Le Parc-X Trio: Desseins collectifs Par Marc Chénard
/ 1 septembre 2010
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En juillet dernier, le concours annuel de jazz du FIJM décerna son premier prix à un ensemble bien de chez nous : le Parc-X Trio. Plusieurs précédents ont permis à des pianistes de la trempe de Lorraine Desmarais, François Bourassa, Jean-François Groulx, Jon Ballantyne et John Stetch de faire leur percée à la tête de cette formation des plus classiques du jazz, le trio piano. L’ensemble récompensé cette année en est un autre.
Pourtant, ce groupe de la jeune relève montréalaise se démarque de ses éminents prédécesseurs sur un point : son identité collective. Nommé d’après le quartier de résidence de ses membres, le trio se démarque de la norme habituelle du pianiste-vedette appuyé d’une rythmique de service; bien que le pianiste Gabriel Vinuella-Pelletier agisse comme principal compositeur, il insiste toutefois sur les contributions essentielles du bassiste Alex Lefaivre et du batteur Mark Nelson dans la mise en forme du répertoire. « Nous croyons beaucoup à l’idée du working band, affirme-t-il lors d’une rencontre récente avec ses confrères, et même si nous faisons tous de la pige chacun de son bord – on veut tous gagner notre vie à faire de la musique, quoi –, c’est le trio qui compte avant tout, surtout pour Alex et moi. En début de carrière, on est appelé à tout faire : chercher les engagements, s’occuper des affaires, faire notre publicité, organiser nos enregistrements, etc. »
Sur un autre plan, l’histoire du groupe est assez typique de notre époque puisqu’elle a débuté sur les bancs d’école, plus précisément à l’Université de Montréal. En 2005, Alex et Gabriel se rencontrent dans un cours pour petits ensembles (combos), leur lien musical s’affermissant au moment où le second emménage juste au-dessus du premier. « On avait tous deux des affinités pour le trio piano, explique le bassiste, nos références étant Bill Evans, évidemment, mais Wynton Kelly aussi, ou des contemporains comme Keith Jarrett et Brad Mehldau. On a commencé par jouer des standards, comme tout le monde, pour ensuite développer petit à petit un répertoire original. »
Le trio sous sa forme actuelle se concrétise en 2008 après une période d’essais de batteurs, l’arrivée de Nelson permettant d’unifier l’équipe et de faire évoluer la musique dans un esprit collectif. « Mark a cette aptitude de saisir très rapidement une nouvelle pièce, précise le pianiste, et il pense d’une manière très orchestrale. »
La même année, le groupe obtient une bourse de la Fondation du Maire et investit dans la réalisation de son premier disque éponyme, publié à compte d’auteur au printemps 2009. Suivent alors une première invitation au concours du festival l’an dernier, leur participation cet été étant assurée par une mention d’honneur accordée à la suite de leur premier engagement.
Forts de cette reconnaissance, les musiciens profiteront des heures de studio prévues par le prix pour réaliser leur second enregistrement en fin d’année. Le trio a déjà fait une première sortie à l’étranger, soit deux concerts au Mexique à la mi-août.
« Pour notre premier disque, nous avons enregistré notre répertoire original au complet, souligne le pianiste, mais nous avons beaucoup plus de matériel à notre disposition cette fois-ci, alors on aura du choix. On compte aussi beaucoup jouer cet automne pour vraiment ouvrir nos pièces. » Profitant aussi d’un stage au centre des Arts de Banff en janvier dernier, où ils ont reçu des encouragements de la pianiste de stature internationale Myra Melford, ces musiciens gagnent en confiance et se sentent plus désireux que jamais de faire évoluer collectivement leur musique aux confins mêmes de cette formation instrumentale des plus nobles du jazz.
» Sur scène : Casa del Popolo, 4 oct., Dièse onze, 21 oct (Off Festival de Jazz)
» Sur disque : Parc-X Trio (autoproduction)
» Sur la toile : www.myspace.com/parcxtrio |
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