Jazz Par/by Marc Chénard
/ June 4, 2008
MONTRÉAL (F)ESTIVAL L’ÉQUIPE
JAZZ VOUS PROPOSE…
VALEURS SÛRES
Félix-Antoine Hamel
Sun Ra Arkestra 14 juin. Coproduction
Suoni Per Il Popolo / Off Festival, Sala Rossa, 20 h 30.
Iro Haarla 26 juin, FIJM, Monument
National, 21 h.
David Murray 26 juin, FIJM, Centre
du Gesù, 22 h 30.
Marc Chénard
Esbjorn Svensson Trio (E.S.T.) 30 juin,
FIJM,Théâtre
Jean-Duceppe. 18 h.
McCoy Tyner Trio Remember John
Coltrane + invité Ravi Coltrane ler
juillet, FIJM (Théâtre Jean-Duceppe) 21 h 30.
Concert 25e anniversaire Justin Time
Records 5 juillet, FIJM, salle Wilfrid-Pelletier, 19 h.
Paul Serralheiro
Roscoe Mitchell 22 juin, Suoni Per Il
Popolo, Salla Rosa 20 h 30.
Evan Parker, Barry Guy, Paul Lytton
26 juin, Suoni per il Popolo,
Salla Rosa, 20 h 30.
McCoy Tyner Big Band avec Christian
Scott 3 juillet, FIJM, Théâtre
Jean-Duceppe, 21 h 30.
DÉCOUVERTES ET COUPS D’AUDACE
FAH
Matana Roberts’ Mississippi Moonchile
17 juin, Suoni Per Il Popolo, Sala Rossa, 20 h.
Free Fall + Magnus Broo
/ Paal Nilssen-Love duo + Ken Vandermark solo 25 juin, Suoni Per
Il Popolo, Sala Rossa, 20 h 30.
Ciné-jazz (classiques et raretés
du muet + improvisation) 26 juin au 6 juillet, FIJM, Cinémathèque
québécoise, 17 h.
(Direction musicale : Jean Derome et François Bourassa)
MC
Nicolas Caloia and the Ratchet Orchestra
avec soliste invité Jean Derome 24 juin, Suoni Per Il Popolo, Sala
Rossa, 20 h 30.
Ensemble Isaiah Ceccarelli 19
juin, Off Festival de Jazz, Jazz Club Dièse Onze, 22 h.
Duo Baars-Henneman
27 juin, FIJM, Studio Hydro-Québec (Monument National), 21 h.
PS
Dee Dee Bridgewater Red Earth : A Malian
Journey 26 juin, FIJM, Théâtre Maisonneuve, 18 h.
Hommage à Leo Ferré
: Roberto Cipell, Gianmaria Testa, Paolo Fresu, Attilo Zanchi et Phillipe
Garcia 29 juin, FIJM, Théâtre Maisonneuve, 21 h 30.
Renaud-Garcia Fons Trio 2 juillet,
FIJM, Gesù-centre de créativité, 22 h 30.
ARTISTES D’ICI
FAH
DAME/Ambiances magnétiques improvise
18 juin, Off Festival, Lion d’Or, 21 h 30.
Michel Donato 50 ans de contrebasse
5 juillet, FIJM, Gesù – centre de créativité, 18 h.
Jean Vanasse
/ Miroslav Vitous 5 juillet, FIJM, Gesù – centre de créativité,
22 h 30.
MC
Chet Doxas Trio + String Quartet (The
Wall / Le Mur) 18 juin, Off Festival de Jazz. Au Lion d’Or, 20 h.
Marianne Trudel Septuor
21 juin. Off Festival de Jazz, Au Lion d’Or, 20 h.
Félix Stüssi 5 3 juillet, FIJM,
Scène General Motors, 18 h.
PS
Gordon Allen 15 juin, Off Festival
de Jazz, Salla Rosa, 22 h.
Christine Jensen et Ingrid Jensen
Nordic Connect 27 juin, FIJM, Gesù - centre de Créativité, 18
h.
Jan Jarczyk Quintet
29 juin. FIJM, Upstairs, 20 h 30.
Jean Derome
: partout présent
Marc Chénard
En décembre dernier,
Jean Derome créa en concert une commande pour 12 musiciens passée
par les Productions Traquen’art à l’occasion de son 25e anniversaire.
