La série Naxos / Jazz Icons : deuxième cuvée Par/by Marc Chénard, Charles Collard, Félix-Antoine Hamel, Paul Serralheiro
/ December 17, 2007
L’année dernière à pareille
date, la section jazz de ce magazine mettait à la une la série
Jazz Icons, soit neuf DVD regroupant des émissions télé-européennes
inédites mettant en vedette plusieurs légendes du jazz américain
(Armstrong, Fitzgerald, Gillespie, Monk et autres). En septembre dernier,
la maison de production responsable de cette anthologie, Reelin’ in
The Years, a lancé sept nouveaux titres, sans compter un huitième
offert en prime à l’achat du coffret complet.
Pour cette nouvelle cuvée, on
s’est permis de repiquer quelques documents de jadis ou d’autres
qui sont en ce moment disponibles (sur d’autres supports) soit en
magasin ou sur YouTube. Mais cette entreprise est d’autant plus louable
que des ententes spéciales ont été conclues entre les producteurs
de la série et les détenteurs des droits d’émission et de succession
des artistes concernés. Notons du reste les excellents transferts numériques
et les textes de présentation étoffés. Compte tenu des succès inespérés
remportés par la première édition, comme le raconte le producteur
Eric Peck dans ses notes, on peut déjà parier que le millésime
2007 sera aussi bien accueilli par le public que par les critiques.
L’équipe jazz de La Scena Musicale vous offre donc ses comptes
rendus d’écoute et de visionnement.
Duke Ellington : Live In
’58
Jazz Icons/Naxos 2.119001
HHHHII
Deux ans après son triomphe à Newport,
Duke Ellington effectua, en 1958, sa première tournée européenne
en huit ans. Armé d’une nouvelle confiance en son orchestre qui avait
trouvé son second souffle, le maestro est en bonne forme dans cette
captation de la télévision hollandaise qui nous permet de savourer
la quasi-intégralité (80 minutes) d’un concert typique de l’époque.
En plus de certains numéros de rigueur, comme la version de Sophisticated
Lady jouée par Harry Carney, les pièces mettant en vedette Johnny
Hodges (All Of Me et Things Ain’t What They Used To Be)
et Kinda Dukish, un solo de piano en prélude à Rockin’
In Rhythm, on retrouve quelques surprises. D’abord, pas de
Take The ‘A’ Train en ouverture, mais un pot-pourri de trois
compositions anciennes (Black And Tan Fantasy, Creole Love
Call et The Mooche), puis, plus tard, You Better
Know It (tiré de l’obscure suite A Drum Is A Woman), chanté
ici par Ozzie Bailey, l’un des chanteurs les plus agréables à être
passé dans les rangs ellingtoniens. Signalons enfin quelques nouvelles
compositions de cette époque, par exemple Mr. Gentle And Mr. Cool,
mettant en vedette l’irrésistible tandem de Shorty Baker (trompette)
et de Ray Nance (violon). Après le traditionnel medley des grands succès
du Duke, l’orchestre clôt son programme avec une autre version pétillante
de Diminuendo In Blue/Crescendo In Blue, avec un solo de Paul
Gonsalves bien sûr, moins intense que celui de Newport, mais tout de
même inspiré. FAH
Sarah Vaughan : Live in
‘58 & ‘64
Naxos Jazz Icons 2.119004
HHHIII
Les historiens du jazz aiment compartimenter
les périodes. Dans le cas des grandes chanteuses, cette démarche ne
va pas de soi. Née en 1924, Sarah Vaughan était la plus jeune des
grandes dames du jazz vocal, ses illustres contemporaines étant
Ella Fitzgerald et Billie Holiday. Alors que ces dernières ont fait
leur marque avec des musiciens Swing, la Divine Sarah, ou Sassy pour
d’autres, côtoya surtout les musiciens bop à ses débuts. Trois
concerts sont rassemblés sur ce DVD, deux en Hollande, un en Suède,
le plus ancien datant de 1958, les autres de 1964. Même si ce DVD fait
plus d’une heure, on reste sur sa faim en raison des plans assez statiques
et d’un certain malaise que la chanteuse semble avoir sur scène.
