Un palais Montcalm flambant neuf Par Isabelle Picard
/ 31 mars 2007
Après trois ans de travaux, 23
millions de dollars et bien des péripéties (dépassements de coûts,
retards, incendie et poursuites !), voici enfin le grand jour, la lumière
au bout du tunnel, l’accouchement après une (trop) longue et difficile
grossesse (pour utiliser l’image de Bernard Labadie). Le nouveau Palais
Montcalm, maintenant Maison de la musique, ouvre enfin ses portes. On
nous promet une acoustique et un confort cinq étoiles. Enfin, les mélomanes
qui suivent Les Violons du Roy (ensemble en résidence) pourront se
reposer des bancs d’église...
Quelques repères chronologiques
1877 Construction de la halle
Montcalm, qui abritait des étals de bouchers, maraîchers, poissonniers.
C’est sur les fondations de cette halle que repose le Palais Montcalm.
1932 Le 21 octobre 1932 est inauguré
le Palais Montcalm, érigé grâce à une subvention de 150 000 $ du
gouvernement canadien. Il est alors doté d’une salle de 1 389 places,
d’une bibliothèque et d’une piscine. En cette période de crise
économique, la Ville de Québec voulait un projet de relance. Le concert
inaugural est donné par la Société symphonique de Québec.
1940 Déménagement de la bibliothèque
vers l’église Wesley, car la Ville réquisitionne la salle de lecture
pour y loger des services de guerre.
1961 Rénovation de la salle de
concert. On agrandit alors la fosse d’orchestre.
1989 -La salle de concert est rebaptisée
salle Raoul-Jobin.
1990 Des travaux de rénovation
et de modernisation ont lieu durant les années quatre-vingt-dix. On
réduit la capacité de la salle à 1 120 sièges, mais on crée une
petite salle de 100 places, le Café-spectacles, et une salle d’exposition.
Les artistes qui l’ont visité
Le Palais Montcalm a accueilli plusieurs
grands noms de la scène internationale. Parmi ceux-ci : Alys Robi,
Pierrette Alarie, Charles Aznavour, Barbara, Petula Clark, Glenn Gould,
André Mathieu, Yehudi Menuhin, Edith Piaf, Richard Verreau et bien
d’autres.
L’Orchestre symphonique de Québec
y a tenu ses concerts de 1932 à 1959 et de 1962 à 1970, avant de déplacer
ses activités au Grand Théâtre de Québec. Malgré l’attrait de
la qualité acoustique promise, la nouvelle salle Raoul-Jobin ne risque
pas de faire déménager les concerts de l’OSQ au Palais Montcalm.
En effet, avec ses 979 sièges (comparativement aux 1 875 de la salle
Louis-Fréchette du Grand Théâtre), la nouvelle salle serait bien
petite pour un orchestre qui fait parfois salle comble et qui ne peut
se permettre de réduire ses revenus de billetterie. Même chose pour
le Club musical de Québec, qui tient lui aussi ses activités à la
salle Louis-Fréchette : il serait bien étonnant de voir ses concerts
changer de salle quand on sait qu’il compte autour de 900 abonnés...
Oeuvre d’art bien intégrée
C’est une oeuvre attrayante qu’a
conçue l’artiste Florent Cousineau pour le Palais Montcalm. Intitulée
Le Fil rouge, elle est constituée de 2 700 ampoules à diodes électroluminescentes
(DEL) incrustées dans trois blocs intégrés dans un mur de l’édifice.
On peut l’observer de la rue Dauphine. Grâce à un système de microphones
placés à l’intérieur de la salle, ces lumières s’illumineront
de toutes les couleurs quand des répétitions ou des concerts auront
lieu dans la salle Raoul-Jobin.
Caractéristiques
Salle Raoul-Jobin : salle de 979 sièges
conçue spécifiquement pour la musique de concert. L’intérieur est
recouvert de bois d’érable teint de couleur cognac. L’impact de
chacun des éléments sur l’acoustique a été pris en compte, qu’il
sagisse du plafond de scène, entièrement mobile, ou du revêtement
de sol. Les sièges (fabriqués au Québec) ont chacun leur sortie de
ventilation.
Café-spectacles : salle polyvalente
d’une capacité de 125 places. Elle offre un espace entièrement modulable
avec scène et sièges amovibles. On souhaite y développer le créneau
de la relève dans tous les genres musicaux, et particulièrement dans
le jazz, la musique du monde et les musiques contemporaine et actuelle.
Studio d’enregistrement : Le studio
d’enregistrement, originellement conçu par Radio-Canada, a été
reconstruit de manière à intégrer de nouveaux matériaux plus performants.
On peut y travailler de manière autonome ou en lien avec l’une ou
l’autre des deux salles. |