Ce morceau, intitulé Traquenards, a d’ailleurs fait l’objet
d’un enregistrement radiophonique par la CBC. Cinq mois plus tard,
cet opus est présenté en soirée d’ouverture de la 25e édition
du FIMAV à Victoriaville en tandem avec une nouvelle création du saxophoniste,
Plate-forme, dédiée à son tour à cet événement. Deux belles
primeurs, il va sans dire, mais ce ne sont que deux des nombreux projets
mijotés ces derniers temps par le toujours affable musicien.
Bien que ce ne
soit pas son genre, Derome pourra quand même se vanter un peu du fait
de participer aux trois festivals montréalais tenus durant le mois.
En effet, il aura l’occasion de troquer tous ses chapeaux, incluant
ceux de compositeur, d’improvisateur, d’interprète et de soliste
invité.
Dès le trois (qui
fait le mois, nous dit-on), il assistera à la performance d’une pièce,
coécrite avec sa compagne Joane Hétu, pour l’excellent Quatuor à
cordes Bozzini. L’œuvre en question, Mensonge et identité,
a été créée en avril dernier lors d’un festival tenu à Cologne,
mais sa première nord-américaine est inscrite dans le programme du
festival Suoni Per Il Popolo. Derome explique que cette pièce est le
résultat d’un travail conjoint avec le quatuor, entamé au début
de 2007 et réparti entre des séances d’improvisation dirigée et
de développement de matériaux avec le groupe. « Il s’agit d’un
triptyque, qui commence d’une manière très structurée et écrite,
mais se défait peu à peu. En cours de route, les musiciens se déplacent
entre plusieurs lutrins (jusqu’à 16), ils ont le choix de jouer des
choses écrites ou de suivre certaines consignes pour improviser, même
de lire des textes dans différentes langues. » Inusitée, cette proposition
musicale posa un défi aux créateurs et aux interprètes. À ce titre,
la violoncelliste Isabelle Bozzini concède qu’ils éprouvèrent un
certain trac à la veille de sa création, qui a néanmoins été très
bien reçue par les quelque 200 personnes ayant rempli la Kleiner Sendersaal
de la WDR (radio rhénane).
Derome, pour sa
part, sera l’un des trois coanimateurs (avec Hétu et Lori Freedman)
d’une soirée toute impro du collectif Ambiances Magnétiques, présentée
le 18 juin au Lion d’Or dans le cadre du Off Festival. Comme accompagnateur,
il partagera la scène avec Normand Guilbeault dans une nouvelle mouture
de son hommage à Louis Riel. À la fin mai, ces deux compères viennent
de boucler deux soirées d’enregistrement au Upstairs, cette fois-ci
dans le sextette du bassiste consacré à la musique de son maître
à penser, l’incontournable Charles Mingus.
Et si ce n’était
pas assez, Derome sera présent au FIJM aussi, improvisant seul ou en
duo devant des films muets à la Cinémathèque québécoise (voir calendrier
Jazz +). Proposé par Robert Daudelin, l’ancien directeur de cette
institution, cette initiative, orchestrée en tandem avec André Ménard,
donnera l’occasion aux cinéphiles-mélomanes de voir (ou revoir)
certains classiques de réalisateurs-comédiens tels Keaton, Vertov
et Von Sternberg, mais des pièces plus obscures aussi. (Voir recommandations
de festivals dans cette section pour informations.)
Avec ce train d’activités
presque infernal, Jean Derome méritera pleinement ses vacances de canot-camping
cet été !
Ténors de notre temps Félix-Antoine
Hamel
(1) David Murray : Lucky Four
Enja 9186
MMMMPP
(2) Agusti Fernandez / Evan Parker
/ Barry Guy / Paul Lytton : Topos
Maya MCD0701
MMMMPP
(http://www.mayarecordings.com)
Pour les saxophonistes
modernes, du moins pour les héritiers de Coleman, d’Ayler et de Coltrane
de la dernière époque, ce n’est pas chose donnée que de trouver
une voie originale. Pourtant, Evan Parker et David Murray ont su développer
assez vite un jeu immédiatement reconnaissable, quitte à en influencer
d’autres à leur tour. Deux parutions récentes nous les font entendre
dans un contexte typiquement coltranien, le quatuor avec piano, mais
avec des résultats combien différents les uns des l’autres !
S’installant à New
York au milieu des années 1970, David Murray sera d’abord identifié
comme un disciple d’Albert Ayler, influence dont il se détachera
progressivement, sans toutefois mettre au ban ses excursions en dehors
des tonalités et des tempos, même dans les contextes les plus traditionnels.