Malgré tout, son charme ingénu est au rendez-vous, comme aussi cette
voix chaleureuse au registre exceptionnellement étendu, puis cette
sensualité à fleur de peau qui empreint le fameux Misty, dont
elle nous offre ici la première version chantée. On appréciera du
reste The More I See You, mais la salle suédoise sera conquise
par la magie du swing de son Honeysuckle Rose, accompagnée par
un trio de premier ordre. Un témoignage d’époque, il va sans dire,
mais une grande époque tout de même. CC
Dexter Gordon : Live in
’63 & ’64
Jazz Icons Naxos 2.119002
HHHHHI
After only a few minutes of listening
to this set of three TV broadcasts showcasing tenorman Gordon, I could
not help but to marvel at his embouchure, flow of ideas and incredible
stamina. Chorus after chorus, this master-saxman delivers perfectly-contoured
and rhythmically solid phrases. Seven tunes and 70 minutes later, I
was left with a strong sense of this artist’s impressive spirit and
technical skill. Gordon was in top form during the 60s – a period
during which he lived in Copenhagen and jammed with first-rate European
and American musicians. Never once on this recording does he seem at
a loss for ideas; in fact, even while riffing on a single tone one has
a clear sense of his mastery. Here we find Gordon backed by two different
piano trios in both club and concert settings. My personal favourite
is the first session, shot in a Dutch nightclub. The reamaining concerts
(in Switzerland and Belgium) show more of a calculated passion – the
work of a player impressing with sheer virtuosity. For the Swiss date,
his bandmates are fellow Americans Kenny Drew and Art Taylor, with Frenchman
Gilbert Rovère on bass, while Daniel Humair, Guy Pedersen and George
Gruntz are seen in the remainder. All involved stoke Gordon’s fire
and give him plenty of room for some burning solos. PS
Wes Montgomery : Live in
’65
Jazz Icons Naxos 2.119003
HHHHHI
What a pleasure to see Wes Montgomery
live! And how often have we had this chance ? This DVD lets us to enjoy
the feeling over and over again. Included here are three well-remastered
1965 European television appearances. The Dutch and British concerts
pair him with top-notch European sidemen, the Belgian appearance with
an American rhythm section. From start to finish, these recordings give
us a clear, close-up view of how relaxed and swinging Wes could really
be, while demonstrating his brilliant technique. In fact, the best thing
about this DVD is to see how intelligent a musician he was. In his tunes
with the Dutch musicians (including a youthful Han Bennink), we see
how much thinking goes into every moment of his playing and how solid
his grasp of jazz harmony is. This item is a must for every serious
guitarist, let alone an irresistible treat for all jazz fans. An added
bonus here are Pat Metheny’s thorough liner notes that offer an informed
insider’s view on the subject. The only negative here is the stiffness
of the British segment: not only is Montgomery elevated on a pedestal,
but one can sense his discomfort in the face of some rather intrusive
camera work. PS
Dave Brubeck: Live in 64 & 66
Naxos Jazz Icons 2.119005
HHHHHI
Ce titre réunit deux prestations télévisuelles
du célébrissime quartette, la première sans public dans un studio
belge en 1964, la seconde, deux ans plus tard, en concert en Allemagne.
Les images sobres sur fond noir de la première captation saisissent
l’attention par des détails révélateurs. Ici, les traits essentiels
du style pianistique un peu heurté de Brubeck, qui contrastent nettement
avec la sonorité élégiaque et la transparence lyrique du saxophoniste
Desmond, se fondent dans une sublime alchimie sonore. Le concert berlinois
comporte les mêmes morceaux, à quelques différences près, mais nul
ne peut douter qu’il s’agit d’un ensemble au zénith de sa popularité
et de sa forme qui charme à coup sûr son public, par exemple dans
St. Louis Blues ou Take The
“A” Train. On succombe à la délicatesse impressionniste du
pianiste dans une version mémorable de Koto Song, composé sur
un mode pentatonique japonais, et qui nous offre du Brubeck à son meilleur.
Par ailleurs, on ne se lasse jamais d’entendre leur tube Take Five,
qui suscite des applaudissements dès les premières notes. Ne passons
pas sous silence le tandem rythmique un peu oublié aujourd’hui de
Joe Morello (batterie) et de Eugene Wright (contrebasse), dont le soutien
indéfectible relève ces performances. Pure nostalgie il va sans dire,
mais ce document mérite un maximum d’étoiles, moins une pour la
prise sonore moins satisfaisante. CC
Charles Mingus : Live in
‘64
Naxos Jazz Icons 2.119006
HHHHHI
There are few bands in jazz history more
legendary than the famous 1964 sextet of Charles Mingus. Although short-lived,
videorecordings have surfaced of almost every concert from its three-week
European tour in April of that year (plus two live dates in the States).
