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La Scena Musicale - Vol. 13, No. 5 février 2008

Janine Lachance intronisée au Panthéon canadien de l’art lyrique

Par Michel Beaulac / 12 février 2008


Mme Janine Lachance a été intronisée au Panthéon canadien de l’art lyrique lors du 12e Gala de l’Opéra de Montréal tenu le dimanche
2 décembre 2007 à la Place des Arts. Ce gala est l’occasion de rendre hommage à des personnalités marquantes du milieu canadien de l’opéra. Cette année, cet honneur revient à la pianiste-accompagnatrice, soprano et pédagogue Janine Lachance. Mme Lachance est née à Québec, le 22 février 1932. Nous reproduisons ci-dessous sa biographie publiée dans le programme du gala.

Sous l’égide de Wilfrid Pelletier, Janine Lachance remporte en 1945 le 1er Prix de l’Orchestre symphonique de Québec et reçoit cinq ans plus tard le Premier prix de piano et d’harmonie du Conservatoire de la capitale. En 1952, elle remporte le Prix d’Europe, ce qui lui permet un séjour à Paris où elle ira parfaire ses études pianistiques auprès d’Yvonne et Monique de la Bruchollerie; elle y étudiera également le chant avec l’éminent chanteur et pédagogue Charles Panzera. Elle ira parfaire ses études en chant à Milan avec Mario Basiola. De retour au Canada, elle accompagne toutes les classes d’instruments d’orchestre, de la contrebasse au piccolo, au Conservatoire de musique de Québec, de 1955 à 1958. Elle entre par la suite au Conservatoire de musique du Québec à Montréal où elle occupe le poste de répétitrice de la classe d’opéra français du réputé ténor québécois Raoul Jobin. Elle accompagnera alors de jeunes artistes prometteurs tels Colette Boky, Claude Corbeil, Pierre Duval, Huguette Tourangeau, Bruno Laplante et France Dion. Avec le maestro Marzollo, chef assistant d’Arturo Toscanini, elle accompagnera toutes les classes de chant italien et travaillera le répertoire allemand avec Otto Werner Müller. Elle sera pendant six ans pianiste attitrée des classes et des concerts de Léopold Simoneau et de Pierrette Alarie. Elle fera de même auprès de M. et Mme Antonio Narducci.

Janine Lachance a eu le plaisir de travailler avec de nombreux chefs d’orchestres de réputation internationale dont Charles Dutoit et Zubin Mehta qui écrivait : « Nombreux sont les chanteurs et musiciens qui sont redevables à Janine Lachance. Je me compte parmi ceux à qui elle a dispensé si patiemment ses conseils judicieux. » Le très célèbre Dalton Baldwin écrivait d’un enregistrement de mélodies interprétées par Janine Lachance où elle s’accompagne elle-même au piano :
« Tout, de Granados à Wagner, tout est totalement compris et chanté avec style, phrasé et émotion. » Dans les années 1970, elle est également pianiste lors des classes spéciales de Pierre Bernac et Hans Hotter à Montréal. Parmi ses enregistrements, Janine Lachance compte des collaborations avec Colette Boky, Claude Corbeil, l’Ensemble Cantabile, Léopold Simoneau et Paul Trépanier. Avec Bruno Laplante, elle complète six enregistrements de mélodies françaises, dont les trois premiers remportent le Grand Prix du Disque de l’Académie Charles-Cros en France. Elle effectuera une tournée européenne avec Bruno Laplante au cours de laquelle ils brilleront au Festival d’Aix-en-Provence et au Festival du Marais à Paris. Raoul Jobin, alors représentant du Québec à Paris, parrainera une autre tournée de Janine Lachance, cette fois avec Gabrielle Lavigne. Le duo sera applaudi entre autres à Bordeaux, Cognac et enfin à Paris, salle Gaveau.

Comme professeure de chant, elle a formé trois premiers prix aux Conservatoires de musique de Montréal et de Québec, soit Odette Beaupré, Sonia Racine et Charles Prévost. Après 32 années de travail assidu comme pianiste-accompagnatrice et professeure de chant, Janine Lachance quitte en 1989 le Conservatoire de musique du Québec à Montréal. Elle était décorée de l’Ordre du Canada le 20 février 2004. Janine Lachance enseigne toujours le chant à Montréal. n


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