seul concours international d’orgue
à être présenté dans les deux Amériques. Cet automne marque la
deuxième édition du CIOC, qui a gagné en prestige depuis ses débuts.
«J’arrive tout
juste d’Allemagne où je participais au jury international du concours
Bach-Liszt de Weimar. Tous mes collègues du jury n’avaient que des
éloges pour le Concours international d’orgue du Canada, affirme
John Grew, directeur artistique de l’événement, professeur et organiste
reconnu sur la scène internationale. J’ai été agréablement surpris
d’entendre des commentaires très positifs de la part de concurrents
au sujet du CIOC. Ils voulaient connaître les dates et le répertoire
requis pour les épreuves de 2014!»
En octobre 2011,
16 organistes au talent prometteur vont se mesurer pour se partager
des prix totalisant 72000$, ainsi que des récitals et d’autres récompenses
d’une valeur de 60000$. Le premier prix est assorti d’une somme
de 25000$, d’une bourse de 5000$ de la Fondation Dane et Polly Bales
pour un concert à la salle Bales de l’Université du Kansas, de l’enregistrement
et de la distribution d’un CD sous étiquette Atma Classique, d’un
accord de gestion de carrière de trois ans avec l’agence Karen McFarlane
Artists et d’un plan de perfectionnement de trois ans incluant des
concerts, une campagne de marketing sur le Web et des ateliers avec
des spécialistes. En plus d’offrir des prix parmi les plus élevés
de tous les concours d’orgue dans le monde, l’événement proposera
désormais des récitals et des cours particuliers à plusieurs lauréats.
Les 41 prestations
publiques qui constituent la version 2011 du CIOC comprennent les épreuves
disputées par les concurrents et des récitals par les artistes invités
(Frédéric Champion, Susan Landale, Jon Laukvik, Régis Rousseau) ainsi
qu’une conférence, des cours de maîtres, des séances d’introduction
à l’orgue pour les néophytes et les enfants et même des tournées
d’orgues. Le gala de clôture, présenté à la basilique Notre-Dame,
est un incontournable : on y assistera, entre autres, à la remise du
prix du public.
Les orgues de Montréal,
où siège le CIOC, font l’objet d’un engouement sans précédent,
en particulier ceux que logent les deux nouvelles salles de concert:
la Maison symphonique, dans le Quartier des spectacles, et la salle
Bourgie du Musée des Beaux-Arts. Le concert inaugural de l’orgue
de la salle Bourgie, donné par le lauréat des épreuves de 2008, Frédéric
Champion, figure au programme du concours de 2011. Les deux nouveaux
instruments érigés dans ces lieux pourraient changer radicalement
la situation de l’orgue de concert dans la ville, car on ne trouvait
auparavant que de rares instruments en dehors des églises (celui de
la salle Redpath de l’Université McGill étant le plus remarquable).
«Le public va voir et entendre l’orgue à tuyaux d’une tout autre
façon, estime Noël Spinelli, président du conseil d’administration
du concours. Notre mission consiste à promouvoir la musique d’orgue,
et grâce à ces deux nouvelles salles, une occasion extraordinaire
s’offre à nous d’élargir notre auditoire à l’occasion de la
tenue du concours. Des milliers de nouveaux auditeurs vont se familiariser
avec le répertoire de l’instrument.»
«Nous vivons dans
une ville qu’on décrit souvent comme le berceau de l’orgue en Amérique
du Nord, continue M. Spinelli. Grâce à la présence de quelques éminents
facteurs d’orgues, on trouve en effet des orgues uniques à Montréal.
Il nous faut porter à la connaissance du public, ici et ailleurs, l’existence
de cette collection et lui permettre de découvrir la richesse du répertoire
de l’orgue.»
Du 5 au 16 octobre,
ciocm.org
Traduction: Hélène
Panneton
Franz Liszt et
le «son de Weimar»
par Martin
Haselböck
Franz Liszt a écrit
sa première pièce pour orgue en 1850 et sa dernière quelques semaines
avant sa mort en 1886. Ses 52 œuvres pour orgue sont associées de
différentes façons au «son de Weimar» (œuvres pour orchestre écrites
entre 1848 et 1860) et à ses activités en tant que professeur de pianistes
et d’organistes virtuoses au cours de son mandat comme Kapellmeister
de la cour de Weimar. L'impact et l'importance de son écriture sur
les styles d'orgue symphonique de la fin du 19e siècle et
du début du 20e siècle ne peuvent être surestimés: par
exemple, la forme monothématique à grande échelle de sa Fantaisie
«Ad nos» peut être considérée comme l'ancêtre directe d’œuvres
similaires par Franck et Vierne. En Allemagne, Max Reger a créé son
propre style selon les techniques pianistiques et les registrations
orchestrales initiées et inventées par Liszt.
L'écriture pour
orgue de Liszt défie une approche analytique. Le déguisement de ses
propres systèmes, la réduction au minimum de la matière thématique,
les apparitions multiples de figures tonales sous des formes similaires,
mais jamais identiques – tous ces éléments sont non seulement caractéristiques
des dernières œuvres austères et avant-gardistes, mais également
de ses compositions écrites durant ses années à Weimar et à Rome.
Cours de maître
sur Franz Liszt et Martin Haselböck en concert: 8 octobre 13h30. ciocm.org
Martin Haselböck
a dirigé la parution de la première
édition critique et complète de l’Œuvre
pour orgue de Liszt (neuf volumes et un livre
Liszt und die Orgel, Universal, 1986-1999). Il a enregistré
l’œuvre intégrale deux fois (1986, Konzerthaus, Vienne, l'ORFEO)
et (2005, orgues Ladegast de Mersebourg, Köthen, etc., NCA). Actuellement,
il exécute et enregistre dans son intégralité
les œuvres orchestrales de Liszt en utilisant des instruments originaux
(Orchester Wiener Akademie, Festival de Raiding,
The sound of Weimar, huit CD, NCA).
Haselböck fait
partie du jury du CIOC 2011. Dans un cours de maître, il parlera de
l'approche de Liszt concernant l'orgue, de ses idées sur la couleur
et la technique, des deux écoles romantiques d’interprétation de
Liszt, des relations avec son écriture orchestrale et de la structure
de nombreuses pièces choisies.
Traduction: Sylvie
Théodule English Version... |
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