Jazz Par/by Marc Chénard
/ April 13, 2008
Grandes ambitions…
Marc Chénard
(1) Chick Corea & Gary Burton :
The New Crystal Silence
Concord Records CCD 306-30
HHHHII
(2) François Richard Nouvel Orchestra
Effendi FND081
HHHHII
Coincé entre ses souches populaires
et un désir constant de s’en démarquer, le jazz, en éternel adolescent,
a toujours été tenaillé par une crise identitaire. Certes, il a évolué
et s’est même cristallisé en styles immédiatement reconnaissables,
mais cela ne l’empêcha pas d’étendre ses horizons, au point d’abolir
ses propres frontières à la lumière du déluge contemporain des musiques
du monde. De tous les croisements de style, la rencontre jazz et musique
classique demeure la plus vieille, ses premières manifestations remontant
aux années 1920, lorsqu’un Paul Whiteman introduisit le terme de
« jazz symphonique », question d’ennoblir cette jeune muse bleue
aux mœurs légères. Par après, il y eut l’aventure mal aboutie
du Third Stream des années 1950 et de nombreuses tentatives entreprises
sur le Vieux Continent pour en arriver à une symbiose à tout le moins
satisfaisante. Pour l’essentiel, le rapport entre les succès et les
échecs dans ce genre d’exercice est largement déficitaire, ce qui
n’empêche pas pourtant des jazzmen de tous genres de faire preuve
d’ambition en tentant le rapprochement entre leur idiome et celui
de ladite « musique sérieuse ».
(1) Compagnons de route
depuis 35 ans, Chick Corea et Gary Burton forment l’un des tandems
les plus célèbres de toute l’histoire du jazz. Inaugurant leur aventure
commune en 1972 avec Crystal Silence, disque emblématique de
l’étiquette ECM qui inaugura un jazz plus intimiste à contre-courant
de toute la frénésie tonitruante du free jazz et de la fusion électrifiée,
ces deux messieurs n’ont pas manqué de se retrouver au fil des ans,
à cinq reprises nous dit-on dans les notes de ce double coffret récemment
mis en marché. L’an dernier, ils ont effectué une grande tournée
internationale de concerts, l’un d’eux donné en Australie avec
le concours de l’orchestre symphonique de Sydney. Proposition risquée
il va sans dire, mais dont les musiciens en tirent fort bien au bout
du compte. Corea, le signataire des cinq pièces du premier compact,
s’en est remis (fort heureusement) à un arrangeur professionnel rompu
en la matière (Tim Garland) pour les partitions orchestrales, lui permettant
alors de se concentrer sur son jeu d’exécutant avec le vibraphoniste.
Fort de sa longue expérience, ce tandem joue avec exubérance dans
ce concert ainsi que dans ses autres prestations (sans orchestre) contenues
dans le deuxième disque. À l’instar des jazzmen intelligents, Corea
et Burton s’abstiennent de refaire l’œuvre d’une autre époque,
mais bien de renouer leur collaboration dans l’esprit du temps présent.
Et à ce chapitre, ils ont réussi leur pari.
(2)
Tenté à son tour par l’univers classique, du moins dans son créneau
de musique de chambre, le flûtiste Montréalais François Richard a
greffé une section de six cordes à son quartette jazz en plus du corniste
Jocelyn Veilleux et du saxo (ténor et soprano) Yannick Rieu. De plus,
le leader signe presque toutes les compositions et arrangements d’un
copieux enregistrement de 13 plages frôlant les 75 minutes. L’univers
des cordes en est un riche en textures, surtout lorsqu’elles sont
cantonnées (comme ici) à un rôle d’accompagnement, mais il y a
un autre aspect qui, lui, manque: le relief. Ainsi, on se trouve devant
une musique très contenue au niveau des dynamiques, les tempos variant
du moyen au lent, l’écriture essentiellement tonale et mélodiquement
agréable, les solos divisés en grande partie entre le saxo, le flûtiste
et le pianiste Geoff Lapp. Seuls les deux derniers morceaux, Ecarlate
avec des interactions improvisées plus ouvertes, et la trop brève
finale Vitres de son, genre d’étude de timbres pour cordes,
offrent d’autres pistes d’écoute. Pour l’effort, quatre étoiles;
pour les résultats, une demi-étoile en moins.
