Consort contemporain de Québec Par Isabelle Picard
/ 1 février 2007
«Démocratiser les arts contemporains»,
«que les gens se sentent touchés et embarqués dans le propos musical»,
«situer notre œuvre dans le présent, avec une espèce de pédagogie
non-didactique»… Des paroles qui ponctuent régulièrement le discours
de Nicolas Jobin, directeur artistique du Consort contemporain de Québec.
Lorsque ce dernier a fondé l’ensemble,
il s’agissait d’un projet personnel, ayant pour but de faire jouer
ses propres compositions et celles de ses collègues musiciens du cégep
et de l’université. Puis, en 2002, une collaboration avec l’auteur-compositeur-interprète
Pierre Lapointe (présentée aux Coups de cœur francophones et au Festival
d’été de Québec) amène un nouveau public à la formation et fait
circuler son nom. C’est à ce moment que le Consort adopte sa configuration
actuelle de quintette à cordes, trio de cuivres, deux bois et une section
de percussion à deux exécutants.
Depuis, les collaborations avec des artistes
de la scènes pop se sont répétées, grâce à une résidence de création
aux Coups de cœur francophones (avec Loco Locass, puis avec Fred Fortin)
et se poursuivront pour les deux années à venir, mais le Consort contemporain
de Québec demeure avant tout voué à la musique contemporaine. Son
directeur artistique est une espèce de touche-à-tout très attiré
par le multimédia, qui intègre le théâtre, la performance et des
éléments visuels (notamment par le moyen de projections) à ses concerts.
Si les saisons étaient jusqu’à maintenant
morcelées, une récente bourse du Conseil des arts et des lettres du
Québec (CALQ) donne un bon coup de pouce. La présente saison fera
entendre le projet Glasscage (en février), puis Les étapes du vivant,
un hommage à six peintres automatistes présenté au début du mois
de mai dans des institutions muséales de Montréal, Québec et possiblement
d’ailleurs en région. La saison prochaine proposera quant à elle
cinq événements dont un rave Steve Reich (!).
Glasscage
Dans son livre Experimental Music: Cage
and Beyond, Michael Nyman se questionne sur ce qui lui permet, comme
observateur de la scène musicale, de considérer les expérimentations
de John Cage et celles de Philip Glass comme appartenant au même courant
musical. La question a frappé Nicolas Jobin et lui a inspiré le projet
Glasscage, un hommage à Cage et Glass qui tente d’y répondre. La
réponse de Jobin? «C’est Glasscage, en fait!» Et pour nous mettre
davantage l’eau à la bouche: «Ce sont deux discours complètement
discordants, mais qui ont un gros point en commun: le respect du public
et de son intelligence. Tout le monde devrait sortir de ce concert avec
une réponse à la question de Nyman, et aussi avec une réponse à
la question “Qu’est-ce que la musique?”» Tout un programme…
Vendredi 23 février, 20h
Glasscage
Le Lion d’Or , 1676, rue Ontario
Est, Montréal, (514) 790-1245
www.montrealenlumiere.ca
Glasscage sera également présenté
à Québec au printemps, mais la date et le lieu demeurent à confirmer
au moment d’aller sous presse. On peut s’informer en consultant
le www.consortcontemporain.info
|
|