Parue originalement en 1988 sous étiquette Tutu, cette réédition
sur Enja nous permet de réentendre le grand ténor aux côtés du pianiste
Dave Burrell, du bassiste Wilber Morris et du batteur Victor Lewis –
informations qu’on a peine à déchiffrer en raison de l’impression
quasi microscopique des notes de pochette. Ce disque est moins connu
que ses albums DIW de l’époque, comme Deep River ou Tenors,
que l’on peut d’ailleurs lui préférer. Pourtant, la version de
l’irrésistible Chazz de Morris, hommage à Charles Mingus,
ainsi qu’une interprétation échevelée d’Abel’s Blissed Out
Blues de Burrell doivent figurer dans la collection de tout amateur
de Murray. Cette réédition pêche néanmoins par un certain manque
d’originalité – la pièce Strollin’ est une idée mille
fois rabâchée – et, chose curieuse ici, le saxophoniste ne signe
aucun des morceaux au programme. Cela dit, les inconditionnels y trouveront
leur compte, mais cet opus, avouons-le, ne figure pas parmi les essentiels
de la discographie pléthorique du saxophoniste. (En concert, le 26
juin, 22 h 30, FIJM)
(2) Représentant
illustre de la musique improvisée européenne, Evan Parker a réalisé
ses premiers enregistrements l’année même de la mort de Coltrane,
une influence indéniable sur le britannique. Pourtant, nul ne saurait
le confondre avec la horde des clones coltraniens, tant son style angulaire
est immédiatement reconnaissable, sans oublier le torrent de notes
ininterrompues assuré par le souffle continu et ses incursions dans
le registre suraigu. Depuis près de 25 ans, l’ensemble le plus célèbre
de Parker est son trio avec deux autres improvisateurs de haut calibre,
Barry Guy (contrebasse) et Paul Lytton (batterie). Dans ce récent enregistrement
(effectué en 2006), le trio se retrouva à Barcelone en compagnie du
pianiste catalan Augusti Fernandez. Après une brève ouverture (Coalescence),
le quartette construit patiemment sur près de dix minutes un Open
Systems, qui vient à exploser avant une conclusion haletante sur
une envolée de soprano typiquement parkérienne (Evan bien sûr, pas
Charlie). Le saxo passe alors au ténor dans les plages suivantes (Air
/ Luft et Moon Over BCN, deux improvisations très dépouillées,
comme This One Is For Kowald, hommage au regretté contrebassiste
allemand). Outre les pièces collectives, on retrouve quelques interludes
en sous-groupes, soit In Praise of Shadows, un trio sans le saxo,
puis Still Listening et Smart Set, où le pianiste dialogue
à tour de rôle avec le percussionniste et le bassiste, et, enfin,
Inner Silence où le ténor, appuyé d’un accompagnement discret
de piano et de cymbales, se fait presque tendre. Cette conclusion appropriée
boucle bien ce disque inhabituellement sobre pour Parker. (En concert :
26 juin (sans le pianiste), Suoni Per Il Popolo, 21 h.)
Les
grandes formations en rappel :
d’hier, d’aujourd’hui et de demain
Chris McGregor’s Brotherhood of
Breath : Eclipse at Dawn
Cuneiform Records Rune 262
MMMMPP
Orchestre désormais
légendaire, le Brotherhood of Breath brilla de tous ses feux au début
des années 1970. Placé sous la férule du pianiste sud-africain blanc
Chris McGregor, cet ensemble, constitué de compatriotes du chef (tous
exilés de l’ancien régime honni de ce pays) rallia également plusieurs
pointures de la musique européenne free de l’époque. Onze musiciens
étaient de la partie d’un concert très enlevé donné au festival
de jazz de Berlin en novembre 1971. Ce document, inédit jusqu’à
ce jour, donne une assez bonne image de la belle folie collective (du
groupe, bien sûr, mais aussi d’une époque où tout semblait permis).
Ainsi, des thèmes à saveur folklorique de ce lointain pays servent
de tremplin à des impros assez tonifiantes, autant collectives qu’individuelles.