… et modestes aspirations
Aura of the Trumpet
Paul Serralheiro
The trumpet is usually considered
a brash, strident instrument. Audiences tense when a player pulls out
the raucous horn, as if bracing for the screaming to come. This stereotype
is seriously dispelled by the three discs under review here. “Intimate”
is the best adjective to describe the mood set by European trumpeters
Enrico Rava, Markus Stockhausen and Paulo Fresu, the first two working
in duos, the latter in a trio format. With Rava and Fresu one is not
surprised, for these Italians are Chet Baker disciples and spiritual
sons of Miles Davis, two past masters of the poetic line and understated
trumpet whisper. As for Stockhausen, the son of the late iconoclastic
German composer, his equally restrained playing will be a welcome surprise
to many. To wit, he and Fresu play the flugelhorn on their discs, an
instrument with a much rounder sound and softer edge than the trumpet.
On The Third Man (ECM 2020
B0010513-02 HHHHHI), Rava ventures to the altissimo
register while still maintaining surprising shades of nuance, all without
a mute. On this outing, he is joined by the very subtle Stephano Bollani
on piano, who contributes many finely-turned phrases and harmonic cadences
that billow below the lilting horn. There are many allusions to standards
as well, such as in “Felipe,” which echoes “Tangerine,” and
the elegiac “Estate,” which recalls “Yesterdays.” Tunes segue
one into the other with a seamless quality that gives this set the feel
of a suite, and the “Third Man” of the title—Graham Greene allusion
notwithstanding—could very well refer to the role silence plays in
this chiaroscuro disc.
On Mare Nostrum (ACT 9466-2 HHHHHI),
Rava’s younger compatriot Paolo Fresu shares lyrical duties with the
noteworthy Frenchman Richard Galliano on accordion and bandoneon and
Sweden’s Jan Lundgren on piano. On this essentially tuneful album,
there are no fancy harmonizations or elaborate arrangements. The melodies
are what carry the day here, with understated contrapuntal accompaniment
in uncluttered originals and a couple of covers, like Ravel’s “Ma
Mère L’Oye”, Charles Trenet’s “Que reste-t-il de nous amours?”
and a lesser known Jobim tune (“Eu Não Existo Sem Voce”). Also
worth noting is a marked preference for the waltz meter, which further
lightens the already very supple time feel over which Fresu’s delicate
tone wafts so gently in what has to be a truly understated lesson of
finesse.
In Streams
(Enja ENJ-9511 2 HHHHHI) Stockhausen does turn up the heat on occasion,
as in “Toni’s Zirkus” and “Obsession,” but he too is as understated
overall as Rava and Fresu. In listening to the first few notes of the
disc, the brassman’s playing is so suavely articulated that you’d
easily mistake it for a flute. The minimalist, stark accompaniment of
Ferenc Snétberger’s acoustic, nylon string guitar also helps in sustaining
the serenity of the ten pieces he develops with the German trumpeter,
the bulk of which have a definite chamber music feel. The harmonies
are modern, with extended voicings, as are the rhythms, such as the
oddly shaped vamp of the aforementioned “Obsession” and the dreamy
arpeggios of “Xenos”—though none of this really alters the basic
calm and introspective effect of this side. Taken together, these three
discs will redefine for many listeners the nature of the trumpet and
what it is capable of in the hands of sensitive artists. n
Samuel Blais: Where to Go
Effendi FND080
HHHHII
On his debut release, Blais, a young
Montreal alto sax player residing in New York, sounds fresh and a tad
cocky, with chops and ideas that reflect the imprint of Chris Potter,
a leader in his own right who is now setting a standard for younger
sax players, if not supplanting such perennial role models like Sonny
Rollins, Cannonball Adderly, Phil Woods and, dare we say, John Coltrane.
This is postmodern jazz based on a redefined concept of swing: juxtaposing
odd and even meters, the players concoct melodic material that is based
on intervallic thinking, rather than reformulations of idiomatic phases.