In close to two hours, this DVD collection shows us the likes of Dannie
Richmond, Jaki Byard, Clifford Jordan, Eric Dolphy, Johnny Coles (sidelined
mid-tour after being rushed offstage in Paris due to a perforated ulcer)
and the genial bass-master himself, first in a Belgian TV studio (sans
Coles), then at a concert in Oslo (previously released in video format
on Shannachie) and then at a TV shooting the next day in Stockholm (with
no audience in the hall). Some might find the repeated performances
of So Long Eric and Meditations on Integration redundant,
and the false starts a bit awkward, but the current that flows through
this group is something to behold – Dolphy’s unaccompanied bass
clarinet romp on Take the A Train is worth the price of admission
alone. Somewhat chilling is the moment when Mingus jocularly admonishes
Dolphy for staying in Europe after the tour’s end, asking him how
long he would stay before returning home. Sadly, the reedman died in
Berlin a mere two months later. If you like your music visceral, this
will surely hit you in your gut. MC
John Coltrane : Live In
’60, ’61 & ’65
Jazz Icons/Naxos 2.119007
HHHHII
En mars 1960, John Coltrane était sur
le point de quitter le groupe de Miles Davis pour voler de ses propres
ailes. C’est avec la section rythmique de ce dernier (Wynton Kelly,
Paul Chambers, Jimmy Cobb) qu’il interprète deux pièces tirées
du répertoire davisien (On Green Dolphin Street
et Walkin’), suivies d’un pot-pourri de ballades et d’un
blues de Monk auquel se joignent Stan Getz et… Oscar Peterson ! En
décembre 1961, Coltrane avait trouvé un contexte plus personnel –
son quartette avec McCoy Tyner, Elvin Jones et Reggie Workman, ce dernier
remplacé l’année suivante par Jimmy Garrison – et un partenaire
également visionnaire, Eric Dolphy, celui-ci brillant autant que le
leader dans Impressions. Dernier des trois films inclus sur ce
DVD, la prestation en Belgique au festival de Comblain-La-Tour en 1965
nous montre le quartette à son apogée. Ce concert démarre avec une
pièce rarement jouée en concert, Vigil; propulsé au début
par la seule batterie d’Elvin Jones – qui fume littéralement, le
concert en plein air se déroulant durant une soirée fraîche et pluvieuse
–, Coltrane se laisse aller, comme possédé. Ce tryptique de plus
de 90 minutes offre donc un document essentiel sur ce grand du jazz
moderne, capté sur le vif à des moments critiques de son développement.
FAH
Bonus Disc Series 2
Naxos Jazz Icons (Titre non numéroté)
Disponible seulement à l’achat du
coffret complet, ce DVD de 35 minutes regroupe six pièces provenant
d’émissions autres que celles primées dans le reste de la collection.
Filmé du balcon d’une salle à Stockholm durant sa tournée de 1962,
John Coltrane joue la ballade I Want to Talk About You avec aplomb,
mais n’atteint pas encore les sommets d’interprétation de sa version
gravée au Birdland l’année suivante. En 1964, Dexter Gordon swingue
à souhait sur I Want More – apparemment le seul extrait qui
survit d’un concert au Festival de Molde en Norvège – et son solo
volubile est du même calibre que ceux offerts dans le volume de cette
série qui lui est consacré. Suit alors un court morceau de sieur Brubeck
et son quartette (Unisphere), extrait d’une émission de la
télé finlandaise de 1964 (avec une étrange onde en zigzag qui balaie
l’image). Trois standards chantés par Sarah Vaughan complètent ce
disque, enregistrés en Suède en 1967 avec un trio piloté par le pianiste
Bob James (entre sa période avant-garde et son virage vers la soupe
commerciale). Compte tenu de la diversité musicale de ce disque, on
se passera ici d’attribuer une note; à vous donc, acheteurs du coffret,
d’en tirer votre parti. MC
Traquen’Art pour Jean Derome
et les Dangereux Zhoms
par Félix-A. Hamel
On ne compte plus les concerts produits
par l’organisme montréalais Traquen’Art au fil des années, aussi
bien du côté des musiques du monde – par sa maison de production
parallèle Crosscurrent Musics – que du jazz contemporain et de la
