Événement du mois : Cet autre Parker Par Marc Chénard
/ 1 avril 2011
Version Flash ici
Il roule sa bosse depuis plus de 40 ans
(une carrière trois fois plus longue que celle de l’Oiseau Charlie)
et demeure sans conteste l’un des saxos ténor (et soprano) les plus
originaux à se distinguer dans la filière coltranienne. Les amateurs
de musiques improvisées, dont de nombreux habitués de la Casa del
Popolo, l’ont entendu et vu à maintes reprises, son dernier passage
chez nous étant au sein du Globe Unity Orchestra en juin 2010.
Si vous l’avez manqué, la chance vous sourit, car Evan Parker viendra
de nouveau chauffer les planches de cet antre du boulevard Saint-Laurent.
En effet, le 11 de ce mois, il sera entouré de deux Torontois (Wes
Neal, basse, et Joe Sorbara, batterie) en première partie d’un programme
arrondi par un quintette d’improvisateurs de la Ville Reine, membres
du collectif AimOrchestra. Ces deux formations lanceront à cette occasion
leurs disques respectifs sur étiquette Barnyard Records (ainsi qu’un
troisième avec Parker et un ensemble de 17 musiciens de ce collectif).
Le lendemain, Parker ouvrira la soirée avec une de ses prestations
incomparables en solo, prélude à une rencontre inédite avec l’ensemble
SuperMusique. (Voir détails dans calendrier Jazz+.)
Compte tenu de sa longue carrière,
le parcours de cet improvisateur britannique libertaire est abondamment
documenté, du solo aux grands ensembles, ses deux principaux chevaux
de bataille étant son propre trio avec Barry Guy et Paul Lytton et
un second avec Paul Lovens et le pianiste Alexander von Schlippenbach,
qui en est le chef attitré depuis 1970. Dernier-né de cet ensemble,
Bauhaus Dessau (Intakt CD183 HHHHII) est à tout point de vue représentatif de
l’esthétique free jazz qu’incarnent ces trois musiciens, entendus
ici en direct dans ce centre artistique allemand historique. En un peu
plus d’une heure, divisée en deux longues plages et un rappel, le
trio est égal à lui-même en démontrant qu’il n’a rien perdu
de sa verve d’antan. À 67 ans, Evan Parker nous gratifiera une fois
de plus de sa présence et tenez-vous le pour dit : son jeu vaut la
chandelle ! |
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