Through all nine original pieces, including one each by the pianist
and the drummer, Blais’ sound is controlled, with a strong core and
a fine edge in all registers. On this studio session, he’s sensitively
backed by three other young, well-trained musicians working in today’s
evolving mainstream: pianist Paul Shrofel, one of the architects of
vocalist Sophie Milman’s sound; bassist Morgan Moore, who has gigged
with guitarist Greg Clayton and pianist Marianne Trudel; and drummer
Robbie Kuster, who is part of a band called In Vitro and has recorded,
among others, with reedman Philippe Lauzier and bassist Miles Perkin.
While Blais plays primarily in a calculated, controlled manner on most
of the nine pieces, “Mr. Pig Pen” shows that he can also cut loose
and blow. Elsewhere, the angularity of “The Untold” sounds like
something Chris Potter himself would compose and in “If I knew,”
the quartet shares some satisfying quiet moments that highlight Blais’s
appealing tone. All this adds up to a first recording showing obvious
promise, but this, of course, also raises the obvious question of…
what next ? PS
The Matt Savage Trio : Hot Ticket (Live
in Boston)
Savage Records
HHHIII
Le jazz, comme tout autre genre musical,
a connu sa part de jeunes prodiges. Propulsés tout d’un coup devant
le feux de la rampe, ces talents précoces semblent avoir tous les atouts
de musiciens matures, et ce, avant la venue de l’âge adulte. Mais
l’histoire nous a montré à une plus d’une reprise que leurs habiletés
naturelles transcendent rarement l’étape des leçons bien apprises,
les condamnant presque d’office aux oubliettes. Qui d’ailleurs se
souvient des saxophonistes Eric Kloss ou Christopher Holliday, voire
du pianiste Sergio Salvatore ?.. Oserions-nous ajouter à cette liste
le nom de Matt Savage ? Encore à la fleur de l’adolescence, ce jeune
talent compte déjà trois disques à son actif, dont la présente captation
d’un concert à Boston. Certes, il pianote avec aplomb à tous les
tempos, d’un swing bop rapide aux vamps latins, aux ballades lentes,
ces dernières manquant toutefois de profondeur expressive. En une heure
et quelques poussières, le jeunot présente 11 de ses compositions
« originales » (petit ‘o’, bien sûr) et le standard de jazz
Seven Steps to Heaven (qu’il attribue à tort à Miles Davis dans
son introduction verbale, son réel auteur étant plutôt Victor Feldman).
Signalons du reste que l’un de ses numéros latins (Curaçao)
s’avère être, à peu de choses près, un plagiat du Night in
Tunisia du vénérable M. Gillespie, compositeur également de
Woody & You, qui sous-tend un autre thème du disque, Quittin’
Time. Accompagné d’un bassiste et d’un batteur de service (qui
n’interviennent qu’occasionnellement comme solistes et sans distinction
aucune), le pianiste ose que très rarement des échappées, voire des
surprises. On veut bien qu’il soit jeune et qu’il en a à apprendre
: qu’on lui donne la chance de gagner de l’expérience auprès de
musiciens plus établis ! Il serait dommage que ce talent disparaisse
à son tour, mais l’histoire, je le crains, ne plaide pas en sa faveur.
MC
Konitz X 2
(1) Lee Konitz-Ohad Talmor Big Band
: Portology
OmniTone 15217
HHHHII
(2) François Théberge Group with
Lee Konitz : Soliloque
Effendi FND079
HHHHII
Lee Konitz n’est pas un musicien que
l’on associe immédiatement avec les grandes formations. Pourtant,
il faut se rappeler que ce saxophoniste alto réalisa, en 1947, ses
premiers enregistrements au sein du big band de Claude Thornhill, qu’il
fut sideman de Stan Kenton et de Gil Evans, sans oublier sa participation
au légendaire nonette de Miles Davis à l’époque de Birth of
the Cool, ou à cet autre nonette qu’il dirige à l’occasion
depuis les années 1970. Toutefois, bien qu’il soit un auteur accompli
de lignes mélodiques originales, Konitz, de son propre aveu, n’est
pas particulièrement doué pour les compositions à grand déploiement.