musique actuelle. Impliqué dans l’aventure depuis les tout premiers
débuts – il a participé à la tournée de Steve Lacy avec l’Ensemble
de Musique Improvisée de Montréal en 1982 – Jean Derome présentera
à la Sala Rossa le 13 décembre prochain une pièce pour 11 musiciens,
nouvelle composition commandée par le fondateur de Traquen’Art, Patrick
Darby, pour marquer ses 25 ans d’activités. Utilisant son ensemble-phare
les Dangereux Zhoms (Tom Walsh, trombone, Guillaume Dostaler, piano,
Pierre Cartier, basse, et Pierre Tanguay, batterie), Derome (au sax
alto et à la flûte) y greffera six musiciens invités, soit sa compagne
Joane Hétu (voix), Nadia Francavilla (violon), Lori Freedman (clarinettes),
Bernard Falaise (guitare), Gordon Allen (trompette) et, dans certaines
pièces, Martin Tétrault (tables tournantes). La première partie du
concert sera constituée de quelques pièces plus anciennes (Seven
Dances for Fifteen et Cinq pensées pour le caoutchouc dur)
puis, en deuxième partie, une toute nouvelle composition, que Derome
décrit comme « moderne, urbaine et mordante et qui se veut à la fois
un portrait de Traquen’Art et un genre de mise au point sur la conjoncture
et l’évolution de la musique actuelle montréalaise ».
CES MOTS DITS DU JAZZ
Charles Collard
Rahsaan Roland Kirk
par Guy Cosson
Éditions du Layeur, 375 p.
ISBN 2-915118-33-7
Cette biographie de Roland Kirk constitue
à coup sûr l’ouvrage le plus complet publié en français sur ce
véritable phénomène musical des années 1960-70, une folle époque
tramée en filigrane dans ces pages. Parmi d’autres détails, on apprend
que Kirk est né en 1935 et non l’année suivante comme on le croyait
jusque-là. Issu d’une famille modeste, il perd la vue à deux ans.
Faut-il chercher là l’origine de sa passion précoce pour la musique
?... Il dira : « Le son est pour moi ce que la vue est pour vous ».
Autodidacte, il surmontera en dix ans autant d’obstacles dressés
sur son chemin pour devenir musicien professionnel. Au saxophone ténor,
son instrument principal, il ajoute le manzello – une variante du
saxo soprano – et le stritch, genre de saxophone alto au pavillon
déplié. Son arsenal s’élargit avec la flûte traversière et il
invente le style « chanté », où il double la note jouée par un
son vocal correspondant. Cette obsession d’ajouter des instruments
ne le quittera jamais. Dès 1956, il commence à jouer de deux ou de
trois saxophones en même temps, suscitant autant d’enthousiasme que
de dénigrement. Stan Getz et Gerry Mulligan en restent bouche bée
en l’entendant pour une première fois dans une jam session. C’est
en 1961 qu’il enregistre deux albums majeurs, dont l’excellent
We Free Kings (sur Mercury), prélude à son engagement par Charles
Mingus pour deux de ses albums.
La « première vie » de Kirk,
qui s’arrête à la fin des années 1960, est jalonnée d’expériences
formatrices. En 1969, l’esprit pop et underground envahissent le jazz;
Kirk fonde alors son collectif, la « Vibration Society », et adopte
le nom de Rahsaan. Il devient l’un des leaders les plus excentriques
du jazz, parfois même controversé, et prête son appui à des actions
contestataires. En novembre 1975, peu de temps après la signature d’un
contrat lucratif chez Warner Brothers, il est victime d’un accident
cérébro-vasculaire qui paralysera tout le côté droit de son corps;
dès lors, il ne jouera plus que d’une seule main. Son temps est compté,
mais une inlassable énergie le maintient actif. Deux ans plus tard,
il meurt d’une insuffisance rénale en se rendant à l’aéroport
pour donner un concert à Chicago. Il avait quarante-deux ans.
Publié l’an dernier, l’ouvrage
comprend un repiquage en CD d’une prestation inédite d’une vingtaine
de minutes enregistrée à Boston en 1966, celle-ci entrecoupée d’une
entrevue faite pour une télé locale. Dans ses propos, il fait part
de son désintérêt pour un certain Free Jazz, mais affiche son admiration
pour des saxophonistes plus classiques, notamment Don Byas.