L’auditeur moins avisé en la matière gagne aussi à lire les excellentes
notes de présentation qui campent bien le groupe dans son contexte
historique et son répertoire. Une musique qui ne fait pas dans la dentelle,
mais qui n’est en rien démodée. MC
Altsys Orchestra: Watercolours
SITCHCD 5008
HHHHII
A necessary ingredient
for the success of big band charts is the balanced integration of arrangement
and soloist. With the pen of Bill Mahar and the talents of the Altsys
Orchestra, this is as good as guaranteed. This album offers the added
value of guest Donny McCaslin’s tenor and soprano saxophones, although
his presence is almost a gilding of the lily as the orchestra is already
home to a number of significant stylists such as its leaders—Jennifer
Bell on alto, soprano and flute, and her trumpeter husband Bill Mahar—as
well as tenor man Frank Lozano and trombonist Dave Grott. McCaslin,
for his part, couldn’t ask for a better team than this first-rate
Montreal ensemble to background his big sound and flowing ideas. The
arrangements are eclectic, stylistically speaking. The traditional sound
of “Body and Soul” serves as a good opening vehicle for McCaslin’s
mellifluous tenor, but happily evolves toward more contemporary shadings
such as “Le Conte des Petites Croix” and the title cut, both of
which make use of the wide range of colours that this 13-member group
is capable of. Watercolours, it must be noted, comes 11 years
after this band’s debut side (“Uncorked”); this new effort was
long overdue, and one only hopes to hear more from this band soon. PS
Cor Fuhler : Corkestra
Data 044
MMMMPP
Musicalement, les Pays-Bas
ne manquent pas d’énergumènes : après les inénarrables Misha Mengelberg,
Han Bennink et Willem Breuker, voici Cor Fuhler ! Il y a du Sun Ra chez
ce pianiste-organiste-claviériste, amoureux des sonorités inédites
– il n’y a qu’à écouter son solo de clavinet sur Green Peppers
pour se rendre compte de la parenté. Son Corkestra est une formation
inusitée de neuf musiciens, mettant en vedette quelques noms de la
scène néérlandaise (les saxophonistes Ab Baars et Tobias Delius,
le contrebassiste Wilbert de Joode, le batteur Michael Vatcher – qui
joue aussi de la scie et du dulcimer !), auxquels s’ajoutent flûtiste,
guitariste, un second batteur et une joueuse de cymbalum. Leur seul
disque à ce jour est une collection de onze courtes pièces, passant
de motifs répétitifs, quasi mécaniques (Zand I & II)
à des explorations sonores (Lollipops / Woestijntrol), d’une
fanfare désarticulée (Zout I) à un thème orientalisant (Rockpool).
En un mot : un cocktail hautement original, voire idéal pour tout mélomane
curieux. (En concert : 30 juin à 21 h, FIJM.) FAH
Upstairs Jazz Bar
on the Move
Paul Serralheiro
A city’s jazz scene
is nothing without at least one club that features the music on a nightly
basis, a place that enjoys both a healthy audience turnout and a respectful
rapport between artists and management. The history of jazz in Montreal
has had its share of jazz dens, including the Black Bottom, Rockhead’s
Paradise, the Esquire Show Bar, the Rising Sun and, for the past 13
years, Upstairs Jazz Bar and Grill. Inspired by famed New York City
night spots like the Village Vanguard, present owner and operator Joel
Giberovitch set up shop on MacKay Street with a commitment to the music.
In a recent interview
at his venue, he stated: “If we present the music properly, and with
due respect, people will come and listen.” While his commitment has
been there from the start, Giberovitch is ever more emphatic in his
resolve: “Throughout the years it becomes more important to me to
promote this music. There’s no other music like jazz. It conveys so
many different moods, and that is the most interesting thing about it.”
In order to continue
to honour his commitment, he has recently struck an agreement to bring
his club to a new location now being developed by the Festival International
de Jazz de Montreal (FIJM). He believes that this move from the western
edge of downtown to the heart of the Quartier des spectacles—in the
Maison du Festival de Jazz, right across the street from the now defunct
Spectrum—will only help the Upstairs team do its job better. “We’ve
wanted a bigger club for awhile now, and with this opportunity at hand
we’re taking what’s good about Upstairs and the jazz festival and
making it all even more wonderful.” The new club will seat 80-100
patrons (up from the current 55-60) and the building will also house
a 350-seat concert venue for jazz, blues and world music. Giberovitch
and his crew will be running the new location as of May 2009, in time
for the 30th anniversary of the FIJM.
His chef, Juan
Barros, is a native Chilean who digs the music as well. He considers
the move a “win-win situation” and shares Giberovitch’s enthusiasm.
Indeed, this will enable him to work in a bigger and better-staffed
kitchen, important factors for accommodating the much larger clientele.