C’est ainsi que, sur ces deux parutions récentes, de plus jeunes
musiciens tentent de donner une dimension orchestrale à la pensée
musicale du grand altiste.
(1) Sur Portology,
l’arrangeur Ohad Talmor (dont c’est le quatrième disque avec le
saxophoniste) fait appel aux sonorités d’un big band moderne, l’excellent
Orquestra Jazz de Matosinhos, du Portugal, pour interpréter onze compositions
de Konitz. Ce dernier prend la part du lion des solos, dialoguant avec
un orchestre qui semble souvent compléter sa pensée. Mis à part le
classique Sound Lee qui ouvre le compact, le répertoire est
composé de pièces récentes du saxophoniste, écrites en tandem avec
Talmor, comme le medley Ornetty/September 11th/Ornetty (Part 2)
(en hommage à Ornette Coleman, bien sûr) et la Rhythm Suite,
en cinq brefs mouvements. Par son utilisation de toutes les ressources
du big band, Talmor crée ici un interlocuteur orchestral parfait pour
Konitz.
(2) Retrouvailles avec l’ensemble
de François Théberge, un saxophoniste québécois installé en France
depuis plus de 20 ans, Soliloque est donc la suite de Music
of Konitz, paru en 2002, également chez Effendi. Théberge fait
ici appel à un groupe à géométrie variable variant de six à neuf
musiciens, dans lequel Konitz est bel et bien l’invité d’honneur,
bien que d’autres solistes soient aussi mis en évidence, dont Stéphane
Belmondo à la trompette et Michel Côté, qui, pour sa part, livre
un surprenant solo de clarinette contrebasse sur Blues # 7. Dans
le sillage de Birth of the Cool, la formation orchestrale comprend
certains instruments inhabituels, notamment le saxophone en ut de Théberge,
le soprano de Konitz (sur A Ballad et Olive Me), le tuba
de Bastien Still, les voix humaines de Claudia Solal sur la ballade
susdite, un dénommé Meta sur Soliloque et tous sur Caves.
À titre comparatif, on recommande
d’écouter côte à côte les versions de la composition June 05
qui figure sur chacun de ces disques : sur Portology, la ligne
mélodique typiquement konitzienne prend des allures de concerto pour
le saxophoniste, alors que sur Soliloque, elle devient une pièce
de chambre. Soliste inventif en toutes circonstances (malgré une sonorité
qui, par moments, semble comme aigrie par l’âge), Konitz sait tirer
profit de ces deux contextes. Bilan : deux remarquables célébrations
d’un musicien qui suit sa voie unique et inimitable depuis plus de
60 (!) ans. Félix Antoine Hamel
Nouvelles torontoises
Marc Chénard
Reconnue ailleurs au pays
comme château fort du jazz mainstream et classique, la Ville Reine
abrite également une scène plus expérimentale. En effet, depuis plus
de 30 ans, les musiques créatives ont eu pignon sur rue à la Music
Gallery, organisme reconnu surtout pour sa promotion de la musique contemporaine;
par ailleurs, la création du CCMC, un collectif de libre improvisation
constitué d’artistes visuels et sonores gravitant autour du célèbre
Michael Snow, a longtemps été le porte-étendard de ces musiques d’avant-garde
néo ou post-free jazz. Plus récemment, une nouvelle génération effectue
sa percée et semble plus prête que jamais à prendre le relais en
assumant les responsabilités d’autoproduction de spectacles dans
de nouveaux lieux ainsi que de la diffusion de sa musique sur disque.
À ce titre, l’étiquette Barnyard Records vient de lancer trois nouveaux
titres qui témoignent d’un éclectisme comparable à celui qui anime
notre propre musique actuelle montréalaise.
Sur le disque Piano Music
(BRO 303, HHHII), on retrouve un duo assez singulier puisqu’il
est constitué du saxophoniste alto Evan Shaw et du batteur (et instigateur
du label) Jean Martin. Ce titre, on le devinera, relève d’un trait
d’humour évident de la part de ces musiciens qui ont collaboré à
part égales dans la conception (composition et interprétation) des
dix compositions. En quelque 55 minutes, les deux complices s’offrent
une jolie partie de plaisir, tout en mettant les auditeurs dans le coup
par des tournures rythmiques et mélodiques imaginatives. Par endroits,
on y entend des échantillonnages (de voix, de sons de sources pas toujours
claires), mais jamais trop pour nous distraire des développements musicaux
en temps réel.