L’auteur, qui a rédigé une
biographie de Captain Beefheart – cet autre excentrique de la pop
américaine –, a mené un travail de recherche minutieux sur Kirk.
L’ouvrage comprend des photos et une section discographique assez
exhaustive. Pourtant, il faut s’armer de patience pour passer au travers
de ce livre. Cosson a choisi de suivre son héros quasiment au jour
le jour en comparant ses enregistrements sur disque (un volumineux corpus
de 600 morceaux) avec des bandes inédites captées en direct, afin,
sans doute, de mieux cerner la relation étroite entre le créateur
et son œuvre. Cosson brosse un portrait éminemment sympathique de
Kirk et le juge de la même étoffe que les grands. Telle est la principale
vertu de ce livre extraordinairement documenté qui fera davantage le
bonheur des inconditionnels que des néophytes, qui pourraient vite
se lasser de cette masse d’information.
N.B. : Ce livre pourrait être difficile
à trouver, mais les intéressés sont invités à communiquer directement
avec l’auteur à :
deschoses@wanadoo.fr pour obtenir les
coordonnées de l’éditeur.
Jean Derome * L’homme musique
Texte de Dyane Raymond. Photographies
de Richard-Max Tremblay
Éditions Varia, Collection « Portraits
d’artistes » 2007. 52 p. + discographie choisie
ISBN 978-2-89606-041-2
« C’est le rôle de l’artiste
de recréer la présence
inexplicable de la vie. » J. Derome (p. 32)
Décidemment, Jean Derome termine la
présente année en beauté. Après un premier DVD de concert paru l’été
dernier, 8 soirées avec son trio jazz au bar Upstairs le mois passé,
une création dans les prochains jours (voir article à la page précédente),
voici un premier livre consacré à ce musicien-compositeur et véritable
ambassadeur de la scène musicale de chez nous. L’auteure, qui rédige
en ce moment une thèse doctorale sur la création artistique à l’Université
du Québec, nous fait cadeau d’un texte aéré (et aérien) à la
mesure d’un personnage dont les qualités d’humilité, de générosité
et de respect imprègnent chacun des mots de ce témoignage. Sans aucune
prétention didactique, cet ouvrage ne tente pas d’expliquer ou d’analyser
l’art de Derome, mais bien de fournir une appréciation d’amie et
d’auditrice du travail accompli au sein des différents groupes qui
le nourrissent : La fanfare Pourpour, Evidence, trio Derome-Guilbeault-Tanguay,
Nous perçons les oreilles, son projet solo Magasin de tissu et, non
le moindre, son quintette les Dangereux Zhoms. Par ailleurs, ce livre
aux allures de plaquette est agrémenté d’une belle sélection de
photos bichromes (21 au total) prises par l’un de nos meilleurs as
de l’objectif, Richard-Max Tremblay : qu’il soit posé ou saisi
sur le vif, chaque cliché semble raconter, sans mot dire, sa propre
petite histoire. Quatrième opus de la série « Portraits d’artistes
» lancée par la maison d’Édition Varia (voir autres titres sur
son site http:www.varia.com), cette publication pourrait fort bien occuper
une place de choix dans la section poésie de votre rayon de bibliothèque,
voire sur votre table de salon. Si vous ne savez qu’offrir au féru
de musiques éclectiques en ce temps des fêtes, faites le détour chez
votre libraire. MC
Saviez-vous...
quel artiste associé à l’avant-garde du jazz a aussi joué avec
The Band et Sean Lennon ? Dans le sillage de Louis Armstrong avec Hello
Dolly, des frères Brecker avec Born to Run de Bruce
Springsteen et du colosse Sonny Rollins, invité des Rolling Stones
sur Tattoo You, le trompettiste Dave Douglas a lui aussi
effectué ses incursions dans la pop. Davantage connu pour son travail
dans le quartette Masada de John Zorn, ce touche-à-tout de la Downtown
Music Scene de New York a également participé à des enregistrements
de Sheryl Crow, de Suzanne Vega, même à un hommage au compositeur
on ne peut plus pop Burt Bacharach. Vérifiez par vous-même en parcourant
son impressionnante discographie de quelque 175 (!) titres :
http://home.arcor.de/nyds-exp-discogs/index0.htm |
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