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En juin 2009, l’Off Festival de Jazz de Montréal célébra sa première décennie d’existence avec une édition anniversaire toute en tambours, trompettes, cordes et vents de toutes sortes. Pourtant, son avenir semblait compromis dans les semaines suivant sa tenue quand le grand Goliath du FIJM décida sans préavis de reculer son événement d’une semaine en 2010 et de replacer Les Francofolies durant les dates habituelles du Off. Pour assurer sa survie, le comité organisateur (constitué majoritairement de musiciens) choisit, bien malgré lui, de relancer ses activités à l’automne de cette année. Parole tenue, ce festival inaugurera le quinze octobre sa onzième édition. Fidèle à sa mission de miser sur nos talents, il présentera une brochette de musiques jazzées tous azimuts; pas moins de 36 concerts en huit jours seront répartis entre huit salles, cinq d’entre eux présentés pour une première fois à l’extérieur, soit au carré Pasteur de l’UQAM, dans le pôle du Quartier latin du Quartier des spectacles.
Quant à ce repositionnement, le président du CA, le contrebassiste Christophe Papadimetriou, racontait lors d’une conversation récente que le sujet avait déjà été abordé par le passé, mais rien ne pressait l’organisation en ce sens, du moins jusqu’à cette tournure inattendue de l’an dernier. « Au début, c’était un coup dur pour nous d’avoir été mis dans cette position, affirme-t-il, mais cela peut aussi être vu comme une occasion à saisir. La réponse du milieu, dois-je dire, a été très bonne, autant chez les musiciens que dans les médias. Chose intéressante aussi, l’UQAM, la société de développement du Quartier latin et le Quartier des spectacles sont tous venus frapper à notre porte avec des offres de collaboration, et ce, sans concertation entre eux. »
Soulignons que, se joignant également à la liste de partenaires nouveaux, le Bar Upstairs offrira, outre deux concerts hors série du festival, un brunch jazz (dim. 17) avec la chanteuse Amelia O’Leary. Par ailleurs, la Maison de la culture Frontenac (ven. 22) accueillera la traditionnelle soirée de jazz et de poésie; quant à la salle du Gesù (jeu. 21), on pourra y entendre une création unissant le saxo Joel Miller et son groupe Amandla à une chorale de 17 voix féminines sous la direction d’Iwan Edwards.
Jadis foyer principal des activités du Off, le Lion d’Or n’accueillera que les concerts d’ouverture et de clôture. D’une part, on pourra y entendre (ven. 15) un spectacle inédit intitulé Il était une fois dans l’OFF; onze musiciens de chez nous se retrouveront sur scène, interprétant des compositions spécialement écrites par ses participants. D’autre part, le spectacle d’ouverture ambitieux de 2009, Tremblement de Fer de Pierre Labbé, sera entendu dans une nouvelle version pour 13 musiciens, coïncidant avec le lancement d’une version studio de ce projet éditée par Ambiances magnétiques.
Bien que l’Off soit une vitrine pour les musiciens d’ici, il n’hésite pas à inclure des artistes d’ailleurs, le plus souvent dans des projets conjoints avec les nôtres. Ainsi en est-il de la venue de la pianiste Myra Melford qui fera un long saut de San Francisco pour se produire (le 16) en trio avec le trompettiste Gordon Allen et le violoniste Josh Zubot, une rencontre pour le moins intrigante. Notons que la pianiste sera aussi présente l’avant-veille au Musée d’architecture où elle donnera une causerie et un mini-concert avec Lori Freedman. En direct de la Ville Lumière, l’ex-batteur Montréalais Karl Jannuska présentera, en première partie de la soirée de clôture (le 23), la musique d’un nouveau disque lancé à cette occasion, où il sera entouré de ses vieux amis d’ici (Christine Jensen et Joel Miller, entre autres). Résidant à Berlin, le contrebassiste Miles Perkin revient en ville pour jouer dans le trio du guitariste Steve Reagele (le 16). Pour terminer, trois formations torontoises fouleront les planches du festival, en commençant par l’excellent quintette du grand saxo baryton David Mott, le quartette du ténor John Lindhorst (tous deux le 17), puis le sextette du tromboniste Darren Sigismund (le 19).
Récipiendaire du Prix François-Marcaurelle l’an dernier, le pianiste Alexandre Grogg revient dans un trio intimiste à la Chapelle historique du Bon-Pasteur (le 20), en seconde partie d’un programme partagé avec sa consœur Marianne Trudel et son nouveau quintette incluant la voix de Karen Young. Signalons enfin l’importante participation de la Casa del Popolo et de la Sala Rossa comme nouveaux foyers du festival, sans oublier le Resto-bar Dièse Onze pour les rendez-vous de début de soirée (de 17 h à 19 h).
Programmation en ligne : www.lofffestivaldejazz.com
Billeterie : 844-2712 Info : 524-0831