Les Violons du Roy - Enfin à la maison Par Isabelle Picard
/ 30 avril 2007
Le 17 mars 2007 avait lieu l’inauguration
du nouveau Palais Montcalm. C’est cependant la semaine suivante, le
23 mars, que Les Violons du Roy, ensemble en résidence, y donnaient
leur premier véritable concert.
Dès qu’on y entre, la
salle Raoul-Jobin fait forte impression. La teinte chaleureuse du bois,
omniprésent, a quelque chose d’enveloppant et la sobriété du décors
place le spectateur dans de bonnes dispositions d’écoute. En fait,
tout participe à aider l’auditeur à se concentrer sur ce qui se
passe sur scène : confort des fauteuils, espace suffisant pour les
jambes, vue imprenable sur l’ensemble de la scène… et qualité
acoustique.
Bernard Labadie avait choisi
une œuvre on ne peut plus appropriée pour l’occasion, l’oratorio
Israël en Égypte de Handel. Une œuvre avec tout ce qu’il faut
de solennel et de grandiose, mais surtout, qui permettait de prendre
conscience des possibilités acoustiques de la salle. Dès la symphonie
d’ouverture, on a pu apprécier la richesse sonore, la profondeur
des basses et la netteté du son, même dans les nuances les plus douces,
et ce jusqu’à la dernière rangée de la corbeille.
Dans une telle acoustique,
les musiciens se trouvent complètement à nu. Tout transparaît, tout
s’entend, impossible de se cacher dans le flou sonore. Si cela peut
donner le vertige, c’est sans doute avant tout très stimulant et
ça pourrait contribuer à faire avancer l’ensemble de Bernard Labadie.
Il faut souligner le travail
du chœur La Chapelle de Québec, à mon sens la grande vedette de la
soirée. L’œuvre de Handel fait appel à un double chœur, qui est
constamment sollicité. On a pu apprécier la parfaite homogénéité
du chœur (notamment dans le no 10, qui évoquait parfaitement l’obscurité)
et la puissance dont il est capable (notamment dans le numéro final,
particulièrement impressionnant). Bernard Labadie a dirigé le tout
de mémoire, enchaînant les morceaux sans laisser tomber la tension.
Certes, la rénovation du
Palais Montcalm a eu l’allure d’une saga ; certes, quand il est
question de dépenser des sommes importantes pour la culture, on ne
fait jamais l’unanimité. Mais les bravos qui ont fusé de la salle
pendant la généreuse ovation en fin de concert montraient bien l’appréciation
des mélomanes. Ils semblaient dire, dans un élan unanime, « Enfin
! ». Enfin, on peut passer aux choses sérieuses et simplement
écouter de la bonne musique.
Le 23 mars 2007, 20 h
Handel : Israël en Égypte
Tracy Smith Bessette, soprano ; Shannon
Mercer, soprano ; Allyson McHardy, mezzo-soprano ; Frédéric Antoun,
ténor ; Joshua Hopkins, baryton ; Étienne Dupuis, baryton ; La Chapelle
de Québec ; Les Violons du Roy / Bernard Labadie
Salle Raoul-Jobin, Palais Montcalm
Le même programme était également
présenté le 24 mars |
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