Little Man on the Boat (BR
004, HHHIII)
nous offre une musique qui est le fruit d’un travail de montage en
studio plus élaboré. Également présent sur cette séance, Jean Martin
se sert également d’une trompette et de boucles préenregistrées,
cette fois-ci avec le concours du polyinstrumentiste Colin Fisher (saxo
ténor, guitare basse, mélodica, banjo et voix). Moins jazzé que l’offrande
précédente, cet enregistrement est davantage coloré par des influences
folk et pop, le tout traversé par des veines bruitistes. Essentiellement
ludique, ce genre d’exploration saura plaire à ceux et à celles
qui aiment l’éclectisme, sans toutefois tomber dans la pure abstraction
sonore.
Plumb
(BR305, HHHIII), pour sa part, s’adresse justement aux amateurs
d’une musique improvisée pure et dure, donc sans référence stylistique
aucune. Bien que Montrélaise d’adoption, la clarinettiste Lori Freedman
était de passage dans sa ville natale à pareille date l’an dernier,
profitant de l’occasion pour se mesurer au tromboniste Scott Thompson
dans une série de jeux improvisés (dix au total, étalés sur une
durée de 44 minutes). Sartre, en son temps, fit la célèbre comparison
entre le jazz et les bananes : tous deux devaient se consommer sur place.
Cette observation nous paraît d’autant plus juste dans le contexte
d’une musique comme celle-ci qui mise sur la gratuité du geste plutôt
que sur le besoin d’établir des desseins conceptuels précis.
Jeri Brown
in Concert
Fanen Chiahemen
For classically trained
vocalists, singing in more popular idioms is never an easy thing. Though
the gap between the two may be too daunting for some, jazz vocalist
and teacher Jeri Brown believes that a classically trained vocalist
can be primed to learn the sensibilities of all vocal styles. She herself
is a perfect example. Montrealers may think of her as a jazz singer,
but she is known internationally for her ability to master almost all
musical genres. Jazz, she says, is the “language of wailing,
weeping and moaning, and a singer has to be familiar with its rhythms
and time feel.” Pop, on the other hand, “is more about weeping and
whimpering, but good pop still requires a singer who can do that well.”
As an Associate Professor of music
at Concordia University, Brown teaches vocalists to value their voice,
regardless of their career goals. “I have to get them to find a routine
that they can count on to make sure they haven’t damaged their voice
in a performance,” she explains. One of Brown’s goals is to build
confidence in her singers, because “a vocalist with confidence can
do so many things.”
Perhaps it is Brown’s own wellspring
of confidence that allows her to have such a strong presence on stage,
whether singing in front of a small combo or a full blown big band.
Singing with a trio or a quartet is “intimate, like being in a living
room and having a conversation with your closest relatives,” Brown
explains. “With a large ensemble you just have to be so much more
aware of your voice and be in command of it at all times.”
The singer will have the opportunity
to show her range in an upcoming performance on April 14, as guest soloist
at Vanier College’s Big Band Benefit Concert. This annual event is
primarily a fundraiser for the college, where she has enjoyed teaching
master classes for several years. “And I’m very happy to be a part
of it, too”, she states. Unlike classical music, where programs are
determined months in advance, the repertoire will be finalized nearing
the rehearsals, but she lets us on to a couple of numbers figuring in
the band’s book, evergreens like “God Bless the Child,” “Too
Close for Comfort” and “Since I Fell for You.”
Brown will likely be preparing
herself for this performance in her usual way, which is to visualise
the event weeks in advance. As in her teaching, she does not miss a
detail. “I visualise the entire setting, the stage, the way I make
my entrance, what I’m wearing, but it’s also important for me to
have a picture in my head of what the musicians are doing and what pitches
and tones are being played. So when time comes for the rehearsal or
sound check, I am completely absorbed in the event.” |
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