Equally upbeat is the club’s manager Roxane Baluch. “I’m really
excited,” she said, “it can only be positive for us all!”
Reaching the agreement
with the festival was “effortless,” according to Giberovitch, who
repeatedly affirms that he and FIJM honchos André Ménard, Alain Simard
and Denyse McCann share a similar vision and passion for the music.
Their ties firmed up in 2007 when Upstairs scheduled a slate of events
that were granted series status in the festival’s official program.
Such will be the case again this year, when international headliners
like Sheila Jordan and David Amram will make appearances in the club’s
intimate space, and likewise for such local stalwarts as Ranee Lee,
Jan Jarczyk and more. (see Jazz+ listings for the complete slate of
shows).
As they look around
at the stone foundations that make up the walls of the club and the
gallery of musicians adorning the central beam, artists such as Sonny
Greenwich, Ingrid Jensen and Ed Bickert, Joel and his chef muse about
the spirit of the place and how they will miss it, but conclude that
what makes the Upstairs spirit special is the people. “I’m really
proud to be a Montrealer and to run a club that showcases our city’s
talent. And Upstairs is a club people know. We want to keep developing
this club so it can reach an international standing, and we’ll be
able to do that better at our new location, while still maintain its
intimacy. But beyond that, we want to move into some uncharted territory
as well, yet be surrounded by people with whom we can share our vision.”
Guitar Grooves (I)
Paul Serralheiro
What instrument can be
said to be more popular than the guitar? In jazz, however, it is sometimes
a suspicious choice of axe; in fact, guitarists often claim vocalists
and horn players as models, wary of the chord-heavy, pattern-trap that
the guitar can foster. Yet the instrument remains popular for a number
of good reasons, including its potential to sound just as great as any
other instrument when stroked by the right hands.
One such example
is a recent dual CD-DVD package from bassist Renaud-Garcia Fons and
his working trio. (Arcoluz Enja/Justin Time JENJ 3325-2
HHHHHI).
While the Frenchman is clearly the leader here, it is flamenco guitarist
Kiko Ruiz who is of particular interest to guitar aficionados. On this
recording he splendidly displays the instrument in all of its roles,
be they melodic, harmonic and percussive. Not to be overlooked is the
leader’s five-string bass, which enables him to play haunting high-range
melodies that are clearly at the core of the group’s imprimatur. Deeply
rooted in the gypsy tradition, the music is at times quite familiar—with
its Phrygian cadences and trademark long metric percussive patterns—then
hypnotically in the moment, as in the meditative pieces “40 Dias”
and “Gitanet,” even the heated rhythmic exchanges of “Entre Continentes.”
This live concert (recorded three years ago in Germany) is available
in both audio and visual formats (the latter with added bonus pre-concert
footage). Either way, it is possible to enjoy the tight-knit rapport
between the bassist, the guitarist of Andalusian decent and Uruguayan-born
percussionist Negrito Trasante. This is a most striking display of the
state of gypsy jazz, taken to the next level. (In concert, July 2, 10:30
PM, FIJM)
In marked contrast
to the preceding release, the listener is welcomed into a whole other
world in this latest offering by guitarist Jacob Young (Sideways
ECM 19971727080 HHHHII). Born and raised in Norway, the plectrist eventually
studied in New York before returning home and issuing a couple of releases,
this one being his second on ECM. As would be expected, this side is
crafted in that label’s mould, with values placed on atmospherics
and a blending of sounds. Whether on electric or acoustic, Young has
a subtle, un-aggressive tone, a fact that should be of no surprise given
his studies with Jim Hall and John Abercrombie. Although the latter
is a less obvious connection, shades of him can be heard in some of
the twists and turns from one of this record’s compositions and its
solo on “Maybe We Can.” For its part, “Gazing at Stars” is a
kind of showcase in miniature of Young’s acoustic guitar tone, heard
here in an overdubbed duet with himself; while this may go against one
of the rules of jazz (the live, spontaneous imperative), it still resonates
soulfully. Also of importance are the sidemen in this quintet recording,
for they help to get across the soft and warm aesthetic; trumpeter Mathias
Eick, for one, offers a velvety and breathy horn; reedist Vidar Johansen
also has some good moments on tenor saxophone and bass clarinet, as
in his glosses on the spiritual subtext of “Out of Sight”; double
bassist Mats Eilertsen chips in with some nice arco passages
in the preceding piece and subtle pizzicato elsewhere; lastly,
drummer Jon Christensen plays flawlessly in his usual understated and
tasteful manner.
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